Kenya

« 1 / 2 1 r ~ 17 juillet 19116 Série 0-38 Fiche No 2488 Kenya 1.

Indépendant depuis le 12 décembre 1963, membre du Commonwealth, le Kenya (10 millions d'habitants) fait un effort d'unification nationale d'autant plus difficile que ses frontières, léguées par le colonisateur britannique, délimitent un territoire divisé par les particularismes tribaux.

L'autorité de Jomo Kenyatta et de son parti, le KANU (Kenyan National African Union) ont évité au pays les troubles qui ont agité beaucoup de nouveaux Etats africains.

2.

Les trois cinquièmes du Kenya, au nord, sont arides.

Les ressources naturelles se concentrent le long de la côte et sur les plateaux du sud dont l'altitud~ (entre 1000 et 2800 m.) assure, malgré la localisation sur l'Equateur, un climat tempéré.

Le roman­ cier américain Ernest Hemingway popularisa ces ..

vertes collines " et les terrains de chasse qui attirent toujours les amateurs de safaris.

Café, thé, sisal, coton, céréales viennent en tête de la production agricole; les exportations de produits manufacturés vers les pays voisins augmentent progressivement.

3.

.occupées au XIX• siècle par les Britanniques, les hautes terres fertiles du Kenya («White Highlands») attirent fermiers et éleveurs.

Lord Delamere veut en faire un dominion blanc quand Cecil Rhodes rêve d'une Afrique anglaise " du Cap au Caire "· Ces plateaux sont alors à peu près vides, mais leurs anciens occupants, les Kikuyus, chassés par les sauterelles et la peste bovine, n'acceptent pas la cession.

C'est l'une des causes de la sanglante révolte des Mau-Mau (1952-1961) qui est écrasée (des milliers de morts, 60 000 prisonniers) mais oblige la Grande-Bretagne à préparer l'indépendance.

4.

Bien que les Anglais trouvent des interlocuteurs raisonnables en la personne de J.

Kenyatta et de ses compagnons (qui viennent de passer dix ans en prison ou en résidence surveillée), les antagonismes tribaux retardent l'émancipation, les Kikuyus et leurs alliés ne représentant que 35 à 40% de la population.

Kenyatta et le KANU s'opposent au régime décentralisé et régionaliste proposé par Londres et soutenu localement par le KADU (Kenyan African Democratie Unionj.

Ils triomphent, à la veille de l'indépendance, aux élections de 1963 et obtiennent un régime unitaire.

5.

Le KANU consolide son autorité et devient en fait le parti unique.

Kenyatta doit lutter contre le séparatisme des Somalis du Nord-Est, région revendiquée par la Somalie.

En 1964, il n'hésite pas à demander l'alde britannique contre la mutinerie du régiment des " Kenya Rifles"· En 1965, il neutralise la tendance pro-communiste représentée au sein du parti par le ministre de l'Intérieur Oginga Odinga.

Toujours au nom de l'intégration nationale, il refuse de laisser à la minorité indienne (200 000 personnes) un statut privilégié.

6.

L'économie du Kenya se développe régulièrement (5,1 Ofo du taux de croissance en 1967).

Avec un revenu s'établissant aux environs de 100 dollars par habitant, le niveau de vie reste bas, mais un début d'industrialisation permet d'envisager une amé­ lioration.

Après une période de désintégration, le Kenya a su profiter de l'importante infrastructure (routes, chemins de fer, lignes aériennes, postes, etc.) laissée par le colonisateur. 2 / 2. »