Kirghizstan (2004-2005): De l'espoir au désaveu : Askar Akaiev chassé du pouvoir
Publié le 18/09/2020
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Kirghizstan (2004-2005): De l'espoir au désaveu : Askar Akaiev chassé du
pouvoir
Le Kirghizstan s’était distingué de ses voisins centrasiatiques, dès les
premières années d’indépendance, par une manifeste ouverture du régime.
Mais, en
dépit de ces signaux encourageants, les dérives autoritaires du pouvoir, même si
elles se sont exprimées moins durement qu’ailleurs dans la région, se sont
accentuées au fil du temps annihilant, pour partie, les efforts jusqu'alors
effectués.
L’année 2004-2005 aura été marquée par la préparation des
législatives de février, la chute du régime Akaiev et l’élection présidentielle
anticipée du 10 juillet (initialement prévue en octobre).
Tout au long de
l’année 2004, le président Askar Akaiev a accumulé les déclarations
contradictoires quant à son avenir politique.
Ces revirements auraient résulté
des pressions exercées par son entourage.
Cette attitude ambivalente et les
critiques adressées à la communauté internationale ont illustré l’inquiétude des
autorités face à la tenue des prochains scrutins.
Forts des révolutions « rose »
(Géorgie) et « orange » (Ukraine), les mouvements d’opposition ont tenté de
s’organiser mais leur fragmentation et leurs divisions internes ne leur
laissaient que peu de chance de parvenir, seuls, à s’imposer.
La population et
la presse indépendante, également gagnées par les fièvres « rose » et « orange
», ont fait la différence.
L’échec des réformes et la main-mise toujours
croissante de la famille Akaiev sur certains secteurs de l’économie (le fils du
président, Aïdar Akaiev, contrôlant les casinos, les boîtes de nuit, de nombreux
restaurants et complexes hôteliers, ainsi que les marchés du sucre, de la vodka
et du carburant) ont renforcé le mécontentement de la population, amenant à
désavouer un régime jadis apprécié.
Avec le durcissement du régime, la presse
indépendante avait perdu du terrain sur la liberté d’expression mais était
parvenue à conserver un impact et des réseaux efficaces, fruits des années où
elle avait une certaine latitude.
Après les élections législatives des 27 février et 13 mars 2005, dont les
résultats sont contestés par l'opposition, des manifestations se déroulent
réclamant la démission du chef de l'État.
Ce dernier se réfugie en Russie tandis
que le Parlement désigne Kourmanbek Bakaiev comme président par intérim (il sera
élu le 10 juillet suivant).
Régionalement, le poids du Kirghizstan demeure très
limité.
L’influence et les ambitions ouzbèkes ainsi que la fragilité tadjike
incitent le pays à se rapprocher du Kazakhstan.
La Russie, l’Ouzbékistan et le
Kazakhstan sont des partenaires commerciaux traditionnels, auxquels s’ajoutent
la Chine et l’Allemagne, notamment à l’exportation.
La présence d'une base
militaire américaine sur l'aéroport de la capitale illustre l'intérêt porté par
les États-Unis à l'ensemble de la région..
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