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L'ARBRE.

Publié le 07/12/2021

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L'ARBRE. L'arbre a un rôle écologique primordial. Il fixe l'énergie solaire et protège le sol
de l'érosion. Si familier qu'on en oublie parfois son existence, l'arbre est indispensable à
l'homme. Celui-ci se nourrit de ses fruits, sculpte et transforme son bois. Mais l'importance
économique n'occulte-t-elle pas le rôle social et symbolique ainsi que toute la magie poétique
de l'arbre ?
Les arbres sont des végétaux ligneux dont la tige acquiert une grande hauteur, soit en restant
simple, soit en se ramifiant à une certaine distance du sol. Les arbres se distinguent des
plantes herbacées par leur taille (qu'on fixe généralement à 7 m au minimum), par leur
consistance et par leur durée. En fait, donner une définition précise de l'arbre est une tâche
délicate. La notion de grandeur ne suffit pas à différencier un arbre. Où classer les arbres nains
comme les bonsaïs, ou ceux qui sont produits par la nature elle-même comme le saule alpin,
qui n'atteint que 2 cm et vit quarante ans au-dessus de 2 000 m ? On reconnaît en général
un arbre à son port, mais, au-delà de toute définition, c'est plutôt une perception immédiate
qui nous fait dire d'une plante que c'est un arbre.

Répartition
À l'exception des régions totalement arides, presque tous les habitats du monde ont été
colonisés par des arbres. Le plus grand nombre d'espèces se trouve sous les climats
humides et sur les sols riches, comme ceux des bassins de l'Amazone et du Congo. Les
arbres, loin d'appartenir à une seule famille, sont répartis dans de très nombreux genres de
plantes. On les classe pourtant en deux grandes catégories : les conifères et les feuillus.

Les conifères.
Ils ont presque tous un feuillage persistant ; leur tronc, droit et granuleux, croît
rapidement. Il existe de rares conifères à feuillage caduc, parmi lesquels les mélèzes
sont les plus connus.
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Les corrélats
conifères
mélèze

Les feuillus.
En climat tempéré, ils perdent leur feuillage en automne. Nombre d'entre eux
conservent leur parure ; ce sont en général des espèces tropicales vivant dans des
conditions d'humidité particulières.
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Les corrélats
feuillu
platane
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Les livres
arbres - olivier en basse Provence, page 306, volume 1
arbres - hêtre (Fagus sylvatica), page 306, volume 1
arbres - pin maritime (Pinus pinaster), page 307, volume 1

Biologie
Il est difficile d'évaluer les limites de la vie d'un arbre. Le milieu où il se trouve remplira des
conditions plus ou moins favorables à son développement et aura ainsi une influence sur sa
longévité. En Europe, les espèces atteignant un âge élevé et acquérant des dimensions
considérables sont surtout les tilleuls, les châtaigniers et les chênes, qui peuvent vivre
plusieurs siècles. Certains châtaigniers peuvent atteindre plus de 35 m de haut, leur
circonférence dépassant 10 à 12 m. Le chêne d'Autrage, en Alsace, abattu en 1868, qui

mesurait 14 m de circonférence à sa base, aurait totalisé plus de 600 ans. Pourtant,
chênes ou tilleuls millénaires sont rares. Leur longévité n'a rien de comparable avec celle de
certains arbres tropicaux. Sequoiadendron giganteum de Californie, dépassant 120 m de
haut et 40 m de circonférence, peut vivre plus de 3 500 ans. Eucalyptus globulus, qui
pousse en Tasmanie, rivalise avec ce géant, puisqu'il atteint 130 m de haut et a une
circonférence de 30 à 35 m. Les baobabs, eux aussi, peuvent être des arbres millénaires.
Pour calculer l'âge des arbres, on fait appel à la dendrochronologie, technique
consistant à compter le nombre de cernes du bois.
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Les corrélats
baobab
châtaignier
chêne
dendrochronologie
eucalyptus
séquoia
tilleul

