La CGT
Publié le 18/05/2020
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La CGT dominée par les syndicalistes révolutionnaires
En octobre 1906, la CGT se réunit en congrès à Amiens.
Deux courants s'opposent.
L'un est réformiste, l'autre, révolutionnaire, l'emporte.
La Charte d'Amiens
marque les débuts du syndicalisme révolutionnaire incarné par la CGT.
Réunie en congrès à Amiens, la Confédération Générale du Travail (CGT) vote, le
13 octobre 1906, une motion qui détermine les axes de son action future Dénommée
par la suite Charte d'Amiens, cette décision porte en elle toute la politique
que la CGT suivra durant des années.
Point essentiel de ce congrès, la victoire
d'une des grandes tendances qui composent la confédération, le courant
révolutionnaire, partisan d'une action directe.
La CGT affirme alors son
intention de se passer de la négociation et du recours à l'État ou aux
parlementaires.
Son arme: la grève générale issue du regroupement de tous les
travailleurs.
Son but: devenir une force représentative pour s'opposer
directement au patronat.
Ainsi, se posant en porte-parole du monde du travail,
la CGT veut parvenir à transformer la société.
Créée en 1895 au congrès de Limoges, elle était la seule organisation à
regrouper deux structures bien identifiées, les bourses locales du travail et
les fédérations syndicales nationales issues des chambres syndicales.
En 1902,
tout en se renforçant, elle affiche ses ambitions, dépassant le seul cadre
professionnel pour devenir une force de changement de la société.
Le texte de la Charte d'Amiens, véritable référence de la CGT, couronne, en
1906, la victoire du courant révolutionnaire sur les réformistes.
Ces derniers,
depuis la création de la SFIO et les ouvertures de Millerand permettant une
participation au pouvoir, affirmaient la primauté de l'action politique,
souhaitant une évolution de la législation sociale et la signature de
conventions collectives.
Acte fondateur du syndicalisme révolutionnaire, la Charte reprend le texte
présenté par le secrétaire général Griffuelhes.
Il précise que la CGT groupe en
dehors de toute école politique tous les travailleurs conscients de la lutte à
mener pour la disparition du salariat et du patronat.
Il affirme également que
l'émancipation intégrale ne peut se réaliser que par l'expropriation
capitaliste.
Autre partie fondamentale de la motion: le syndicat sera dans
l'avenir le groupement de production et de répartition, base de réorganisation
sociale.
Enfin, marque des révolutionnaires à l'encontre des réformistes et des
anarchistes: le syndicat n'a pas à se préoccuper des partis et des sectes qui,
en dehors et à côté, peuvent poursuivre la transformation sociale.
Avec l'adoption d'une telle résolution, les dés sont jetés.
La mission du
syndicat est clairement définie, dans le droit fil des théories
révolutionnaires.
C'est à lui que revient la mission de sortir le prolétariat de
sa condition et de mettre en place le socialisme.
À partir de ce moment, la
confédération accentue les actions revendicatives.
S'opposant à la vie chère et
aux expéditions coloniales, elle affirme sa volonté de pacifisme et sa haine de
la guerre.
Mais, surtout, elle a trouvé son cheval de bataille: la journée de
huit heures car, pour elle, le prolétariat ne doit plus seulement survivre mais
vivre.
Cette revendication avait été clairement exprimée lors du 1er mai 1906 et
des grèves du printemps.
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