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Kirghizstan (1992-1993)

Publié le 18/09/2020

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« Kirghizstan (1992-1993) Soucieux de faire de son pays le fleuron de la démocratie en Asie centrale, le président Askar Akaiev a vu sa marge de manoeuvre diminuer au cours des mois qui ont suivi son élection, le 13 octobre 1991.

En effet, par son choix de favoriser le pluralisme, il n'a pu éviter le déclenchement d'une crise sociale interne (qui allait lui imposer d'ajourner la privatisation des terres et de promettre l'augmentation des salaires), alors qu'à l'extérieur, il lui était reproché de faire une diversion fâcheuse en organisant, en décembre 1992 une conférence sur les droits de l'homme. Sa pratique politique s'est pourtant distinguée de celle des autres présidents d'Asie centrale par son souci d'équilibre et d'ouverture.

Après avoir reproché aux médias kirghizes, en juin 1992, leur "hystérie anti-russe", il a autorisé un mois plus tard, l'enregistrement du Parti de la renaissance nationale (anti-russe et anti-gouvernemental), puis rééquilibré l'échiquier politique en légalisant en août 1992 le Parti républicain populaire (contre la discrimination ethnique) et en septembre, la résurgence du PC kirghize qui, fort de ses 2000 membres, a remporté quelques succès lors d'élections locales de l'été 1992.

Son attitude a aussi été mesurée en ce qui concerne l'islam.

Ayant dénié toute légalité au PRI (Parti de la renaissance islamique, peu représenté dans sa république), il a veillé à ce que les principes islamiques soient inscrits dans la nouvelle constitution présentée au Parlement en mai 1992.

De même, par souci de jouer un rôle politique régional et de freiner la contamination fondamentaliste s'est-il présenté comme médiateur dans la guerre civile du Tadjikistan (communistes contre coalition d'opposition accueillant des islamistes).

C'est aussi dans le but d'éviter la montée des extrémismes qu'il a cherché à se concilier les minorités slaves (un million de Russes sur cinq millions d'habitants) et allemande (accords de septembre 1992 avec l'Allemagne sur les droits de la diaspora), alors qu'à l'extérieur, il créait la surprise en opérant un rapprochement spectaculaire avec Israël (voyage de janvier 1993 où il se prononça pour l'ouverture d'une ambassade à Jérusalem). Conscient de sa position fragile entre trois puissances nucléaires, le Kirghizstan a opté pour la neutralité, ce qui lui a valu 10 millions de dollars d'aide alimentaire de la part des États-Unis.

Une armée nationale de 18000 hommes a été formée en juillet 1992.

Avec ses autres partenaires de la Communauté d'États indépendants (CEI) (à l'exception du Turkménistan), il a signé le traité de sécurité collective du 15 mai 1992, tout en insistant sur la nécessité de conserver une Russie puissante pour l'équilibre global de l'Eurasie.

Avec le Kazakhstan, il a cherché à renforcer l'importance de la CEI, mais a été le premier à sortir de la zone rouble (mai 1993), tout en travaillant à la création d'un espace économique unique pour l'Asie centrale (réunion du 4 janvier 1993).

En plus de soigner ses relations avec la Chine, Bichkek a recherché de nouveaux partenaires en Extrême-Orient (relations officielles nouées avec le Vietnam en juin 1992).

Mais c'est de la Turquie que le Kirghizstan est apparu le plus attendre pour son avenir.. »

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