Kiboutsim

« 1 / 2 i· 1 25 novembre 1964 Série No 20 Fiche No 232 Kiboutsim 1.

Ll!!s kiboutsim (pluriel de kibouts qui signifie "groupe ..

en hébreu) offrent l'aspect le plus original de la société israélienne.

Leurs fonctions sont multiples: agriClJiture, industrie, enseignement, promotion culturelle, défense.

Leurs règles, très strictE:!s à l'origine, tendent aujourd'hui à s'assouplir et à se diversifier.

Cependant un trqil fondamental demeure: la communauté de production et de consommation.

2.

LE:!s premiers kiboutsim ont été fondés par les pionniers de la reconstruction de l'Etat d'Israël après la première guerre mondiale.

Formés d'immigrants, dont la plupart renonçaient à des carrières intellectuelles ou artistiques, ils s'implantèrent en Pales­ tine, c::tans les terres achetées par le Fonds national juif.

Défricher la Terre promise était une œuvre de régénération à la fois matérielle et morale.

3.

Le kibouts, même sous sa forme la plus évoluée, continue d'obéir à une concep­ tion collectiviste des rapports sociaux.

Forces et revenus sont mis en commun.

Aucun échange de biens ou de services ne peut être monnayé à l'intérieur du kibouts.

Aucun contrôle, aucune contrainte ne sont imposés à ses membres, dont l'égalité est absolue.

Le travail est organisé et réparti par un comité élu.

On adhère et on quitte librement le kibouts, mais on peut en être exclu: c'est la seule sanction.

4.

Le kibouts est responsable de l'existence matérielle et intellectuelle de ses membres.

Les enfants sont élevés en commun; ils n'habitent pas avec leurs parents, mais ceux-ci, après la journée de travail, peuvent dîner et passer la soirée avec eux, ce qui assure souvent des rapports familiaux plus étroits qu'ailleurs.

Jusqu'à leur service militaire, les membres des kiboutsim ont la possibilité de poursuivre des études générales ou spécialisées, tout en accomplissant un travail à temps partiel.

Les plus doués vont se perfectionner à l'université, soit en Israël, soit à l'étranger, aux frais du kibouts.

5.

Sous la contrainte de l'économie moderne, de nombreux kiboutsim ont dû renon­ cer au principe de l'autarcie économique, et ceux qui se sont tournés vers la mono­ culturEl intensive recourent maintenant à une main-d'œuvre saisonnière salariée.

6.

La tradition des pionniers se maintient surtout dans le Néguev, où les premiers efforts de mise en valeur sont l'œuvre de kiboutsim.

Les autorités israéliennes comp­ tent d'ailleurs sur eux pour conserver un caractère collectif à la tâche immense que constitUera l'aménagement du désert et pour prévenir dans cette région toute tenta­ tive de spéculation capitaliste.

Ben Gourion voit d'ailleurs dans le livre d'Esdras la préfiguration du kibouts: " Parmi ceux qui bâtissaient la Muraille, les uns, ceux qui portaient les fardeaux, travaillaient d'une main à l'œuvre, pendant que l'autre portait une arille ... 2 / 2. »