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"L'idée de la mort est le ressort des lois, la mère des religions, l'agent secret ou terriblement manifeste de la politique, l'excitant essentiel de la gloire et des grandes amours, - l'origine d'une quantité de recherches et de méditations." (Valéry)

Publié le 09/12/2021

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : "L'idée de la mort est le ressort des lois, la mère des religions, l'agent secret ou terriblement manifeste de la politique, l'excitant essentiel de la gloire et des grandes amours, - l'origine d'une quantité de recherches et de méditations." (Valéry). Ce document contient 0 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Littérature
La condition mortelle de l'homme et la conscience qu'il en a l'invitent à repousser ces limites, ces entraves à son action. L'idée de mort, parce qu'elle est inexorable et représente un mystère insondable, ne déclenche pas un réflexe d'impuissance chez l'homme mais explique au contraire la plupart de ses activités. Ainsi Valéry, préfaçant le livre de James Frazer La Peur des morts écrit : « L'idée de la mort est le ressort des lois, la mère des religions, l'agent secret ou terriblement manifeste de la politique, l'excitant essentiel de la gloire et des grandes amours, — l'origine d'une quantité de recherches et de méditations. » On peut en effet constater combien l'idée de mort s'affirme présente dans de nombreuses branches de l'activité humaine. Pourtant il semble que notre société actuelle tende à se cacher l'existence de la mort et lui substitue d'autres éléments moteurs pour assurer son fonctionnement.

« La condition mortelle de l'homme et la conscience qu'il en a l'invitent à repousser ces limites, ces entraves à sonaction.

L'idée de mort, parce qu'elle est inexorable et représente un mystère insondable, ne déclenche pas unréflexe d'impuissance chez l'homme mais explique au contraire la plupart de ses activités.

Ainsi Valéry, préfaçant lelivre de James Frazer La Peur des morts écrit : « L'idée de la mort est le ressort des lois, la mère des religions,l'agent secret ou terriblement manifeste de la politique, l'excitant essentiel de la gloire et des grandes amours, —l'origine d'une quantité de recherches et de méditations.

» On peut en effet constater combien l'idée de morts'affirme présente dans de nombreuses branches de l'activité humaine.

Pourtant il semble que notre société actuelletende à se cacher l'existence de la mort et lui substitue d'autres éléments moteurs pour assurer sonfonctionnement. *** La mort explique et justifie quantité d'activités humaines dans lesquelles l'homme, conscient de sa conditionmortelle, aménage, organise son existence limitée dans le temps.

Il en est ainsi de la pensée religieuse, dessentiments humains comme la gloire et l'amour et même de certaines organisations juridiques, politiques ou sociales.La religion et plus généralement le sens du sacré reposent sur la certitude qu'a l'homme de sa mort, certitudeétayée par le spectacle quotidien de la mort des animaux, de ses proches qu'il intériorise dès qu'il atteint un certaindéveloppement psychologique.

Opposant la constatation de cette disparition symbolisée par le cadavre et l'activitécréatrice dont il fait preuve, il crée un monde sacré qui résout la contradiction.

Des êtres plus puissants connaissentl'immortalité et peuvent parfois la conférer à l'homme, ainsi en est-il des dieux et des demi-dieux de l'Olympe.

Lapensée religieuse, quelle que soit la religion considérée, s'efforce d'une façon ou d'une autre de nier ou d'atténuerl'idée de mort.

Celle-ci demeure présente, mais apparaît comme un passage vers une autre forme d'existence.

Lepassage est souvent symbolisé par un voyage, sur le Nil pour les Egyptiens, sur le fleuve Styx des Enfers pour lesAnciens.

L'homme se plaît à imaginer des lieux de séjours pour les morts, soit analogues à la vie terrestre (ce quiexplique l'ameublement, la nourriture et l'organisation des tombeaux égyptiens), soit différents (les Enfers de lamythologie gréco-latine ou les trois lieux de la religion chrétienne, l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis).

La religionpermet de vaincre la mort, soit qu'elle affirme la réincarnation des âmes dans des corps différents (le bouddhismepar exemple), soit qu'elle promette la résurrection des morts après le Jugement dernier (la religion chrétienne).

A lanotion de mort se lie celle de sanction morale.

