Kirghizstan (2002-2003): La fin d'un modèle
Publié le 18/09/2020
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Kirghizstan (2002-2003): La fin d'un modèle
L'État kirghize, qui faisait figure de modèle de démocratisation en Asie
centrale, s'est engagé, à l'instar de son voisin kazakh, sur la voie de
l'autoritarisme.
L'une des raisons de cette dérive était sans doute à rechercher
dans l'affaiblissement du pouvoir du président Askar Akaiev.
Pour la première
fois, deux opposants, l'ancien vice-président Félix Kulov et le député de la
province de Djalal-Abad Azimbek Beknazarov, forts d'un soutien dans les
populations tant rurales qu'urbaines, représentaient des challengers crédibles à
une élection.
L'appui dont bénéficiait le président Akaiev se limitait quant à
lui au cercle restreint des nouvelles catégories sociales enrichies de la
capitale.
Ces deux figures de l'opposition avaient été emprisonnées pour des
motifs apparemment fallacieux au cours de l'année 2002.
Par ailleurs,
l'arrestation de A.
Beknazarov avait provoqué, les 17 et 18 mars 2002, de
tragiques manifestations à Aksy.
Le soutien apporté par le régime kirghize à l'intervention de l'alliance
antiterroriste internationale en Afghanistan (octobre-novembre 2001) a été
interprété par A.
Akaiev comme l'autorisation de museler son opposition.
La base
aérienne de Manas allait désormais constituer un point d'appui de l'aviation
américaine en Asie centrale.
Cependant, le déséquilibre entre le Nord et le Sud
pourrait pousser la communauté internationale à encourager A.
Akaiev vers plus
de démocratisation.
En effet, dans le sud du pays, principalement dans la région
de Och, le parti islamiste Hezb ul tahrir, qui s'appuie sur le mécontentement de
la population relatif à la représentation quasi nulle du Sud au sein du pouvoir
central, est apparu rencontrer un succès croissant.
L'islamisation des discours
politiques d'opposition est ainsi particulièrement forte dans la communauté
minoritaire ouzbèke, totalement exclue des instances de pouvoir nationales et
régionales.
Le développement de l'islamisme radical est perçu par l'État ouzbek
voisin comme une menace directe..
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