La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité?

« 1 / 2 La cohérence de la pensée suffit-elle à définir la vérité? CORRIGÉ REMARQUES D'ENSEMBLE SUR LE SUJET.

• Question très classique, à situer par rapport à la théorie tradi­ tionnelle de la vérité (cohérence interne et adéquation à l'objet sont les deux critères fondamentaux de la vérité).

• La difficulté essentielle repose ici sur l'ambivalence de la notion de vérité.

On mettra en évidence cette ambivalence en posant les questions suivantes: qu'entend-on par vérité d'une théorie ? Cette vérité doit-elle être cherchée dans sa construction interne, donc dans sa constitution propre? Ou bien doit-on l'en­ visager par rapport à une relation extérieure, qui situe la théorie vis-à-vis du réel (conformité d'une hypothèse à la réalité)? En fait, tout dépend de la «mission» que l'on accorde à la théorie : doit-elle avoir une valeur explicative, c'est-à-dire rendre compte d'un processus réel, d'une causalité agissante interne aux phénomènes? Dans ce cas, la «fidélité à l'objet» semble requise - et le seul critère de cohérence interne ne peut suffire à définir la vérité, qui se spécifie en «vérité objective ».

Doit-elle, au contraire, se développer sur la base des seules exigences d'une exactitude interne et d'une cohérence logique, notamment afin de fournir à l'esprit des raisonnements rigoureux, à valeur opératoire multiple? Dans ce cas, la cohérence de la pensée semble suffisante.

On le voit, il n'y a pas vraiment d'alternative exclusive entre les deux solutions, mais plutôt une complémen­ tarité qui définit l'articulation de deux conceptions de la vérité et de l'enjeu de la théorie.

• Au niveau des domaines de réflexion, les éléments d'analyse que nous venons de donner se retrouvent dans l'histoire générale du savoir, et notamment la distinction qui s'y est esquissée entre les disciplines formelles et logiques (les sciences mathéma­ tiques) et les disciplines à visée explicative directe (les sciences physiques et expérimentales) .

• On pourra trouver un approfondissement spécifié et une reprise concrète de la question dans la rubrique « logique et 2 / 2. »