L'oeuvre de SAINTE-BEUVE
Publié le 09/12/2021
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CHARLES AUGUSTIN SAINTE-BEUVE ne connut pas son père, mort avant sa naissance. Il fut élevé par sa mère et sa tante, et ce qu'il y a de fuyant et de compliqué dans son caractère tient peut-être à cette éducation dirigée uniquement par des femmes. Il hésite à choisir sa voie. Il entreprend des études de médecine et les abandonne bientôt pour la littérature. Devenu l'ami de Victor Hugo, il milite à ses côtés dans le Cénacle. Son ambition serait de s'illustrer comme poète, mais ses recueils de vers sont accueillis froidement. Ses déceptions de poète, sa passion pour Mme Hugo, ses inquiétudes mystiques le jettent dans une crise dont son roman Volupté porte le témoignage.
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SAINTE-BEUVE (1804-1869)
CHARLES AUGUSTIN SAINTE-BEUVE ne connut pas son père, mort avant sa naissance.
Il fut élevé par sa mèreet sa tante, et ce qu'il y a de fuyant et de compliqué dans son caractère tient peut-être à cette éducationdirigée uniquement par des femmes.
Il hésite à choisir sa voie.
Il entreprend des études de médecine et lesabandonne bientôt pour la littérature.
Devenu l'ami de Victor Hugo, il milite à ses côtés dans le Cénacle.
Sonambition serait de s'illustrer comme poète, mais ses recueils de vers sont accueillis froidement.
Ses déceptionsde poète, sa passion pour Mme Hugo, ses inquiétudes mystiques le jettent dans une crise dont son romanVolupté porte le témoignage.
Professeur à l'Académie de Lausanne en 1837 et 1838, il étudie l'histoire de Port-Royal avec l'espoir d'y trouverle secret de la foi.
Cette étude ne fait que l'enfoncer dans l'irréligion.
Elle confirme du moins ses qualitésd'analyste.
Désormais, sans abandonner tout à fait la poésie, il se spécialise dans la critique.
L'Empire, auquel ilse rallie dès 1852 avec un empressement excessif, lui confie une chaire au Collège de France, puis à l'Écolenormale et fait de lui un sénateur.
Dans les dernières années de sa vie, son sens de l'opportunisme le poussevers l'opposition libérale, et la jeunesse intellectuelle, oublieuse du passé, considère comme un héros de lapensée libre celui qu'elle appelle « l'oncle Beuve ».
PRINCIPALES ŒUVRES
Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au XVIe siècle (1828). Sainte-Beuve justifie les audaces romantiques par celles des poètes du XVIe siècle, qu'il cherche à tirer del'oubli.
Il est particulièrement élogieux pour Ronsard, dont il présente un choix de poèmes.
Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme (1829).
Sainte-Beuve prétend ici raconter la vie et publier les oeuvres d'un jeune homme enthousiaste etmalheureux, en proie aux égarements d'une sensibilité délirante », mort prématurément de phtisie.
Consolations (1830).
Poésies écrites sous l'influence apaisante de Victor et Adèle Hugo, dont l'amitié a permis à Sainte-Beuve de connaître une période de vrai bonheur.
Volupté (1834) : roman.
Le jeune Amaury délaisse sa fiancée pour Mme de Couaën qui, tout en l'aimant, reste vertueuse.
Ils'engage dans une liaison avec Mme R....
Puis, honteux de lui-même, il se tourne vers Dieu.
Il entre auséminaire, devient prêtre, se trouve amené à donner l'extrême-onction à Mme de Couaën mourante.Finalement, il part pour le Nouveau Monde.
Histoire de Port-Royal (1840-1859) : ouvrage tiré du cours professé par Sainte-Beuve, en 1837 et 1838, à l'Académie de Lausanne.
1.
Origine et renaissance de Port-Royal.
- II.
Le Port-Royal de M.
de Saint-Cyran.
— III.
Pascal.
— IV. Ecoles de Port-Royal.
— V.
La seconde génération de Port-Royal.
— VI.
Port-Royal finissant.
Causeries du lundi (15 volumes) : recueil des articles publiés par Sainte-Beuve d'abord dans Le Constitutionnel (1849-1852), puis dans Le Moniteur (1852-1861).
Chateaubriand et son groupe littéraire (1861) : ouvrage tiré d'un cours professé à Liège en 1849.
Nouveaux Lundis (13 volumes) : recueil des articles publiés par Sainte-Beuve dans Le Constitutionnel (1861-1867), Le Moniteur (1867--1868), Le Temps (1869).
En abandonnant Le Moniteur pour Le Temps, Sainte-Beuve marquait sa rupture avec le régime impérial.
SAINTE-BEUVE POÈTE
Il a le goût de ce que Verlaine appellera plus tard la chanson grise », c'est-à-dire d'un lyrisme familier et sans éclat,discret jusque dans l'expression de la plus profonde douleur.
Il prend pour modèles les lakistes anglais, quelquefoisLamartine.
Il s'efforce de traduire les nuances intimes et fugitives.
Ses vers offrent des trouvailles originales,d'exquis détails.
Mais l'ensemble est souvent mal venu et donne une impression de bizarrerie.
Les phrases sinueuses,les constructions audacieuses, les images déconcertantes sont accumulées comme à plaisir.
Cet embarras, cettecomplication résultent d'un excès de scrupules, d'un paralysant souci de bien écrire.
Enfin, la solennité raisonneusedu ton, héritage de l'art classique, fait parfois un curieux contraste avec le prosaïsme des sujets.
Poète de second ordre, Sainte-Beuve a néanmoins exercé une forte influence sur la poésie intimiste, celle deCoppée et de Verlaine.
D'autre part, il a fourni à Baudelaire le modèle d'une poésie qui se penche avec prédilectionsur les états d'âme morbides et qui trouve un plaisir cruel à se repaître d'amertume.
SAINTE-BEUVE ROMANCIER
Dans Volupté, son unique roman, Sainte-Beuve raconte l'histoire de sa jeunesse inquiète et passionnée.
Lés.
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