LA CHASSE

« Société Moyen de subsistance pour les premiers hommes, la chasse a rapidement conquis ses lettres de noblesse.

Elle est aujourd'hui considérée comme un art, même si les abus de certains de ses adeptes contribuent parfois à jeter le discrédit sur son image.

D urant la préhistoire, la chasse permet à l'homme d'assurer sa subsistance, en lui fournissant de quoi se nourrir et se vêtir.

Il chasse d'abord seul, puis en groupe, traquant le petit comme le gros gibier: le petit gibier assure les besoins alimentaires de la tribu, le gros gibier répond à la nécessité de se vêtir.

Au pléistocène (un à deux millions d'années), en effet, la cou­ ture et le tissage n'existent pas encore.

On a besoin de mammifères suffisamment grands, comme le mammouth ou l'ours des cavernes, pour que leur fourrure puisse servir de vêtements.

La chasse acquiert très tôt une forte signification religieuse.

Les fresques rupestres de la grotte de Font-de-Gaume en Périgord (datant du magda­ lénien supérieur , c'est-à-dire entre 15000 et 8000 avant notre ère) montrent qu'un rituel est associé à la chasse.

Elles mettent en scène une mise à mort symbolique de l'animal, par laquelle les chasseurs attirent sur eux le succès et écartent le danger.

La chasse assure aussi une fonction so­ ciale.

Tous les membres d'une communauté ne chassent pas.

Le produit de la chasse, en faisant l'objet d'un partage, crée un lien social important.

Les techniques de chasse sont variées.

On utilise des pièges, tels que les fosses garnies d'épieux, les collets et les pierres suspendues dont les ani­ maux provoquent la chute en s'approchant de l'appât.

On chasse aussi en rabattant un troupeau d'animaux vers un ravin.

Les premières armes semblent avoir été des pierres ou des massues.

Le propulseur, pièce de bois ou d'os sur lequel on place une flèche ou un javelot, et qui multiplie la puissance de tir, est présent dans de nombreuses civilisations.

On l'appelle at/at! chez les aztèques et les mayas, woomera en Australie.

Les pointes des lances et des flèches, d'abord en bois et dur­ cies au feu, seront bientôt supplantées par les pointes en silex taillé.

La domestication progressive des animaux et le développement de l'agriculture correspondent à une diminution de la chasse de survie, en per­ mettant de gérer les besoins alimentaires de la communauté.

On assiste du VI• au lll' millénaire avant notre ère à la coexistence des deux activi­ tés, mais peu à peu, l'économie de production relègue la chasse à un rôle de second plan.

La chasse dans l'Antiquité L'Antiquité nous livre de nombreux témoignages de la pratique de la chasse.

En Égypte, des pein­ tures montrent le souver ain Ramsès II (v.

1300 -1235 av.

J.-C.) chassant le buffle.

En Mésopotamie, un bas-relief représente Assurnao zirpal II (883 -859 av.

J.-C.) chassant la lionne.

La chasse n'est donc plus une question de survie mais un exercice où l'on se mesure à l'animal pour montrer sa force et son courage.

L'apprentissage des techniques de chasse fait partie dans l'Antiquité de l'éducation aristo- çm;nL{iM Les chiens p.

733 La pêche p.

3057 Faire du sport p.

3941 Sport et technologie p.

3945 cratique.

On considère alors que la chasse per­ met de développer des qualités indispensables au guerrier: sens de l'observation, patience, rapi­ dité, habileté dans le maniement des armes, sang-froid devant le danger, sens de l'action collective et sens du commandement.

C'est ce que confirme l'histor ien grec Xénophon (v.

430/ 425- 355/352 av.

J.-C.), dans ses Cynégé­ tiques (du grec kunêgetein : ��chasser avec une meute»), qui constituent le plus ancien manuel Des gravures rupestres datant .......

de la préhist�Ib8 (ici Tanum, en Suède) m�[mb8[m les premiers chasseurs d�[m les pratiques étaient vraisemblablement ritualisées.

' De n�Z1b8pl8l scènes de chasse s�[m représentées dans les manuscrits enluminés du M�u8[ Âge, c�ZZ8 le Uvre de la chasse de Gast�[ Phébus (ici, un h�ZZ8 chasse la t�pbm8b8RT8 avec un piège, XV' siècle).

de chasse qui soit parvenu jusqu'à nos jours: �9VY qui aiment la chasse en tireront de nom­ breux avantages, y gagnant la santé du corps, une vue meilleure, une ouïe plus fine et une plus grande longévité.

Mais· surtout, elle est un très bon entraînement pour la guerre.>> Dès l'Antiquité, les chasseurs ont recours aux chiens domestiques, qui permettent de rabattre le gibier.

La dimension sportive de la chasse est prépondérante.

Le chasseur grec n'hésite pas à relâcher sa proie, lorsqu'il s'agit de petit gibier.

Sous l'Empire romain, la chasse connaît une rela­ tive décadence; elle sert alors à alimenter les jeux du cirque, dans une surenchère de cruauté.

De la fauconnerie à l'introduction des armes à feu Au Moyen Âge la fauconnerie est une des formes les plus prisées de chasse.

Originaire du. »