La CagouleComplot contre la République.

« 1 / 2 La Cagoule Complot contre la République Des journalistes avides de sensationnel ont donné le nom de «Cagoule» au Comité secret d'action révolutionnaire (C.S.A.R.).

Cette organisation clandes­ tine est composée essentiellement d'an­ ciens membres des ligues nationalistes dissoutes par le gouvernement de Front populaire de Léon Blum.

Nourrie d'an­ tiparlementarisme, d'anticommunisme, voire de fascisme, la Cagoule projette de renverser par la force une démocratie qu'elle abhorre et qu'elle accuse de pré­ parer l'avènement du bolchevisme.

Son fondateur, Eugène Deloncle, un polytechnicien et ingénieur naval, a été autrefois Camelot du roi.

Féru d'ésoté­ risme et d'histoire des sociétés occultes, il organise ses troupes à la manière d'une sorte de franc-maçonnerie.

Il faut être parrainé pour devenir cagoulard, puis on doit prononcer un serment au cours d'une cérémonie initiatique.

La plus absolue discrétion est de rigueur.

La trahison est punie de mort.

La Ca­ goule est cloisonnée en groupes autono­ mes, sans relations mutuelles, dont la coordination est assurée à l'échelon supérieur par un état-major organisé sur le modèle militaire, chacun des divers bureaux qui le composent ayant la res­ ponsabilité d'un secteur d'activité, ren­ seignements, opérations, recrutement, matériel, etc.

Les cagoulards sont actifs dans les rangs mêmes de l'armée.

Ils ont gagné à leur cause des officiers nationalistes qui se sont affùiés aux réseaux Corvignolles que dirige le commandant Loustaunau­ Lacau.

La stratégie de la Cagoule s'ins- 1935-1940 pire des événements d'Espagne.

Il s'agit d'amener l'armée à écraser le Front populaire, puis à s'emparer du pouvoir.

La Cagoule a songé à Pétain pour pren­ dre la tête de l'insurrection.

Le maréchal ayant refusé de se prêter à l'entreprise, le rôle est dévolu à Franchet d'Esperey.

La Cagoule se prépare activement au coup d'Etat.

Ses membres subissent un entraînement au combat sous la direc­ tion d'officiers sympathisants.

Elle achè­ te ou dérobe dans les usines et les caser­ nes les armes les plus modernes.

Elle est liée aux fascismes étrangers dont elle reçoit des subsides et pour lesquels elle accomplit de basses besognes, tel l'as­ sassinat, sur ordre de Mussolini, d'anti­ fascistes militants, les frères Rosselli.

Pour arriver à ses fins, la Cagoule use de la provocation.

Le 11 mars 1937, deux bombes explosent au siège de la Confédération générale du patronat français.

Les soupçons se portent tout d'abord sur des anarchistes, puis s'orientent vers la Cagoule.

En fait, l'organisation est infùtrée par la police; 57 dirigeants sont arrêtés.

L'ampleur du complot est dévoilée au public.

La guer­re divisera les cagoulards; certains d'entre eux, tel Deloncle, collaboreront, tandis que d'autres rejoindront la Résis­ tance. 2 / 2. »