L'enfant n'est-il qu'un sauvage ? Quelle éducation pour les enfants ?
Publié le 09/12/2021
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INTRODUCTION
Les enfants sont-ils des petits sauvages ? Oui, répondent les éducateurs soucieux de justifier leur action : unenfant est un matériau brut auquel il faut donner une forme, qu'il faut glisser dans un moule afin de lui apprendre lavie en groupe et la maîtrise de soi.
Mais comment apprendre à un enfant à reconnaître et à éviter les dangers,comment donner à un futur adulte la force de guider sa vie, sinon par la discipline, la règle, le contrôle ? « Lesenfants, il faut que ça soit tenu » : pour leur bien et pour le bien de la communauté.
Nul n'en doute.
Toutefois,n'est-il pas essentiel de laisser à l'enfance la liberté d'explorer le monde et le plaisir de s'ouvrir à la vie ? En fait, laquestion n'est peut-être pas de savoir si la discipline est bonne ou mauvaise mais de réfléchir dans quels domaineselle doit s'appliquer et dans quelles conditions.
DÉVELOPPEMENT
Lorsqu'on voit des bambins s'élancer à toute vitesse sur des pistes enneigées, lorsqu'on observe les enfants, dansune cour de récréation, une évidence se fait jour : ils n'ont ni le sens du danger, ni le sens des limites.
Sauter d'unmur de trois mètres, regarder la télévision huit heures de suite, sortir sans manteau et tête nue, par moins dixdegrés : tout cela est dans la logique des enfants.
Aussi, dans leur intérêt même, les adultes doivent-ils exercer uncontrôle et instaurer des règles.Du reste, ne dit-on pas que la discipline stimule l'intelligence et forme le caractère ? Obéir n'est pas une chosefacile.
Cela demande, non pas de la docilité mais une grande force personnelle.
En effet, lorsqu'il s'agit, par exemple,d'aller se coucher, un enfant fera tout pour retarder le moment fatal de se mettre au lit, même si le lendemain, ildoit se lever tôt pour aller à l'école.
Dans un tel cas, obéir signifie que l'on a compris les raisons de l'interdit ; plierson désir (rester éveillé) à la nécessité (aller dormir), montre que l'on est capable de maîtriser sa volonté.
De plus, lavie familiale ne peut que tirer des bénéfices de cette discipline.
Même si l'harmonie exige des parents un travailpermanent, elle constitue à long terme un excellent investissement d'énergie et de temps car, en donnant deslimites à ne pas dépasse! , elle crée, chez l'enfant, un équilibre qui profite à chacun.
D en va de la famille comme del'école : la discipline est autant l'affaire des parents que des professeurs.
Nous avons tous entendu parler desméfaits du chahut scolaire et de l'indiscipline : bruit, désordre, désobéissance, tout cela est forcément mauvais pourl'enfant.
Comment travailler dans l'anarchie ? Comment étudier si le professeur ne contrôle pas le travail ? Pour queles élèves rendent leurs devoirs en temps et en heure, pour qu'ils écoutent attentivement les cours, pour qu'ilstirent bénéfice des leçons, l'enseignant doit Instaure! des règles et exercer, sur sa classe, une autorité naturelle.
Etl'obéissance en classe sera d'autant plus facile pour l'enfant qu'il sera tenu à une discipline à la maison.Toutefois, si l'enfant, la famille, l'école, peuvent tirer bénéfice de la discipline, il faut veiller à ne pas exercer uneautorité tyrannique sur la jeunesse.
L'effet favorable d'un contrôle peut s'inverser si la domination qu'exercent lesadultes sur les plus jeunes se transforme en dictature.
Une fois devenues adultes, les grandes personnes parlentgénéralement de leur enfance comme d'une époque d'insouciance, de légèreté, de bonheur.
L'enfance est associéeà la liberté, au jeu, au plaisir.
Il importe donc de préserver ce moment unique dans la vie humaine en laissant auxenfants la possibilité de s'épanouir dans un climat détendu et confiant.
Si les parents et les éducateurs saventlâcher du lest, cette indulgence profite aux enfants : un enfant libre, qui s'exprime et qui agit sans la pression desadultes est plus intéressant et plus vivant qu'un enfant sans cesse obligé de se surveiller.En outre, une discipline excessive peut casser la personnalité d'un enfant, étouffer sa créativité : un enfant tropdocile, asservi par des parents trop autoritaires, n'ose plus s'exprimer.
Il devient craintif et timide ; il s'isole parcequ'il a peur des autres.
Plus tard, devenu adulte, il pourra présenter des troubles du comportement.
Dans une fête, ilse sentira mal à l'aise ; dans son travail, il se montrera incapable de prendre une décision : impossible, en effet, dese faire une place dans la société, si l'on n'a pas appris très tôt l'autonomie.Par conséquent, il est important qu'à certains moments, les parents et les éducateurs sachent s'effacer, qu'ilslaissent les enfants vivre leur vie et qu'ils acceptent parfois de fermer les yeux sur certains débordements.
Car pourun enfant, la désobéissance est aussi une manière de marquer son territoire et de conquérir sa liberté : lorsqu'unenfant refuse d'aller au lit, il signifie par cette insoumission qu'il a sa propre volonté et que les adultes doivent entenir compte.
Plus tard, habitué à agir à sa guise et à exprimer sa volonté, il saura affirmer sa liberté d'adulte.
CONCLUSION
Ainsi, la discipline n'est pas bonne ou mauvaise en soi.
Tout dépend qui l'exerce, dans quelle situation et avec quelsmoyens.
Expliquer au lieu de punir, proposer au lieu d'imposer, telles sont les règles idéales de l'éducation.
Et s'il estévident qu'une autorité doit s'exercer pour protéger les enfants et les conduire à l'âge adulte, il est tout aussicertain que les enfants ont droit à leur autonomie et que dans l'intérêt de tous, parents comme éducateurs doiventrespecter la liberté des plus jeunes..
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