Kénya (2003-2004): Les premiers pas de la nouvelle coalition
Publié le 18/09/2020
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Kénya (2003-2004)
Les premiers pas de la nouvelle coalition
Les élections générales de décembre 2002 ont consacré la très nette victoire de
la coalition des forces de l’opposition (National Rainbow Coalition – Coalition
de l’arc-en-ciel national –, NaRC), mettant fin à l’hégémonie de la KANU (Union
nationale africaine du Kénya), le parti politique au pouvoir depuis
l’indépendance (1963), et permettant de tirer un trait sur près d’un quart de
siècle de régime autocratique de Daniel arap Moi.
La «seconde libération»
promise depuis le retour au multipartisme en 1992 semblait enfin au rendez-vous.
En dépit de la forte légitimité de la majorité, la première année du régime du
nouveau président, Emilio Mwai Kibaki, s’est révélée plutôt chaotique et en
demi-teinte.
Dès son entrée en fonction, le nouveau gouvernement s’est attaché à réaliser
l’une de ses principales promesses électorales : l’éducation primaire gratuite
et obligatoire.
Près de 1,5 million de nouveaux élèves ont ainsi intégré le
système éducatif sans que cela amène comme en Ouganda une forte chute du niveau
scolaire.
En effet, le nouveau pouvoir a su habilement calmer les frustrations
du corps enseignant en revalorisant leurs salaires qui avaient subi de plein
fouet la forte inflation des années 1990.
Il faut également verser au crédit du nouveau régime le retour de l’aide
internationale.
Depuis plus d’une décennie, le FMI et la Banque mondiale avaient
interrompu leurs versements du fait des multiples détournements de fonds
organisés par un pouvoir devenu «kleptocratique».
Cette confiance regagnée
auprès des organisations internationales devrait à moyen terme inciter les
investisseurs internationaux à retrouver le chemin du Kénya qui jouit de forts
atouts par rapport aux pays voisins.
En effet, son économie, notamment dans le
domaine de l’industrie et des infrastructures, est mieux structurée et l’État
reste malgré tout plus efficient et fiable qu’en Tanzanie et en Ouganda.
Le Kénya a donc de bonnes perspectives de croissance si la situation sociale ne
se détériore pas.
En effet, les fonctionnaires ont demandé des augmentations au
moment où le FMI conditionne ses prêts à un gel des salaires et à un dégraissage
des effectifs du secteur public.
Le chômage est, par ailleurs, resté endémique.
L’aggravation de l’insécurité et la forte augmentation du prix des transports
publics, enfin, ont dégradé les conditions de vie au quotidien.
Bref, les
Kényans qui ont voté pour la NaRC ont du mal à discerner de véritables
changements.
Bien sûr, la lutte contre la prévarication semble s‘amorcer mais la
police reste terriblement corrompue et les destructions des kiosques de petits
commerçants se poursuivent comme auparavant.
Le nouveau régime a d’autant plus de mal à convaincre que l’élite politique est
profondément divisée.
En 2002, l’opposition a promis une nouvelle Constitution
qui limiterait les pouvoirs de l’exécutif.
Or, une fois arrivée au sommet de
l’État, une faction puissante au sein du gouvernement (essentiellement, les élus
du mont Kénya, la région d’origine du président) souhaiterait que les
prérogatives du chef de l’État restent inchangées.
Cela a créé de fortes
tensions avec un autre groupe, dirigé par Raila Odinga, patron incontesté de.
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