Kamikaze

« Kamikaze Les kamikaze de la marine.

«Kamikaze» (Vent divin), tel est le nom dont les Japonais désignaient les commandos-suicides, fidèles en cela à leur étrange coutume de doter d'appellations lyriques des entreprises violentes.

Les unitésnavales qui commencèrent en novembre 1 944 à rivaliser avec les pilotes kamikaze n'échappèrent pas à cettetradition et leurs premiers commandos-suicides reçurent le nom de «kaiten» (Départ pour le ciel).

Leur impact n'avaitnaturellement rien de paradisiaque si l'on en juge par l'effet que produisit le 19 novembre la première «torpillehumaine» kaiten lorsqu'elle toucha le pétrolier Mississinewa et, en explosant, mit le feu à 1 800000 I de kérosène,causant sa perte et la mort de 50 hommes d'équipage.

Les canots à moteur suicides annonçaient plus franchementla couleur puisqu'ils s'appelaient «shinyo» (remueur d'océan).

Ayant jusqu'à 5,50 m de long, faits d'un mince contre-plaqué et pourvus de moteurs automobiles, les shinyo transportaient à l'avant jusqu'à 2000 kg de TNT.

Ils entrèrenten action pour la première fois en janvier 1945 aux Philippines, lorsque 70 shinyo furent lâchés contre une flotted'invasion américaine dans le golfe de Lingayen.

Tous furent décimés par le feu nourri des Américains, à l'exceptionde six canots qui réussirent tout de même à détruire un navire de débarquement américain et à en endommager huitautres.

Les commandos shinyo comme les commandos kaiten ne furent pas particulièrement efficaces et le gâchisdépassa les prévisions des Japonais.

La première offensive kaiten, par exemple, leur coûta 12 sous-marins de la cat.I, qui transportaient les «torpilles humaines» sur les lieux du combat, et 900 hommes.

En contrepartie, les kaitenn'inscrivirent à leur tableau de chasse que deux bateaux en plus du Mississinewa.

Les shinyo furent encore plus mallotis, car la plupart explosèrent dans l'eau avant même d'avoir pu toucher leur cible.

Trois mois plus tard, lorsque lesJaponais se furent enfin rendus, on découvrit une grande quantité de matériel kamikaze, dont 190 torpilles kaiten,quelque 3000 shinyo, 273 mini-sous-marins-suicides, plusieurs douzaines de bombes planantes okha, ainsi que desplans pour quatre nouveaux modèles d'avions-suicides.

Deux d'entre eux, une fois de plus porteurs de nomspoétiques, le «baïka» (Fleur de prunier) et le «kikka» (Fleur de chrysanthème), étaient des avions à réaction.

Fortheureusement, ces armes ne virent jamais le jour.. »