L'utopie et la contre-utopie sont des fictions. Sont-elles efficaces pour faire réfléchir sur l'organisation sociale et politique de la société réelle ?
Publié le 09/12/2021
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Dans le journée, chacun fait donc ce qu'il lui plaît, travaille si ça lui chante et sinon, se repose, boit, s'amuse...Les horloges ont été supprimées, ce qui évite toute notion du temps qui passe. On se réveille à son gré, on mange quand on a faim. L'agitation, la violence, les querelles sont bannies.) L'utopie montre un modèle de société fondé sur la raison et les idées développées sous forme de symboles, d'images doivent être une source d'inspiration à la construction d'une société réelle. Elle est un appel au citoyen à modifier et améliorer le fonctionnement de la société. Les utopies sont donc un facteur de transformation du réel. Ex : Utopie de Thomas Moore : l'auteur y fait une critique de la société anglaise (et européenne) du XVIe siècle mais ne se limite pas à la dénonciation. Les vertus de l'Utopie se présentent des réponses aux injustices du monde réel : elles les soulignent par contraste (l'égalité de tous les citoyens utopiens met en lumière l'extrême misère, à cette époque, de nombre de paysans anglais sans terres) et montrent surtout que les maux de l'Angleterre ne sont peut-être pas des fatalités puisque les Utopiens les ont résolus 3) L'efficacité pratique de la contre-utopie La contre-utopie, présentant les risques encourus par une société en les portant à leur paroxysme, pousse à la prudence. Elle s'appuie sur les ressorts de la peur, de la frayeur pour exercer son efficacité pratique dans la réalité. Son caractère terrifiant invite à lui prêter une attention certaine.
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Analyse du sujet et problématisation : Le sujet mêle deux genres littéraires antinomique : utopie et contre-utopie.
L'utopie est une représentation littéraire d'une réalité idéale et sans défaut.
Ce terme vient du néologisme « utopia » forgé par Thomas More en 1516 pour désigner la société idéale qu'il décrit dans son œuvre du mêmenom : il signifie, si on se réfère à une étymologie approximative : "sans lieu", "qui ne se trouve nulle part".
La contre-utopie ne se présente pas comme le contraire de l'utopie mais comme une utopie en sens contraire.
Elle en récupère fidèlement le schéma général, les thèmes et les lieux communs, pour démontrer quechacun des bienfaits de l'utopie finit par se retourner contre son bénéficiaire, par menacer ce qui constitueproprement son humanité.
Le sujet interroge sur l'efficacité de l'utopie et de la contre-utopie pour faire réfléchir les lecteurs sur la société réelle.
A travers l'expression « faire réfléchir », on s'intéressera aux capacités critiques de l'utopie et de lacontre-utopie.
Interroger sur l'efficacité de telles fictions littéraires, c'est aussi interroger sur leur capacité à fairechanger les choses, sur leur capacité d'action sur les organisations sociales et politique.
Par organisation sociale et politique, on entendra la vie des hommes en société, l'organisation des institutions et des modes de vie.
Problématique : L'utopie et la contre-utopie possèdent-elles une fonction de critique sociale et politique efficace, capable de changer les choses ?
I) L'efficacité critique et pratique des utopies et contre-utopies 1) La critique des problèmes socio-politiques
Le détour par la fiction dans les utopies permet de donner à lire de façon imagée une analyse des mécanismes structurant les organisations socio-politiques du monde réel et ainsi de dénoncer leurs défauts et leursincohérences.
L'utopie a une fonction subversive, elle s'inscrit dans le genre plus général de l'apologue, genresouvent utilisé pour dénoncer habilement les travers d'une société.
la description d'une société parfaite permet, encreux, la dénonciation des travers de l'organisation politique et sociales d'une société réelle.
La contre-utopie estsouvent envisagé comme un récit d'anticipation montrant les dérives possibles de certains choix politiques : lacritique est donc plus directe que dans l'utopie car elle n'est pas renversée.
Les œuvres contre-utopiques portentsouvent la marque des préoccupations et des inquiétudes de leur époque.
Ex :
· L'île au esclaves de Marivaux : utopie critique de la société inégalitaire du XVIIe siècle.
· Le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley publié en 1931 : contre-utopie dénonçant les méfaits de la société de consommation (qui naît de ‘avènement du taylorisme) en exagérant lestraits de cette société ; les personnages de ce roman sont façonnés de manière à toujours secomporter conformément aux attentes de leur société.
Il est intéressant de noter que la critique dumonde réel se fait par la voix des habitants du monde fictif.
Si le monde qu'Huxley nous décrit peutnous sembler repoussant, il évoque aussi régulièrement au cours de son roman le dégoût que notremonde inspire à ses personnages
2) La proposition utopique L'utopie ne se contente pas de dénoncer les travers de la société mais propose un idéal socio-politique mettant en œuvre un véritable projet de société.
cf.
étudier ici la vie sociale harmonieuse développée dans denombreuses utopies et répondant à des principes qui varient peu : communauté des biens meubles et immeubles,réglementation du mariage, prise en commun des repas, uniformisation de l'habillement, éducation commune desenfants.
(ex : « Abbaye de Thélème » de Rabelais : Sans gouvernement les thélémites agissent donc "selon leur bonvouloir" avec pour devise " fais ce que voudras".
Dans le journée, chacun fait donc ce qu'il lui plaît, travaille si ça luichante et sinon, se repose, boit, s'amuse…Les horloges ont été supprimées, ce qui évite toute notion du temps quipasse.
On se réveille à son gré, on mange quand on a faim.
L'agitation, la violence, les querelles sont bannies.) L'utopie montre un modèle de société fondé sur la raison et les idées développées sous forme de symboles, d'images doivent être une source d'inspiration à la construction d'une société réelle.
Elle est un appel au citoyen àmodifier et améliorer le fonctionnement de la société. Les utopies sont donc un facteur de transformation du réel. Ex : Utopie de Thomas Moore : l'auteur y fait une critique de la société anglaise (et européenne) du XVI e siècle mais ne se limite pas à la dénonciation.
Les vertus de l'Utopie se présentent des réponses aux injustices du monde réel : elles les soulignent par contraste (l'égalité de tous les citoyens utopiens met en lumière l'extrême.
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