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L'oeuvre de HENRY DE MONTHERLANT

Publié le 09/12/2021

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La jeunesse de Montherlant se résume en une suite d'expériences violentes : à quinze ans, il estoque des taureaux en Espagne; à vingt-deux ans, il est grièvement blessé sur le champ de bataille; à trente et un ans, il reparaît dans l'arène et reçoit un coup de corne qui taillade la périphérie d'un de ses poumons. Le goût de l'action et du danger inspire ses premières oeuvres : La Relève du matin (1920), Le Songe (1922), dominés par l'image de la guerre; puis deux récits à la gloire du sport réunis plus tard sous le titre Olympiques; enfin Les Bestiaires (1926), où le héros guerrier du Songe, Alban de Bricoule, reparaît sous l'habit du torero. Devenu inapte à l'effort physique, Montherlant cherche une diversion dans le voyage, visite Rome, séjourne en Afrique du Nord. Vers 1932 s'ouvre une période plus stable et particulièrement féconde : dans Les Célibataires (1934), le romancier peint, à travers trois personnages principaux, la déchéance sociale et morale d'une certaine aristocratie; dans Les Jeunes Filles, suite en quatre volumes (1936-39), il montre son héros, le libertin Costals, aux prises avec les femmes, qu'il mène avec rudesse et qu'il accable de sa pitié ou de son mépris, non sans se montrer sensible au pouvoir de la beauté. Après s'être surtout consacré à la scène, Montherlant est revenu au roman, en 1954, avec L'Histoire d' amour de la rose de sable, puis, en 1963, avec Le Chaos et la Nuit, qui décrit la solitude d'un vieil anarchiste espagnol et, en 1969, avec Les Garçons, où s'achève, par un retour sur l'adolescence du héros, le cycle d'Alban de Bricoule. Malade et menacé de perdre la vue, il se donne la mort.

« La jeunesse de Montherlant se résume en une suite d'expériences violentes : à quinze ans, il estoque des taureauxen Espagne; à vingt-deux ans, il est grièvement blessé sur le champ de bataille; à trente et un ans, il reparaît dansl'arène et reçoit un coup de corne qui taillade la périphérie d'un de ses poumons.

Le goût de l'action et du dangerinspire ses premières oeuvres : La Relève du matin (1920), Le Songe (1922), dominés par l'image de la guerre; puis deux récits à la gloire du sport réunis plus tard sous le titre Olympiques; enfin Les Bestiaires (1926), où le héros guerrier du Songe, Alban de Bricoule, reparaît sous l'habit du torero.

Devenu inapte à l'effort physique, Montherlant cherche une diversion dans le voyage, visite Rome, séjourne en Afrique du Nord.

Vers 1932 s'ouvre une période plusstable et particulièrement féconde : dans Les Célibataires (1934), le romancier peint, à travers trois personnages principaux, la déchéance sociale et morale d'une certaine aristocratie; dans Les Jeunes Filles, suite en quatre volumes (1936-39), il montre son héros, le libertin Costals, aux prises avec les femmes, qu'il mène avec rudesse etqu'il accable de sa pitié ou de son mépris, non sans se montrer sensible au pouvoir de la beauté.

Après s'êtresurtout consacré à la scène, Montherlant est revenu au roman, en 1954, avec L'Histoire d' amour de la rose de sable, puis, en 1963, avec Le Chaos et la Nuit, qui décrit la solitude d'un vieil anarchiste espagnol et, en 1969, avec Les Garçons, où s'achève, par un retour sur l'adolescence du héros, le cycle d'Alban de Bricoule.

Malade et menacé de perdre la vue, il se donne la mort. L'attitude de Montherlant..

Nourri de Barrès, de Gide, de Nietzsche, Montherlant est un individualiste résolu, qui tantôt voue un culte cynique au plaisir et tantôt exalte la vertu dusacrifice, mais toujours au nom d'un orgueilleux idéal d'accomplissement personnel.Dédaigneux de la morale commune, impitoyable à la médiocrité des foules, il ne reconnaît deprix qu'à l'aventure : « J'entends par vie la vie privée en ce qu'elle a de chaud, de riche, de fort; de renouvelé, d'insolite, d'audacieux, voire de dangereux; de passionné et de passionnanten un mot.

Un vivant? Celui à qui quelque chose arrive.

» (L'Art et la Vie, essai.) Cette quête perpétuelle ne s'embarrasse d'aucune contradiction : il faut être tour à tour « saint Vincent dePaul, Kant et Casanova », afin de s'acheminer, par un constant dépassement de soi, « vers latotale perfection humaine ». L'art de Montherlant.

Montherlant est un romancier puissant et varié.

S'il a prêté quelques- unes de ses propres tendances à ses héros principaux, Alban ou Costals, il a révélé, enpeignant ses trois « célibataires » ou ses trois « jeunes filles », un rare talent d'observationobjective et de pénétration psychologique : avec une acuité sans défaillance, il décrit le décorde leur vie, note leurs manies, découvre leurs mobiles secrets.

Sa langue, en outre, est belle etforte : selon le caprice de son génie, l'écrivain cultive la solennité ou la vulgarité, la raideur oul'humour, stimulant sans cesse son lecteur par une aisance insolente qui atteint souvent à lavraie grandeur.. »

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