Morphologie
L'arbre est fixé par des racines puissantes très ramifiées et élance au-dessus du sol une
tige non divisée à la base, qui supporte les branches. Le tronc est la partie inférieure et
dénudée de la tige, entre les racines et les branches maîtresses. On appelle fût la base du
tronc jusqu'à la première branche. Le bois est la matière compacte et ligneuse de l'arbre ;
aubier (partie vivante) et duramen (partie où la sève ne circule plus) en sont les
constituants. Le houppier est formé de l'ensemble des branches et des feuilles. La flèche
est le sommet de l'arbre.
Pour reconnaître un arbre, on observe son port. Celui-ci est déterminé par l'angle
formé par le tronc et les grosses branches. Certains ports sont typiques : l'arbre
monocaule possède un tronc sans branches latérales et, à son sommet, il porte une
couronne de grandes feuilles. Les arbres pleureurs ont de longs rameaux souples ou rigides
arqués vers le bas. L'arbre bouteille est célèbre pour son tronc renflé et énorme par
rapport au houppier, réduit à quelques branches.
L'aspect d'un arbre est très différent selon qu'il se trouve en peuplement dense dans
une forêt ou isolé. Certains (ormes, genévriers) peuvent présenter des formations
buissonnantes dues à de mauvaises conditions de vie. D'autres apparaissent toujours sous
forme d'arbrisseaux : noisetier, sureau. Parfois, l'homme modifie l'aspect de l'arbre. Les
arbres têtards sont des arbres que l'on a régulièrement émondés. Ils n'ont aucune grosse
branche, mais de nombreuses pousses flexibles, d'égale importance.
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Les corrélats
aubier
bois - 1.BOTANIQUE
genévrier
noisetier
o rme
racine - 1.BOTANIQUE
Les livres
feuille, page 1891, volume 4

Physiologie

Croissance et reproduction.
La croissance de l'arbre se fait par l'extrémité des rameaux. Les arbres ne fleurissent
qu'au bout de quelques années. Cette période peut atteindre quarante ans pour le

chêne. Si les espèces sont pollinisées par le vent, elles n'ont nul besoin de fleurs
voyantes. Celles du chêne, du pin ou du mélèze sont très discrètes. En revanche, les
autres espèces ont des fleurs colorées et odorantes qui attirent les insectes.
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Les corrélats
pollinisation

Respiration et photosynthèse.
Durant l'hiver, l'arbre est en état de vie ralentie. Mais, sitôt le printemps revenu, une
importante activité physiologique reprend. Ses feuilles sont le siège de la photosynthèse
dès que leur chlorophylle est formée. La photosynthèse est l'utilisation de l'énergie
solaire qui permet d'élaborer des corps organiques simples à partir du gaz carbonique de
l'air. Cette fabrication se double d'un rejet d'oxygène dans l'atmosphère. Il ne faut pas
oublier que l'arbre respire aussi, c'est-à-dire absorbe de l'oxygène et rejette du gaz
carbonique. Mais, globalement, le bilan est en faveur de l'émission d'oxygène en période
d'activité photosynthétique.
Les racines ont, elles aussi, un rôle actif. Leurs poils absorbants se gorgent d'eau et
de sels minéraux qui, par les vaisseaux du jeune bois, montent par le tronc et les
branches, grâce au phénomène d'osmose, jusque dans les nervures des feuilles. C'est
ce qu'on nomme la sève brute ascendante. Une grande partie de l'eau s'évapore par les
feuilles. Environ 5 % restent. En été, un hêtre peut évaporer jusqu'à 500 litres d'eau en
une seule journée. Les feuilles sont de véritables « usines vertes «. À partir des corps
organiques comme les hydrates de carbone solubles (saccharose) issus de la
photosynthèse et des sels minéraux absorbés dans le sol, elles élaborent les matières
organiques nécessaires à la vie de l'arbre. Ces matières organiques sont des sucres, de
l'amidon, des huiles, des graisses et surtout des protéines (substances à la base de la
vie de l'arbre). Cette sève élaborée dans les feuilles est redistribuée et redescend vers
les points végétatifs, les graines, etc., jusqu'aux racines par le tronc et les branches,
véritables organes de stockage et de transmission.
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Les corrélats
chlorophylle
évapotranspiration
hêtre
o smose
photosynthèse
poil
poil - Les poils des végétaux
racine - 1.BOTANIQUE
sève
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Les livres
arbres, page 309, volume 1

Écologie
Divers facteurs écologiques déterminent la répartition des arbres. Ces facteurs sont
climatiques (précipitations, températures extrêmes et moyennes), édaphiques (structure
et composition chimique du sol) et biologiques (influences entre les différentes espèces).
Dans les régions tropicales, c'est la sécheresse de l'air et du sol qui est déterminante. En
montagne, en revanche, c'est la température qui limite l'aire des arbres. L'arbre bien
développé a une influence considérable sur son environnement. Il attire à lui de nombreux
êtres vivants et conditionne des biocénoses. De nombreuses espèces végétales épiphytes,
parasites ou saprophytes accompagnent les arbres. Ceux-ci abritent également toute une
faune : ils servent d'habitat aux oiseaux, à des rongeurs et à des batraciens, sans compter
les nombreux insectes xylophages et phytophages qu'ils attirent.

