"La cloche fêlée" Baudelaire analyse littéraire
Publié le 11/03/2022
Extrait du document
«
Paul HACQUIN, élève en classe préparatoire littéraire.
Contact : [email protected]
Dans un siècle éprit d’un « mal », Rimbaud s’exprime sur son inspiration poétique qui,
comme un don, doit se « cultiver » au travers de sa lettre à Paul Demeny et de son recueil
Une saison en enfer .
Cet entretien nécessaire de la création poétique nécessite une initiation,
une expérience des plus grandes souffrances ou de l’amour qui en soit est aussi un tourment.
C’est en se mettant au ban de la société que le poète devient légitime à exposer et partager
ses souffrances.
Cette même souffrance fait partie éminente du recueil les Fleurs du mal
(1857) de Charles Baudelaire.
Bien qu’elle ne soit pas choisie et soumette le poète à sa
volonté, elle reste la source de sa création poétique.
Le poème « La cloche fêlée » est un
exemple représentatif de cette figure du poète en proie à son spleen.
Ce sonnet issu de la
section « Spleen et Idéal », outre son écriture en alexandrins, son schéma de rimes croisées
pour les quatrains et embrassées pour les tercets, respecte la règle d’alternance de rimes
féminine et masculine établie par Ronsard.
Trois grands mouvements caractérisent l’avancée
du poème.
Dans le premier quatrain s’installe une rêverie amère et douce, un cocon
protecteur qui protège le poète et d’où il observe ses souvenirs s’élever aux tintements des
carillons.
Puis le poète procède dans le second quatrain à l’imagination d’une cloche
purement symbolique et représentative de son Idéal mais qui lui sert aussi de comparaison
pour mettre en avant ses états d’âmes.
Enfin, la volta met brusquement fin à sa rêverie et à
sa vision idéalisée de la cloche vigoureuse et pleine de vitalité pour ajouter deux tercets
antithétiques aux deux quatrains et imbibés d’un ennui qui amène progressivement l’âme à
sa mort.
Alors la question suivante se pose : dans quelle mesure le symbolisme de la cloche
vigoureuse, l’image initiale du rêve et de la tranquillité ainsi que l’agonie et la mort de l’âme
témoignent-ils d’un tiraillement entre un mal-être existentiel hérité du « mal du siècle » et
une tentative d’échappatoire d’un matérialisme trop étouffant par une retraite dans une
imaginaire personnel pour enfin permettre à Baudelaire d’engager une réflexion sur sa
poésie et de se montrer en proie à son ennui lors de la création poétique ?
Tout d’abord, le premier quatrain révèle la construction d’un rêve par le poète où la
tranquillité semble régner.
La virgule du premier quatrain scinde le vers en deux hémistiches
de six syllabes chacune, en 2 parts égales qui installe dès lors une quiétude, une harmonie.
Cette euphonie se voit renforcée par un chiasme de sonorités organisé autour de la virgule
entre « amer » et « hiver » ou encore entre « doux » et « nuits ».
Ce dernier parallélisme de
sonorité est formé de voyelles orales non arrondies ce qui partage une impression d’aisance
et de plénitude.
Cependant, l’alliance de mots « amer (…) hiver » expose un déséquilibre
introductif au sein même de la rêverie.
En effet, bien qu’« amer » ait une consonne nasale, la.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Oral - poèmes de Baudelaire: L'horloge, la cloche fêlée, A une passante
- Une charogne de Baudelaire - analyse littéraire
- Baudelaire la cloche fêlée explication linéaire
- Élévation de Charles Baudelaire - Analyse Littéraire
- Les rêves d'Emma Bovary de Flaubert (analyse littéraire rédigée)