Kurdes
Publié le 15/05/2020
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1 / 2 21 septembre 1966 Série 8-49 Fiche N° 1360
Kurdes
1.
Le 20 juin 1966, M.
Abdel Rahman Bazzaz, alors premier ministre irakien, annonçait un plan (accepté par le général Moustapha Barzani, chef de l'insurrection) pour mettre
fin à la guerre civile qui, depuis septembre 1961, oppose les Kurdes au gouvernement
de Bagdad.
Ainsi le problème kurde en Irak pourra être réglé si, toutefois, le projet l n'est pas remis en cause par les militaires.
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2.
Les Kurdes, descendants des Mèdes, lndo-Européens de race et de langue, en
grande majorité musulmans de rite sunnite (il existe environ 160 000 Kurdes chrétiens),
agriculteurs et pasteurs transhumants, remarquables par leur esprit d'indépendance et
de solidarité et par leurs talents guerriers, forment une communauté attachée à ses
montagnes qui s'est toujours fermement dressée contre les dominations étrangères.
3.
Les Kurdes sont partagés entre cinq pays.
D'après leurs propres sources, ils seraient 2 millions en Irak, 4 millions en Turquie, 3 millions en Iran, 250 000 en Syrie et 150 000 en URSS (d'autres sources indiquent respectivement 750 000, 1 500 000, 900 000, 200 000 et 60 000).
Le traité de Sèvres (1920) leur promettait l'autonomie (au lieu de l'indépendance qu'ils réclamaient), mais le traité de Lausanne (1923) les ignore .
Depuis, de nombreuses révoltes kurdes ont éclaté, surtout en Irak.
L'URSS, qui
respecte la langue et la culture kurdes, ainsi que l'Iran, relativement libéral à l'éQard de ses Kurdes (bien que la République kurde de Mahabad ait été détruite dans le sang
en 1946) n'ont pas de problèmes sérieux avec leur minorité kurde.
La Turquie et la Syrie ont entrepris une assimilation autoritaire totale.
4.
En Irak, les Kurdes avaient activement participé au renversement de Nouri el Saïd.
Le général Kassem fit inscrire dans la Constitution provisoire la " garantie de leurs droits nationaux au sein de l'entité irakienne "· Mais aucune mesure 'concrète ne fut
prise et le Parti démocratique kurde irakien (PDKI) fut interdit.
Le maquis se reconstitua.
Kassem lança une opération militaire et, à partir du 11 septembre 1961, fit bombarder
systématiquement villes et villages.
5.
Ce génocide, suspendu par le nouveau gouvernement, après la chute de Kassem,
fut repris (malgré la promesse d'accorder l'autonomie aux Kurdes) le 8 juin 1963.
Le
Baath, parti panarabe au pouvoir en Irak, répugne à tout ce qui peut porter atteinte à l'arabisme.
Ses tentatives de règlement de la question kurde ont été souvent des
ruses de guerre.
Les troupes gouvernementales ont été constamment battues, notam ment en juin 1966.
6.
Le PDKI veut représenter les intérêts " des ouvriers, des paysans et des intellec
tuels révolutionnaires du Kurdistan d'Irak "· Dans ses analyses sociales, Il recourt
au marxisme-léninisme, mais il se déclare pourtant non communiste.
7.
Depuis 1963, la RAU et l'Algérie soutiennent les Kurdes, ainsi que l'URSS.
Les
Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont devenus moins favorables au gouvernement
irakien depuis que le pétrole du territoire kurde et les impératifs stratégiques du CENTO ont oerdu de leur importance.
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