De plus, l'arbre se débarrasse tout au long de sa vie de déchets (écorces, brindilles,
feuilles, bois mort attaqué par les insectes), soit une biomasse de 4 à 5 tonnes par hectare
et par an en moyenne en forêt. Cette couche de débris accumulés se décompose
lentement, et toute une faune rampante y grouille. On a dénombré 6 750 espèces
animales dans une hêtraie, dont 77 % d'insectes.
Le rôle des arbres sur le plan écologique est multiple. Puissants capteurs d'énergie
solaire par leurs feuilles, ils fixent une énergie récupérable dans leurs produits (bois, fruits,
graines). Les arbres protègent le sol en empêchant l'érosion pluviale et éolienne (brise-vent
contre le mistral dans la France méditerranéenne par exemple). Ils ont aussi une fonction
de régulateurs des pluies et adoucissent les variations de température. L'arbre est en outre
un véritable filtre, qui, malheureusement, absorbe la pollution, comme celle des pluies
acides, et peut en mourir.
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Les corrélats
biocénose
biomasse
écosystèmes - La productivité des écosystèmes
épiphyte
parasite - 1.BOTANIQUE et ZOOLOGIE
protection de la nature - Pourquoi conserver la nature ? - Les raisons écologiques
saprophyte
xylophage

Les arboretums.
Si les plantations d'arbres exotiques sont anciennes, le mot arboretum n'est apparu
dans la langue française qu'à la fin du XIXe siècle. Les arboretums sont de deux types :
arboretums de collection et arboretums forestiers. Les premiers rassemblent de
nombreuses espèces exotiques et constituent en quelque sorte des musées forestiers
vivants, dont l'intérêt est à la fois scientifique et pédagogique. Les arboretums
forestiers, aussi appelés sylvetums, sont plus nombreux. Ils contiennent des essences
forestières et permettent de sauver certaines espèces de la disparition. Leur fonction est
également de donner des informations concrètes et pratiques aux pépiniéristes et aux
architectes paysagistes.
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Les corrélats
forêt - Histoire de la forêt française - Le renouveau à partir du XIXe siècle
protection de la nature - La mise en oeuvre de la conservation de la nature - La
sauvegarde des espèces menacées
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Les corrélats
forêt - L'écosystème forestier

Les utilisations de l'arbre
Le proverbe qui affirme que l'arbre accompagne l'homme du berceau à la tombe n'a rien
perdu de son actualité. Toiture et mobilier sont la plupart du temps en bois. Celui-ci fournit
à l'homme abri et matières premières pour la fabrication d'outils, d'instruments de
musique. Mais la principale utilisation de l'arbre est le bois de chauffage. Cette forte
demande en « bois de feu « pose des problèmes graves, surtout dans les pays en voie de
développement. Ainsi, la déforestation s'intensifie autour de toutes les villes d'Amérique du
Sud, d'Afrique et d'Asie. Le rôle du bois dans l'économie mondiale a évolué. Il est devenu
une matière première dans la fabrication du papier et l'industrie des plastiques. La cellulose
qu'on en extrait permet d'élaborer non seulement le papier, mais aussi la soie artificielle, le
Celluloïd...
Le bois n'est pas le seul produit de l'arbre qui intéresse l'homme. Fruits, écorce, résine
et sève se prêtent à des utilisations diverses. L'arbre a une large part dans notre
alimentation. Nous consommons les fruits qui proviennent des arbres fruitiers. Les arbres à

