KIERKEGAARD: Le sérieux comprend que si la mort est une nuit, la vie est le jour
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
TEXTE 11
Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant à partir de
sonétude ordonnée :
«Le sérieux comprend que si la mort est une nuit, la vie est
le jour, que si l'on ne peut travailler la nuit, on peut agir le
jour, et comme le mot bref de la mort, l'appel concis, mais
stimulant de
la vie, c'est : aujourd'hui mdme.
Car la mort
envisagée dans le sérieux est une source d'énergie comme
nulle autre ; elle rend vigilant comme rien d'autre.
La mort
incite l'homme charnel à dire : «Mangeons et buvons, car
demain, nous
mourrons'.» Mais c'est là le lâche désir de vivre
de
la sensualité, ce méprisable ordre de choses où l'on vit
pour manger et boire, et où l'on ne mange ni ne boit pour
vivre.
L'idée de la mort amène peut..ftre l'esprit plus
profond à un sentiment d'impuissance où il succombe sans
aucun ressort ; mais à l'homme animé de
sérieux, la pensée de la mort donne l'exacte vitesse à observer dans la vie, et elle lui indique le but où diriger sa course.
Et nul arc ne
saurait être tendu ni communiquer à la flèche sa vitesse
comme la pensée de la mort stimule le vivant dont le sérieux tend l'énergie.
Alors le sérieux s'empare de l'actuel aujourd'hui même ; il ne dédaigne aucune tâche comme
insignifiante ; il n'écarte aucun moment comme trop court.»
KIERKEGAARD.
Approche du texte
A.
Le thème : .
Il s'agit dans ce texte d'une réflexion sur la mort et sur
l'existence considérée à partir de l'idée de la mort.
B.
Question implicite à laquelle le texte répond :
Quelles sont les attitudes possibles de l'homme face à
l'idée de la mort,
en quoi une réflexion sur la mort entraîne t-elle une réflexion sur la vie et détermine-t-elle une façon
de vivre?
91.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Sergueï Serguéïevitch Prokofiev par Daniel Garric Le seul événement que Sergueï Serguéïevitch Prokofiev ait vraiment ratépour l'homme de scène qu'il a été toute sa vie, c'est sa propre mort le 5 mars1953, le même jour que Staline.
- Sören KIERKEGAARD (1813-1855): le sérieux de la mort
- Jean-Baptiste CHASSIGNET (1571-1635), Mespris de la vie et consolation contre la mort, sonnet XCVIII « Qu'est-ce de votre vie ? une bouteille molle ».
- Les jours sont des fruits et notre rôle est de les manger, de les goûter doucement ou voracement selon notre nature propre, de profiter de tout ce qu'ils contiennent, d'en faire notre chair spirituelle et notre âme, de vivre. Vivre n'a donc pas d'autre sens que ça. Tout ce que nous propose la civilisation, tout ce qu'elle nous apporte, tout ce qu'elle nous apportera, n'est rien si nous ne comprenons pas qu'il est plus émouvant pour chacun de nous de vivre un jour que de réussir en avi
- Oscar Wilde aurait dit d'un personnage de Balzac : La mort de Lucien Rubempré est le plus grand drame de ma vie. Marco Vargas Llosa, un auteur contemporain, commentant cette phrase, ajoute : Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus. Que pensez-vous de ces affirmations ? Vous répondrez en vous appuyant sur des exemples précis et personnels.