Kampuchéa (Cambodge): 1984-1985
Publié le 18/09/2020
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Kampuchéa (Cambodge): 1984-1985
La croissance démographique du Kampuchéa (ou Cambodge) a été, pour des raisons
complexes et encore mal connues, beaucoup moins importante que celle de ses deux
grands voisins, la Thaïlande et le Vietnam.
Les Khmers disposent pourtant d'une
vaste plaine alluviale dont la mise en valeur est relativement facile, car les
crues du Mékong, l'énorme fleuve qui la traverse, sont atténuées dans son cours
inférieur et n'exigent pas, comme au Vietnam, la construction d'un réseau de
digues.
Les Khmers auraient donc pu se développer dans cette vaste plaine où ils
avaient édifié au Moyen Age le puissant empire d'Angkor.
Mais le déclin de
celui-ci, pour des raisons historiques complexes, a rendu possible l'expansion
des Thaï et des Viets, au détriment des Khmers.
Sans la colonisation française
qui établit son protectorat sur le Cambodge au milieu du XIXe siècle, cet État
aurait sans doute disparu, partagé entre ses deux puissants voisins.
La guerre d'Indochine, notamment les terribles bombardements américains sur le
Cambodge en 1973, et surtout le véritable génocide perpétré par les Khmers
rouges (communistes maoïstes) après leur victoire de 1975, sont venus réduire
encore les capacités du peuple cambodgien et l'effectif de sa population.
De
1975 à 1978, les massacres et la famine ont vraisemblablement fait plus d'un
million de victimes.
Par ailleurs, les Khmers rouges, farouchement nationalistes
et antivietnamiens, soutenus par la Chine depuis sa rupture avec le gouvernement
de Hanoi, ont lancé une série d'attaques contre la partie sud du Vietnam, sous
prétexte de récupérer le delta du Mékong, mis en valeur par les Vietnamiens
depuis le XIXe siècle.
Cette confrontation a conduit, fin 1978, à l'occupation
du Cambodge par l'armée vietnamienne qui en a chassé les Khmers rouges.
Depuis 1979, la vie économique, sociale et culturelle a pu recouvrer en partie
ses formes traditionnelles ; les villes se sont repeuplées peu à peu et les
paysans ont retrouvé leurs exploitations individuelles qu'ils cultivent de façon
relativement extensive, car au Cambodge la terre ne manque pas.
Le niveau de vie
moyen de la population cambodgienne a sensiblement augmenté et il est nettement
supérieur à celui de la population des plaines les plus densément peuplées du
Vietnam.
Si, malgré la grave sécheresse de juillet-août 1984, et les inondations qui
l'ont suivie, la situation économique du Kampuchéa s'est améliorée, la situation
politique est restée très contradictoire.
Certes, la grande majorité des
Cambodgiens redoute le retour des Khmers rouges qui se sont retranchés, avec
l'aide de la Chine et la tolérance du gouvernement de Bangkok, le long de la
frontière thaïlandaise, dans différents camps qui sont à la fois des camps
retranchés et des camps de réfugiés.
Le gouvernement de Phnom Penh ne disposant
encore que de moyens très limités, la présence de l'armée vietnamienne est une
garantie contre le retour des Khmers rouges.
Mais il s'agit d'une armée
étrangère d'occupation, menant des opérations contre des adversaires qui se
mêlent à la population.
Le nationalisme khmer fait que les adversaires des
Khmers rouges sont aussi les adversaires des Vietnamiens.
Les différents mouvements de résistance qui veulent l'évacuation de l'armée
vietnamienne du Cambodge (Khmers rouges, Front national de libération du peuple
khmer - FLNPK directement soutenu par les Américains - et partisans du prince
Sihanouk) sont parvenus, en dépit de leurs antagonismes, à constituer une.
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