épices, comme le cannelier, le giroflier ou la badiane, pour ne citer qu'eux, fournissent la
cannelle, les clous de girofle, l'anis... Le karité et le palmier à huile sont des arbres oléifères.
Certaines sèves, comme celle de l'érable du Canada, contiennent du sucre dont on fait du
sirop. De nombreux arbres ont des propriétés médicinales : c'est le cas du camphrier, de
l'eucalyptus, du quinquina. De nombreux conifères produisent une substance visqueuse, la
résine, dont on extrait la térébenthine. Enfin, certains arbres élaborent des substances
aromatiques, comme le benjoin, qu'on utilise en parfumerie, ou le balsamier, qui produit la
myrrhe. Le tanin, employé dans le traitement des peaux, se trouve dans l'écorce des
chênes, des épicéas... Le latex naturel est collecté sur les hévéas.
D'autres utilisations sont devenues archaïques. Les glands du chêne et les faines du
hêtre étaient jadis un appoint dans l'alimentation du porc.
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Les corrélats
arboriculture
badiane
benjoin
camphrier
cannelle
cellulose
chauffage
chêne
déforestation
écorce
épice
épicéa
érable
eucalyptus
forêt - Les richesses de la forêt
fruits - La culture des arbres fruitiers ou arboriculture fruitière
giroflier
hêtre
hévéa
huile
karité
latex
mobilier - Le bois, matériau de base
myrrhe
papier
quinquina
résine
sylviculture
tanin
térébenthine
Les livres
forêt - forêt de hêtres, page 1960, volume 4
forêt - la forêt de Tronçais, ici dans le département de l'Allier, page 1960,
volume 4
forêt - la forêt landaise, page 1960, volume 4
forêt - forêt de chênes verts, très dégradée, dans le massif des Maures (Var),
page 1961, volume 4
forêt - la forêt des rives du Saint-Laurent au Québec, page 1962, volume 4
forêt - forêt secondaire en Guinée-Équatoriale, page 1962, volume 4
forêt - reboisement au Japon, page 1963, volume 4
France - industrie du bois, page 1991, volume 4
greffe, page 2241, volume 4
Portugal - exploitation du bois dans le Bas-Alentejo, page 4068, volume 8

Aspects culturels

L'arbre dans la vie sociale.
L'arbre jouait jadis, dans de nombreuses régions de France, un rôle incontestable. En
Alsace, tout comme en Allemagne, c'est le tilleul qui a assumé cette fonction d'épicentre
de la communauté villageoise ; il est assimilé à un ancêtre bienveillant qui voit sous son
épais feuillage s'écouler les générations sans être inquiété par la fuite du temps. L'arbre
a pu être parfois l'arbre de justice ; c'est sous son abri que les sentences étaient
prononcées. Cette pratique peut signifier qu'à la justice humaine faillible on fait
correspondre la justice céleste incarnée par l'arbre.
Les arbres qui bordent les voies de communication sont ceux auxquels on accorde
peut-être aujourd'hui le moins d'importance. Mais, à l'origine, ces arbres devaient
apporter l'ombre et la fraîcheur au voyageur. En France, le principe de ces plantations
remonte au XVIIIe siècle. Jadis encore, l'une des fonctions de l'arbre était de marquer les
limites du cadre de vie ; ainsi, des rideaux d'arbres matérialisaient la limite entre deux
États ou deux finages.
En Afrique noire, l'arbre du voyageur, dont les feuilles sont disposées en éventail, est
ainsi nommé parce qu'il recueille les eaux de pluie, et le manguier est l'arbre sous lequel
se tiennent les palabres du village.
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Les corrélats
tilleul

La symbolique de l'arbre.
L'arbre est un des thèmes symboliques les plus répandus et les plus riches. Très touffu
et à feuilles persistantes, il figure l'immortalité (cèdre, cyprès, laurier, olivier). À feuilles
caduques, il représente le cycle des morts et des renaissances (chêne, hêtre). Il
symbolise la vie en perpétuelle évolution. Axe du monde, car ses racines plongent dans
le sol et ses branches s'élèvent dans le ciel, il porte en lui les rapports s'établissant entre
terre et ciel. Au Canada, c'est une feuille d'érable qui est l'emblème du pays, et qui figure
sur son drapeau (dit l'« unifolié «). Dans le symbolisme chinois, l'arbre, où les rameaux,
les branches, les feuillages sont liés, figure l'union du yin et du yang. En psychanalyse, on
reconnaît le caractère bisexuel de l'arbre. De forme phallique, il est pourtant assimilé à la
mère. Il a toute l'ambivalence et la force créatrice de la matrice, mais aussi sa puissance
dévorante.
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Les corrélats
cèdre
chêne
cyprès
hêtre
olivier
psychanalyse
yin et yang
Les livres
démocratie - plantation d'un arbre de la Liberté pendant la Révolution française,
page 1422, volume 3

