Kampuchéa (Cambodge): 1984-1985
Publié le 13/09/2020
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La croissance démographique du Kampuchéa (ou Cambodge) a été
, pour des raisons complexes et
encore mal connues, beaucoup moins importante que celle de ses deux gran
ds voisins, la Thaïlande et le
Vietnam.
Les Khmers disposent pourtant d'une vaste plaine alluviale dont
la mise en valeur est
relativement facile, car les crues du Mékong, l'énorme fleuve qui
la traverse, sont atténuées dans son
cours inférieur et n'exigent pas, comme au Vietnam, la construction d
'un réseau de digues.
Les Khmers
auraient donc pu se développer dans cette vaste plaine où ils avai
ent édifié au Moyen Age le puissant
empire d'Angkor.
Mais le déclin de celui-ci, pour des raisons histori
ques complexes, a rendu possible
l'expansion des Thaï et des Viets, au détriment des Khmers.
Sans l
a colonisation française qui établit son
protectorat sur le Cambodge au milieu du XIXe siècle, cet État aur
ait sans doute disparu, partagé entre
ses deux puissants voisins.
La guerre d'Indochine, notamment les terribles bombardements américai
ns sur le Cambodge en 1973, et
surtout le véritable génocide perpétré par les Khmers rouges
(communistes maoïstes) après leur victoire
de 1975, sont venus réduire encore les capacités du peuple cambodg
ien et l'effectif de sa population.
De
1975 à 1978, les massacres et la famine ont vraisemblablement fait pl
us d'un million de victimes.
Par
ailleurs, les Khmers rouges, farouchement nationalistes et antivietnamie
ns, soutenus par la Chine depuis
sa rupture avec le gouvernement de Hanoi, ont lancé une série d'at
taques contre la partie sud du
Vietnam, sous prétexte de récupérer le delta du Mékong, mis
en valeur par les Vietnamiens depuis le
XIXe siècle.
Cette confrontation a conduit, fin 1978, à l'occupati
on du Cambodge par l'armée
vietnamienne qui en a chassé les Khmers rouges.
Depuis 1979, la vie économique, sociale et culturelle a pu recouvrer
en partie ses formes traditionnelles ;
les villes se sont repeuplées peu à peu et les paysans ont retrouv
é leurs exploitations individuelles qu'ils
cultivent de façon relativement extensive, car au Cambodge la terre n
e manque pas.
Le niveau de vie
moyen de la population cambodgienne a sensiblement augmenté et il est
nettement supérieur à celui de
la population des plaines les plus densément peuplées du Vietnam.
Si, malgré la grave sécheresse de juillet-août 1984, et les ino
ndations qui l'ont suivie, la situation
économique du Kampuchéa s'est améliorée, la situation politi
que est restée très contradictoire.
Certes, la
grande majorité des Cambodgiens redoute le retour des Khmers rouges q
ui se sont retranchés, avec
l'aide de la Chine et la tolérance du gouvernement de Bangkok, le lon
g de la frontière thaïlandaise, dans
différents camps qui sont à la fois des camps retranchés et des
camps de réfugiés.
Le gouvernement de
Phnom Penh ne disposant encore que de moyens très limités, la pré
sence de l'armée vietnamienne est
une garantie contre le retour des Khmers rouges.
Mais il s'agit d'une ar
mée étrangère d'occupation,
menant des opérations contre des adversaires qui se mêlent à la
population.
Le nationalisme khmer fait
que les adversaires des Khmers rouges sont aussi les adversaires des Vie
tnamiens.
Les différents mouvements de résistance qui veulent l'évacuatio
n de l'armée vietnamienne du Cambodge
(Khmers rouges, Front national de libération du peuple khmer - FLNPK
directement soutenu par les
Américains - et partisans du prince Sihanouk) sont parvenus, en dé
pit de leurs antagonismes, à constituer
une entente principalement soutenue par la Chine.
En 1984, les mouvement
s de la résistance
cambodgienne, à partir de leurs différentes bases de la frontiè
re thaïlandaise, ont lancé une série
d'attaques contre les forces vietnamiennes.
Ces dernières, fin 1984 e
t début 1985, ont mené des
opérations de grande envergure qui ont abouti à la destruction de
la plupart des bases de la résistance,
d'abord celles des Khmers rouges, puis celles du FLNPK, puis celles des
partisans de Sihanouk.
Ces
combats ont entraîné de graves accrochages avec l'armée thaï
landaise (qui cherche à empêcher les
Vietnamiens de prendre à revers les camps de la résistance cambodg
ienne, en passant au-delà de la
frontière) en même temps qu'ils ont provoqué un nouvel exode d
e réfugiés cambodgiens vers l'intérieur
de la Thaïlande, l'armée thaïlandaise les refoulant ensuite ver
s la frontière.
La Chine, quant à elle, a
maintenu sa pression sur la frontière nord du Vietnam, et menace de l
ui donner une nouvelle "leçon",
mais la guerre qu'elle avait déclenchée, début 1979, avait tour
né à son désavantage.
Aussi ces
affrontements sont-ils restés limités.
La destruction des camps de la résistance cambodgienne mais aussi l'e
nlisement de l'armée vietnamienne
dans des opérations qui ne pouvaient qu'accroître les tensions ave
c la population khmer ont incité le
gouvernement vietnamien à rechercher une solution négociée qui
consisterait en une neutralisation du.
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