Kirghizstan (2000-2001): Nouvelles tensions avec l'Ouzbékistan
Publié le 18/09/2020
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Kirghizstan (2000-2001): Nouvelles tensions avec l'Ouzbékistan
Deux événements majeurs ont marqué l'année 2000-2001.
D'une part, une nouvelle
incursion d'islamistes ouzbeks en août 2000 a touché la région de Batken dans le
sud du Kirghizstan.
Si, comme l'année précédente, la crise a pu être réglée par
la négociation (les islamistes ont été transférés en Afghanistan par des
hélicoptères de l'armée russe), elle a contribué à accentuer les tensions avec
l'Ouzbékistan, qui a exigé un corridor d'accès vers l'enclave ouzbèke de Sokh en
territoire kirghize et qui, pour accentuer sa pression, a interrompu
l'approvisionnement en gaz du pays.
La frontière entre Ouzbékistan et
Kirghizstan a été matérialisée (barbelés, mines) et des visas ont été imposés,
même aux frontaliers.
De plus, la crise a montré l'islamisation croissante de la
minorité ouzbèke en territoire kirghize, en particulier avec l'apparition d'un
nouveau mouvement, le Hizb ul-Tahrir (Parti de la libération), qui ne recourt
pas à la lutte armée, mais milite pour la proclamation d'un califat islamique
sur l'ensemble de l'Asie centrale.
Plusieurs militants arrêtés sont passés en
procès dans la ville de Och.
La montée en puissance des mouvements islamiques
accentue ainsi la polarisation ethnique entre Ouzbeks et Kirghizes.
Le second événement a été l'élection présidentielle du 29 octobre 2000.
Elle fut
précédée d'une campagne d'intimidation menée par le président Askar Akaiev afin
de se débarrasser de son ancien allié devenu son principal rival : Félix Koulov.
Celui qui fut lieutenant-général du KGB (police politique soviétique), ancien
vice-président, ministre de la Défense, gouverneur de la région de Chu et maire
de Bichkek (désormais privé de tous ses postes) a pris la tête du parti Ar-Namys
(Dignité).
Il a été arrêté en mars 2000 pour "corruption", puis, bénéficiant
d'un non-lieu, libéré en août.
Pour écarter sa candidature, le président A.
Akaiev a imposé un test de langue kirghize à tous les candidats à l'élection.
F.
Koulov ayant refusé de le passer, A.
Akaiev a été réélu président le 29 octobre
2000, avec 74 % des voix lors d'un scrutin que l'OSCE (Organisation pour la
sécurité et la coopération en Europe) a refusé d'entériner..
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