L'arbre et les religions.
Cette association est omniprésente : on peut parler d'un culte de l'arbre universel. En
Grèce, l'olivier était l'arbre d'Athéna. À Rome, chaque dieu avait son arbre ; le hêtre et le
chêne étaient consacrés à Jupiter, l'olivier, à Minerve. En Gaule, c'est le chêne que l'on
vénérait, chez les Germains, le tilleul, en Scandinavie, le frêne et le sorbier, et, en Inde,
le figuier banian.
Les religions monothéistes se sont efforcées de vaincre ces « superstitions «.
L'arbre fut dépouillé de sa symbolique et devint purement décoratif. Le paradis de
Mahomet était peuplé d'arbres au tronc d'or, et l'olivier était l'arbre central, l'axe du
monde. Dans le christianisme, le culte de l'arbre a été en quelque sorte intégré. Dans un
premier temps, on s'efforçait d'effrayer la population en lui déclarant que ses anciens

lieux de culte étaient le siège d'esprits maléfiques. Puis, en raison de l'inefficacité de cette
méthode, les premiers chrétiens se résignèrent à consacrer les arbres vénérés et à les
attribuer à des saints. Les statues de femmes fécondes que l'on découvrait au pied de
ces arbres, traces d'un rite de fécondité, furent remplacées par des statues de la Vierge.
L'arbre cosmique devint l'arbre de vie chez les chrétiens. Sa sève était la rosée céleste,
ses fruits donnaient l'immortalité comme ceux de l'Éden. De même que dans les autres
religions, on lie sa destinée à un arbre sacré que l'on prie et vénère, et le croyant
s'attache à la croix comme à la source de sa vie surnaturelle.
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Les corrélats
banian
chêne
christianisme - La doctrine chrétienne
frêne
Grèce - Religion - La religion de la Grèce ancienne
hêtre
olivier
Rome - Religion antique
sorbier
tilleul

L'arbre dans les légendes.
Lorsqu'un arbre intervient dans la légende, le motif de la transformation d'hommes en
arbres et vice versa est récurrent. Ce changement d'état est assimilé à une déification.
Dans la Grèce ancienne, les Héliades, filles du Soleil et soeurs de Phaéton, pleuraient si
amèrement la mort de leur frère que Jupiter, par pitié, les transforma en aulnes, et leurs
larmes devinrent des gouttes d'ambre.
C'est dans la forêt qu'habitent les dieux les plus augustes, les gnomes et les lutins.
Aujourd'hui, pour les enfants, les arbres parlent encore aux hommes. Fées et lutins sont
pour nous des illusions ou de ridicules superstitions, mais, à Noël, nous décorons nos
maisons de houx ; et cela, tout en ignorant que nos ancêtres gaulois rapportaient du
houx, car c'était là que se cachaient les bons génies de la forêt. Aujourd'hui également,
nous touchons du bois pour éviter la malchance. Il subsiste un rapport imaginaire de
l'homme avec l'arbre, voire une sorte de parenté : nous désignons une partie de notre
corps par le mot « tronc « ; nous parlons de « nos racines profondément ancrées dans
le sol de la patrie «...
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Les corrélats
aulne
forêt - Histoire de la forêt française - De l'Antiquité à l'an 1000
gui
Héliades
houx

Des arbres et des coutumes.
Chez nos ancêtres, les arbres étaient invoqués pour augmenter la fécondité, délivrer des
douleurs, apporter la pluie... Certaines coutumes ont subsisté jusqu'à nos jours.
Dans les campagnes, on trouve parfois de nombreux clous enfoncés dans l'écorce
de certains arbres. Par cet intermédiaire, on tente en fait de transmettre à l'arbre la
maladie. L'imprudent qui s'aviserait de retirer le clou de l'arbre est censé devoir être
aussitôt investi du mal...
L'usage de « planter le mai « est un hommage à la nature et au retour du printemps
en même temps qu'un rite de fécondité. De jeunes bouleaux ou sapins sont coupés
dans la forêt, puis ébranchés à la base. Le mai est planté sous la fenêtre des jeunes
fiancées. Dans certaines régions, deux mais ornent le portail des jeunes mariés.
L'abbé Grégoire attribue à Norbert Pressac, un curé de la Vienne, la plantation du
premier « arbre de la Liberté «, le 1 er mai 1790. L'arbre de la Liberté est à mettre en
relation avec la coutume du mai, mais, cette fois, il est consacré à l'amour de la liberté.