Les actions commises pendant la vie, le Bien et le Mal, sontcomptabilisés au Jugement dernier et justifient le séjour attribué au mort dans l'Au-delà : c'est le sens de la peséedes âmes souvent représentée au tympan des églises.

Les différentes étapes de la réincarnation s'expliquentégalement par le degré de pureté atteint par l'individu.

La pensée de la mort permet donc d'expliquer le mécanismephilosophique de la religion et justifie son expression artistique.

La chrétienté engendre les fresques des dansesmacabres (église de La Chaise-Dieu par exemple en Auvergne), les memento mori des tableaux où une tête de mortrappelle à l'homme sa condition et des statues comme Le Transi de Ligier Richier, un squelette élevant son coeurvers le ciel.

La mort enfin explique toute la civilisation égyptienne : les tombeaux, les pyramides et leur mobilierfunéraire, les momies et leurs trésors...L'homme se console donc de sa condition finie en imaginant une forme de vie dans un au-delà.

Cependant, dès quela notion d'individu prend de la valeur, cette idée valable pour tous ne lui suffit pas.

Il désire laisser un passage desa propre existence en tant qu'individu, imprimer sa marque dans le monde des vivants.

Cette nécessitépsychologique est le fondement de l'ambition, de la gloire et même du sentiment amoureux.

On peut en effet penser,comme Valéry le suggère, que le désir de vaincre la mort en laissant un souvenir palpable de son existenceterrestre, anime les grands hommes quelle que soit la branche d'activité concernée.

Rappelons ici l'étymologie dumot « monument » qui vient du latin monumentum et signifie d'abord ce qui est destiné à perpétuer le souvenir dequelqu'un ou de quelque chose.

Le monument peut donc être artistique : les tableaux, les écrits, les édifices sontrarement collectifs et anonymes à l'exception peut-être des cathédrales conçues comme un ouvrage de foidirectement adressé à Dieu par le peuple des croyants.

Les artistes signent et revendiquent leurs oeuvres qui sontautant de contestations de la mort.

Ainsi Ronsard espère l'immortalité par ses vers et la confère à celles qu'il achantées et aimées...

La volonté d'imprimer sa marque au monde subsiste même quand le sens du sacré ou du moinsd'une religion précise s'efface.

Ainsi, les héros de Malraux agissent sur les événements historiques contemporains (laguerre d'Espagne par exemple dans L'Espoir) pour se façonner « un anti-destin », selon la formule de l'auteur,comme les artistes.

La mort exerce donc une véritable fascination sur l'être humain au point qu'il peut la recherchercomme la preuve d'un absolu, d'une forme de grandeur qu'il provoque et qu'il refuse de subir.

Ainsi peut-on expliquerl'attrait de certaines civilisations notamment orientales et japonaises pour le suicide (le fameux hara-kiri ou seppukudes hommes d'honneur comme l'illustre la légende des quarante-sept ronins adaptée à l'écran par le cinéasteMizoguchi ou le suicide de l'écrivain contemporain Mishima, la mort des kamikazes ou la noyade volontaire desamants).

Amour et mort sont en effet souvent liés.

Denis de Rougemont dans son essai L'Amour et l'Occidentexplique que l'Occident a une prédilection pour l'amour-passion impossible qui se nourrit des entraves de l'amour etpousse les amants vers la mort.

Le mythe constitutif est celui de Tristan et Iseut, continué par Roméo et Juliette,West Sicle Story ou le dénouement de La Chartreuse de Parme.

Il semble en effet que l'amour-passion manque d'unedimension essentielle quand il s'étiole dans la durée comme le suggère la fin mélancolique de L'Educationsentimentale où Mme Arnoux vieillie rend visite à Frédéric...L'idée de mort est également présente, bien que moins accusée, dans l'organisation politique, sociale et législative.L'ambition du chef politique, du militaire et même du législateur, peut en effet se comprendre comme une volontépersonnelle de laisser une trace et comme une tentative pour léguer une organisation collective qui subsiste au-delàdes morts individuelles.

La quasi-pérennité de la loi défie la mort : le législateur impose à la société, au-delà desindividus mortels qui la composent, un fonctionnement plus durable qui ne se mesure pas à l'échelle humaine.La mort qu'elle soit crainte, refusée ou recherchée, semble donc à l'origine de nombreuses conduites humainesphilosophiques, psychologiques ou politiques.

Cette primauté de la mort pourtant caractérise plus certaines époques. »

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