La Cerisaie
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
ANTON
CHEKHOV
Tchekhov tenait à ce que ses œuvres
fussent jouées comme des comédies.
Ce fut
là l'objet de nombreuses querelles avec son
metteur
en scène attitré, Stanislavski, qui en
donnait souvent une interprétation tragique.
Tout
l'art de Tchekhov est contenu dans
cette œuvre magistrale, pleine de finesse et
d'humour, créée en
1904, quelques mois
avant
sa mort.
La Cerisaie
La Cerisaie, dernier symbole
d'un passé prestigieux
L
a Cerisaie, riche et célèbre domaine, appartient
à la famille Ranevskaïa depuis près
d'un siècle.
Criblée de dettes, Lioubov Andreevna, légataire des
terres, a dû abandonner tous ses biens
et même
hypothéquer la Cerisaie.
De retour sur sa terre natale
après un long séjour à l'étranger, elle apprend que le
domaine doit bientôt être vendu aux enchères.
Lopakhine, un ancien moujik devenu riche marchand,
par amitié pour Lioubov, lui conseille de détruire la
Cerisaie et de louer des parcelles de terrain l'été à des
estivants.
Si cette idée représente pour elle l'unique
possibilité de rester propriétaire foncière, elle ne
la rejette pas moins, soutenue dans sa décision par
les siens.
Survient alors la vente aux enchères.
Lopakhine, en désespoir de cause, rachète la Cerisaie,
tandis que la famille Ranevskaïa se voit obligée de
quitter les lieux pour toujours.
La Cerisaie, une comédie douce-amère
T
chekhov a l'art de peindre un univers quotidien,
apparemment insignifiant, mais qui prend toute
sa valeur quand émerge le
« non-dit ».
Il aime à mettre
en scène des personnages qui ne parviennent pas à
se
comprendre, faute de communi
cation,
et qui, par conséquent,
manquent le bonheur.
Dans
La
Cerisaie,
Varia et Lopakhine ne
réussiront pas à s'unir, malgré
leur amour, parce
qu'ils sont
incapables de parler de ce qui
les touche profondément : les
malentendus qui les séparent
interdisent une fin heureuse.
La
richesse de La Cerisaie naît
également de la confrontation de
deux classes sociales totalement
opposées: l'intelligentsia
d'un côté, les moujiks de
l'autre.
En ce sens, Lopakhine est le personnage
central de
l' œuvre, figure emblématique du boule
versement social et économique que connaît la Russie
d'alors.
En effet, en rachetant la Cerisaie, celui-ci met
symboliquement fin à des siècles d'asservissement et
de soumission, image que vient renforcer la mort de
Firs, vieux serviteur fidèle aux traditions, incapable
de s'adapter à une société moderne.
\I' SIH 'LE
La Cerisaie
met en scène la mort
d'une
société autrefois
omnipotente.
« uousov.
-Abattre? Excusez-moi, mon
cher, mais vous ne comprenez rien à rien.
S'il y a quelque chose d'intéressant, et même de remarquable, dans le département,
c'est uniquement notre cerisaie.
».
»
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