Konzern

« 1 / 2 22 novembre 1967 Série D-4 Fiche No 2092 Konzern 1.

Pour abaisser leur coat de production ou pour élever leur prix de vente au-dessus du niveau de concurrence, des entreprises décident parfois d'établir certains liens entre elles, créant ainsi un « konzern "· L'Allemagne a connu ce phénomène sur une grande échelle entre les deux guerres.

Pays des konzerns, elle l'est restée ou rede­ venue après la deuxième guerre mondiale en dépit des efforts de décartellisation poursuivis par les Alliés à la Libération.

2.

Les premiers konzerns constitués en Allemagne exercent d'emblée une influence déterminante sur l'économie allemande.

C'est le konzern Krupp (armement, métal­ lurgie, chantiers navals, machines agricoles, etc.), le konzern Stinnes qui groupait, au 31 décembre 1923, 2880 établissements occupant 600 000 ouvriers et dont les activités allaient des hauts fourneaux aux maisons d'édition en passant par les constructions navales et automobiles.

C'est enfin 1'16 Farben Industrie, créée en 1925 et dont le capital s'élevait dès l'année suivante à 1100 millions de marks.

3.

Economiquement, le konzern présente deux caractéristiques principales.

Il joint la concentration horizontale à la concentration verticale.

Grâce à sa puissance finan­ cière, il tend au monopole.

Une ou plusieurs entreprises détiennent ainsi le pouvoir de déterminer de l'intérieur, d'une façon organique, durable et, autant que faire se peut, légale, la politique d'autres entreprises.

Enfin, le konzern réalise une solidarité financière entre les diverses entreprises qui le constituent, tant sur le plan horizontal que sur le plan vertical.

4.

Le konzern présente d'immenses avantages grâce à son unité de direction économique.

Rentabilité et accroissement de productivité découlent de l'intégration réalisée (ainsi pour la métallurgie allemande d'avant-guerre).

Aux entreprises qui le composent, il assure la sécurité grâce aux solidarités financières qui pe111vent jouer en cas de crise.

Enfin, à l'exception du domaine financier qui leur échappe, l'auto­ nomie des entreprises est sauvegardée dans la plupart des autres domaines: services d'achats, études et recherches, production, prospection des marchés, vente.

5.

Au niveau national, les konzerns comportent des dangers économiques, poli­ tiques et sociaux.

La puissance financière (et le pouvoir économique qui en résulte), la tendance monopolistique inhérente à de telles ententes, la mainmise sur des secteurs clés de l'économie, inquiètent les pouvoirs publics.

Tel fut le cas en Alle­ magne occupée après la deuxième guerre mondiale.

Deux lois promulguées en 1945 E't 1950 ordonnent la décartellisation et la dispersion, notamment des grands groupes sidérurgiques et de I'IG Farben.

6.

Les konzerns se sont cependant reconstitués en Allemagne occidentale de façon plus ou moins détournée.

Divers facteurs ont joué en faveur du remembrement, entre autres la législation fiscale et la législation allemande sur les sociétés.

L'IG Farben, qui a donné naissance aux trois grands trusts chimiques (Bayer, Hoechst, Badische Anilin), survit en fait au niveau de la politique éConomique générale. 2 / 2. »