À son pied, le citoyen devait se souvenir qu'il était français et rappeler à ses enfants
l'époque mémorable où il avait été planté. C'est évidemment le chêne qui fut choisi pour
sa robustesse afin d'incarner les valeurs civiques. Au moment de la Restauration, on
s'acharna sur ces symboles de la foi révolutionnaire. La IIe République les exhuma. Ainsi,
de nombreux arbres de la Liberté furent plantés en 1848. En 1989, l'opération
« 36 000 arbres pour la liberté «, proposée par le secrétariat d'État à l'Environnement, a
été une manière de commémorer la Révolution française en renouant avec la tradition
et en rappelant les enjeux écologiques actuels.
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que l'arbre de Noël a revêtu l'importance qui est la
sienne actuellement. Son origine pose problème. D'aucuns disent qu'elle est alsacienne,
d'autres prétendent qu'elle nous est venue d'Extrême-Orient. Les Romains ornaient leur
maison, au 1 er janvier, de branchages de sapin, de houx et de gui. Le symbolisme de
cette triade végétale au coeur de l'hiver ne fait pas de doute. Le christianisme aurait
repris à son compte cette coutume en décorant un sapin de pommes et d'hosties. La
consommation de bois par le feu est indiscutablement un rite de fécondité qui s'intègre
dans le cycle annuel. Selon la tradition, la bûche de Noël, consumée au coeur de l'hiver, a
pour vertu d'éloigner la foudre, la grêle et le feu de la maison. Le paysan en recueillera
les cendres pour les disperser dans son champ, afin d'améliorer sa récolte dans l'année
à venir. La combustion de l'arbre de vie au seuil de la nouvelle année se retrouve en
Inde comme dans l'Antiquité.
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Les corrélats
Grégoire (Henri, dit l'abbé)
Révolution française - Postérité et débats
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Les livres
Liban - les cèdres du Liban, page 2857, volume 5

Les arbres remarquables
Certains arbres, véritables monuments naturels, sont pourtant mal connus et peu mis en
valeur. Si l'on prétend donner une définition de l'arbre remarquable, on parlera d'un arbre
particulièrement vieux, ou haut (tels les séquoias et pins Douglas d'Amérique du Nord) ou
célèbre. C'est celui qu'on distingue nettement des autres. On différencie deux types
d'arbres remarquables : ceux qui le sont dès la naissance et ceux qui le deviennent.
Certaines silhouettes d'une végétation luxuriante qu'on est peu habitué à observer en
Europe se détachent des autres : ce sont des espèces exotiques remarquables. Celui qui
mériterait peut-être le plus qu'on s'attarde sur lui est Ginkgo biloba. Encore nommée noyer
du Japon ou arbre aux 40 écus, cette espèce remarquable est la seule de son genre et de
sa famille. Ginkgo biloba est un véritable arbre fossile ; on sait qu'il ne s'est pas modifié
depuis 200 millions d'années. On le dit capable de vivre 2 000 ans.
Certains arbres sont remarquables pour leur esthétique (au Japon, les bonsaïs sont des
arbres nains) ou pour leur morphologie, comme les hêtres tortillards de la forêt de Verzy,
au sud de Reims, appelés « faux de Verzy «.
Les arbres commémoratifs d'événements sont eux aussi remarquables. L'hommage
rendu par la Révolution française ne fut pas une occasion unique de planter de tels arbres.
Les arbres du roi de Rome évoquent la naissance du fils de Napoléon. Ces arbres, reliques
de nos forêts, mériteraient qu'on s'intéresse à eux, car ils sont riches de mémoire et
d'enseignements.
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bonsaï
ginkgo
hêtre
Les livres
bonsaï, page 696, volume 2

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arbres
arbres
arbres
arbres
arbres
arbres

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illustrée,
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Les indications bibliographiques
J. Brosse, Atlas des arbres de France et d'Europe occidentale, Bordas, Paris, 1977.
B. Fischesser, Connaître les arbres, Nathan, Paris, 1995.
J. Gadant, l'Atlas des forêts de France, J.-P. De Monza, Paris, 1991.
C. J. Humphries, J. R. Press et D. A. Sutton, Tous les arbres d'Europe, Bordas,
Paris, 1982. Larousse des arbres, des arbustes et des arbrisseaux d'Europe
occidentale, Larousse, Paris, 1982.

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