Kirghizstan (1999-2000): Tensions avec Tachkent
Publié le 18/09/2020
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Capitale de l'Ouzbékistan. 1,8 million d'habitants en 2004. Fondée vers le VIIe s., elle devint une étape importante sur la route des relations commerciales avec la Chine. Prise par Gengis Khan, puis par Tamerlan (1391), elle fit ensuite partie du khanat de Kokand. Les Russes l'occupèrent en 1865 et en firent la capitale du gouvernement du Turkestan. Le régime soviétique y fonda une université et en fit le principal centre intellectuel de l'Asie centrale. Tachkent devint la capitale de l'Ouzbékistan après la dissolution de l'URSS (1991). Les pays de la Communauté des États indépendants (v.) y signèrent en 1992 un traité de sécurité collective renforçant l'influence militaire de la Fédération de Russie.
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Kirghizstan (1999-2000): Tensions avec Tachkent
Le Kirghizstan a connu la même dérive autoritaire que les autres républiques
d'Asie centrale, mais sur un mode mineur, dû surtout à la faiblesse de l'État et
aux poids des clans régionalistes.
Les élections législatives de février 2000,
dont la régularité a été contestée par l'OSCE (Organisation pour la sécurité et
la coopération en Europe), ont accordé la victoire au Parti communiste avec 27,3
% des suffrages.
Daniyar Usenov, leader du parti d'opposition Obezdolennykh, a
été battu dans des conditions contestées, ainsi que Féliks Kulov, l'ancien maire
de Bichkek, qui a ensuite été arrêté : or tous deux ont déclaré leur candidature
à la présidentielle de 2001 contre le président sortant Askar Akaiev.
Avec une
inflation de près de 40 %, l'économie est demeurée très faible.
Sur le plan international, le Kirghizstan a été victime, en août 1999, d'une
incursion armée d'islamistes ouzbeks, venus du Tadjikistan et se dirigeant vers
la vallée du Ferghana (Ouzbékistan).
Ils ont occupé plusieurs villages autour de
Batken et pris en otages des géologues japonais, finalement libérés grâce à la
médiation du Pakistan.
Cette crise a mis en évidence la fragilité du Kirghizstan
et la faiblesse de ses forces armées ; elle a surtout accentué les tensions avec
l'Ouzbékistan voisin, qui est brièvement intervenu militairement pour déloger
les rebelles en territoire kirghize, mais sans succès.
L'Ouzbékistan a fermé ses
frontières et exigé des visas pour les visiteurs kirghizes.
De plus,
l'approvisionnement en gaz ouzbek a été interrompu à plusieurs reprises.
Des
problèmes concernant la répartition de l'eau ont aussi alourdi les relations
entre les deux voisins.
Même les rapports avec le Kazakhstan se sont dégradés :
ce dernier a établi des postes de garde le long de la frontière et a également
requis des visas.
Le Kirghizstan s'est donc efforcé de rester proche de la Russie et a rejoint le
"noyau dur" de la CEI (Communauté d'États indépendants) formé par la Russie, le
Kazakhstan et la Biélorussie.
Mais l'exode de la population russophone a
continué, et l'armée russe ne s'est guère montrée utile lors de la crise d'août
1999..
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