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La communication représente un nouvel horizon des utopies totalisantes, prenant le relais du « progrès sans fin »

Publié le 09/09/2020

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« La communication représente un nouvel horizon des utopies totalisantes, prenant le relais du « progrès sans fin » Where conquest has failed, business can succeed » : telle est la profession de foi de la nouvelle élite mondiale.

Tout en s’affichant ouvertement apolitique, l’auto-nommée Global Business Class se veut, sur fond de dérégulation et de privatisation, une « sorte de conscience sociale globale» colportant la croyance eschatologique en l’avènement de l’ultime phase de l’histoire de l’humanité : la société de communication. Le mariage des imaginaires de la communication et du progrès n’est, certes, pas une nouveauté.

Il est à la source même du projet universaliste de la modernité occidentale et a cheminé de concert avec la représentation d’un monde en mouvement, susceptible de perfectibilité, et avec le déclin des certitudes sur les cycles temporels et la répétition des événements.

Religare : n’est-ce pas ainsi que les réformateurs utopistes du XIXe siècle envisageaient la fonction « progressiste » dévolue aux réseaux de communication, consacrés « agents de civilisation » ? À l’instar de la religion, ces réseaux reliaient les nations et les individus entre eux.

Pour les premiers idéologues du libre-échange, ce lien social devait permettre le plein exercice de la nouvelle division internationale du travail.

Pour les précurseurs du socialisme, il était le vecteur de l’« association universelle » de l’humanité.

Les uns et les autres croyaient que les réseaux conjureraient définitivement le spectre de la guerre, libéreraient les forces du progrès et rapprocheraient ainsi le genre humain de l’idéal de bonheur auquel il était prédestiné.

Tributaire de la conception chère aux Lumières de l’échange comme créateur de valeurs, la vision prophétique des dispositifs de la communication s’est renouvelée au gré des générations techniques.

De la communication à longue distance à Internet, chaque nouveau vecteur a porté l’espoir de retrouvailles avec l’âge d’or de l’abondance pour tous et d’une agora élargie à l’échelle du monde. Une utopie aux fondements ultralibéraux Depuis le milieu des années 1980, la techno-utopie d’une modernité sans projet a balayé le rêve émancipateur d’un projet de modernité fondé sur le désir d’en finir avec les inégalités et les injustices.

La pensée gestionnaire incite d’ailleurs ouvertement à croire que cet idéal est révolu.

Lorsqu’il a proposé en mars 1994 à la « grande famille humaine » son projet d’autoroutes de l’information ou Global Information Infrastructure, le vice-président des États-Unis Albert Gore a bien fait miroiter les vertus de la « conversation globale » que ce réseau des réseaux devrait, selon lui, permettre : étendre l’idéal démocratique athénien à l’ensemble de la planète tout en sortant les peuples démunis de leur « sous-développement ».

Mais, en même temps, il a lourdement insisté sur la condition sine qua non de la réussite de cette prothèse de salut : que les États ouvrent totalement leur marché des télécommunications aux entreprises privées. En sacrifiant au culte de la communication, le nouveau libéralisme a, par le truchement de son déterminisme technique, donné un nouveau souffle à la conception déterministe des « forces du marché ».

Or, de toute évidence, les modalités d’implantation des technologies creusent les écarts, engendrent de nouvelles hiérarchies et exclusions, au point que certains analystes parlent à bon droit de « techno-apartheid ». Les prétentions hégémoniques de la pensée unique Cette religion de la communication reconduit l’idéologie diffusionniste de la modernisation trimbalée par la vieille religion du progrès.

Point de salut pour les damnés de la Terre hors le modèle occidental.

Dans un ouvrage sur la Société post-capitaliste, forme qu’est appelée, selon lui, à prendre la société de l’information, le gourou de la doctrine managériale Peter Drucker n’affirme-t-il. »

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