Kant - Traité de pédagogie

« Kant, Traité de pédagogie [Éléments de correction pour l'explication du texte] Problématisation : L'homme a-t-il une nature prédéfinie ou bien doit-il se définir lui-même, ce qui ferait de lui un être culturel et donc « contre-nature » ? Cette question implique une réflexion sur l'éducation : a-t-elle pour fonction de laisser s'exprimer la nature humaine ou au contraire de la produire à partir de rien, ayant alors une responsabilité considérable dans l'histoire de l'humanité ? L’auteur précise que l'enjeu de ce problème est tout simplement le progrès de l'humanité. Thèse : L'humanité n'est rien naturellement, elle se produit et se définit elle-même grâce à l'éducation. Partie 1 (l.1 à l.3) : l'éducation produit l'homme  Souligner le paradoxe de la première phrase : Kant parle à la fois d'« efforts » et de « qualités naturelles » (préciser lesquelles).

Il faut sans doute réaliser « en acte » ce qui n'est qu'« en puissance » chez l'homme.

Réfléchir aussi sur la notion de « destination ».  Définition du rôle de l'éducation : elle consiste à « produire » l'humanité des hommes.

Ainsi, en un sens, l'espèce humaine se produit elle-même.

 Réflexion sur l'humanité : elle n'est pas innée, l'homme est un être culturel, il doit devenir homme.

Débat avec Descartes ou Malebranche selon qui tous les hommes possèdent naturellement la raison. Partie 2 (l.3 à l.9) : la discipline et l'instruction sont complémentaires  La discipline enlève quelque chose à l'homme, elle le limite, tandis que l'instruction lui apporte quelque chose (notamment des connaissances et des valeurs). L'instruction comble le vide laissé par la discipline, elle est constructive.

Il y a néanmoins un lien entre les deux : la discipline rend possible l'instruction.  Présupposé de Kant : la nature de l'homme est « brutale », elle est donc un obstacle.

L'éducation doit se faire « contre-nature ».

Il faut cesser d'être animal pour être humain.

Enjeu : la possibilité de la vie en commun.

Débat avec Rousseau selon qui, au contraire, la nature bonne de l'homme est pervertie par la société.  Débat : en réalité, l'homme reste souvent brutal, la discipline n'est jamais totale.

Réflexion sur la notion de « barbarie » : elle serait pour Kant la résurgence de la nature originelle de l'homme.

Mais ne peut-elle pas être aussi la conséquence d'une discipline privée d'instruction, conduisant à une obéissance aveugle ? Ou encore d'une instruction néfaste, transmettant des idéologies intolérantes ? Partie 3 (l.9 à l.13) : l'humanité peut se perfectionner  L'amélioration de l'éducation mène à un perfectionnement progressif, une moralisation de l'humanité, vers un idéal de sagesse et de « paix perpétuelle » (NB : Kant dit « peut-être », cela n’est qu’une hypothèse).

Optimisme de la philosophie des Lumières, croyant en la possibilité d'un progrès grâce à l'éducation des masses.

Débat : on peut contester cet optimisme et l’idée d’un progrès certain de l’humanité.  Réflexion sur la possibilité qu'a l'humanité de se définir elle-même.

Cela lui donne une liberté unique dans la nature, et lui ouvre une infinité de possibilités historiques et culturelles.

En renonçant à son animalité et ses instincts, l'homme devient un être indéfini, « ouvert ».  Danger : toute définition d'une humanité idéale amène à hiérarchiser les hommes et les cultures en affirmant que certains sont plus proches de la perfection que d'autres.

De plus, la définition de cet idéal peut donner lieu à des désaccords idéologiques et des conflits.

Ainsi, les génocides du XXème siècle sont peut-être la conséquence sombre et involontaire de l'humanisme des Lumières.

Idée de conclusion : Selon Kant, l'éducation doit conduire l'humanité vers un idéal de paix et de valeurs morales.

Cependant, remarquons que cela ne doit pas se faire dans une définition trop stricte de cet idéal d'humanité car cela conduirait alors à nier la possibilité d'une différence.. »