L'oeuvre d'André Breton
Publié le 09/12/2021
Extrait du document
«
LA CARRIÈRE DE BRETON
Jeune étudiant en médecine, André Breton fut attaché pendant la guerre de 1914-1918 à un service psychiatrique;il s'initia, en même temps, aux théories de Freud et vit dans la psychanalyse une méthode capable de renouveler laconnaissance du monde mental.
Après l'Armistice, il fut, parmi les dadaïstes, celui qui discerna le plus clairement lanécessité de ne pas s'en tenir à une négation systématique.
Le Manifeste surréaliste, qu'il lança en 1924, répondit à cette exigence, en ouvrant les voies à un renouvellement de la création poétique.
Breton anima aussi une revue, La Révolution surréaliste.
Son activité n'a jamais cessé de se confondre avec la vie même du mouvement, dont il a défini les aspirations avec éclat.
L'OEUVRE DE BRETON
Outre ses écrits théoriques, André Breton a publié, tantôt seul, tantôt en collaboration avec Philippe Soupault, PaulÉluard ou René Char, plusieurs volumes d'une poésie chaotique et fulgurante (Mont de piété, 1919; Les Champs magnétiques, 1921; L'Immaculée Conception, 193o; Ralentir travaux, 193o; L'Union libre, 1931 ; Le Revolver à cheveux blancs, 1932).
Mais son oeuvre la plus marquante est sans doute un récit vécu, Nadja (1928).
Nadja.
Nadja est une jeune femme au regard mystérieux que le narrateur a rencontrée pour la première fois dans une rueparisienne.
Il la revoit, puis la perd de vue et la retrouve par hasard, à plusieurs reprises, comme si le destins'ingéniait à leur ménager des entrevues.
Elle lit dans ses pensées ou dans ses rêves; elle l'intrigue pard'extraordinaires dessins; elle le bouleverse par des révélations que l'événement vérifie; elle l'introduit « dans unmonde presque défendu, qui est celui des rapprochements soudains, des pétrifiantes coïncidences », Sous soninfluence, à laquelle il tente vainement de résister, il en vient à admettre les circonstances les plus improbables, àdouter des certitudes les mieux assises.
Il éprouve bientôt, en sa présence, une terreur sacrée.
Nadja, pourtant,s'abîme dans son univers intérieur; reconnue folle, elle est internée.
Mais qu'est-ce que la folie ? Et qui dira si Nadjan'a pas eu part à la vraie connaissance?
L'EXEMPLE DE BRETON
André Breton a toujours défendu ses principes avec une héroïque intransigeance.
Beaucoup de ses amis se sont éloignés de lui pour devenir les champions d'une idéologie : il les a reniés, afin de protéger l'autonomie dumouvement.
Selon lui, le surréalisme, « né d'une affirmation de foi sans limites dans le génie de la jeunesse »,demeure la seule école de création féconde et libre.
La langue de l'écrivain contribue à l'efficacité de sa dialectique.
Sa phrase, toujours entraînante, mais souvent dépouillée, s'illumine aussi parfois de poésie.
Une image brusquement jaillie dans l'éclair d'un adjectif résume touteune esthétique : « La beauté sera convulsive ou ne sera pas.
» Une audacieuse rencontre de termes éveille une vision magique : « A flanc d'abîme, construit en pierre philosophale, s'ouvre le château étoilé.
».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Selon André Breton, un poème doit être une débâcle de l'intellect. Paul Valéry affirme au contraire: j'aimerais infiniment mieux écrire en toute conscience, et dans une entière lucidité quelque chose de faible, que d'enfanter à la faveur d'une transe et hors de moi-même un chef d'oeuvre d'entre les plus beaux. Faut-il donc condamner totalement le surréalisme ?
- Pour André Malraux, l'essentiel de l'émotion tragique, c'est la conscience simultanée de la servitude humaine et de l'indomptable aptitude des hommes à fonder leur grandeur sur elle. Vous illustrerez ce jugement à partir d'un oeuvre dramatique et d'un roman de Malraux que vous avez étudiés ?
- À propos des collages de Max Ernst, André Breton parlait de « la faculté merveilleuse, sans sortir du champ de notre expérience, d'atteindre deux réalités distantes et de leur rapprochement tirer une étincelle » : en quoi le recueil Les Mains libres de Man Ray et de Paul Eluard peut-il sapparenter à cette esthétique du collage ?
- Dans La Métamorphose des dieux (1975), André Malraux écrit: «L'oeuvre surgit dans son temps et de son temps, mais elle devient oeuvre d'art par ce qui lui(1) échappe.»
- Silvio Lazzari1852-1944Tyrolien naturalisé français, élève de Guiraud et de César Franck ; La Lépreuse, d'un livretqu'Henry Bataille tira d'un gwerz breton, est le chef-d'oeuvre de Lazzari.