Kalahari

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\ t f 27 décembre 1967 Série 0-9 Fiche No 2153 Kalahari 1.

Au centre du plateau de l'Afrique australe, le désert du Kalahari (environ 550 000 km 2 ) forme un quadrilatère de 700 à 800 kilomètres de côté où les grandes pluies ne pénètrent pas.

Sur le tropique du Capricorne, il constitue une réplique du Sahara, exactement symétrique par rapport à l'équateur, mais l'étendue désertique australe ne représente guère que le vingtième de celle du Nord.

Cette barrière (pro­ longée par les zones arides du Sud-Ouest africain et, au sud, par celle du Karoo) Isole la région du Cap et ne laisse qu'une zone de passage relativement étroite, le long de la côte de l'océan Indien, entre le reste de l'Afrique et la pointe du continent.

2.

Entre les bassins du Zambèze et de l'Orange, le Kalahari n'a pas de l'mite précise.

Selon les années et les saisons, les pluies varient, élargissant ou resserrant ses bordures semi-désertiques.

Dans la frange orientale, la plus accessible aux pluies de l'océan Indien, les précipitations peuvent atteindre 50 à 60 centimètres par an, assez pour créer de maigres pâturages.

A l'ouest, cette moyenne tombe à 20 centimètres.

3.

Quelques plantes et arbustes espacés subsistent sur les dunes de sable rouge du Kalahari et dans les interstices de ses roches.

A la limite nord, les marais de I'Okavango, les lacs Ngami et Makarikari donnent plus de densité à la faune et à l'a flore.

Outre serpents, insectes, petits mammifères des sables, on y trouve des anti­ lopes et des troupeaux d'oryx.

La région de Maun attire les chasseurs à la recherche de ce gibier rare.

Une réserve a été constituée.

Les Anglais avaient importé des cha­ meaux pour en doter la police montée du désert.

4.

Le missionnaire-explorateur David Livingstone s'installe et se marie à Kuruman, au sud du désert qu'il sera, en 1849, le premier à traverser.

A la fin du XIXe siècle, la région intéresse Cecil Rhodes et les Anglais qui redoutent que les Allemands du Sud-Ouest africain et les Boers du Transvaal ne coupent le Cap du reste du continent.

Ils instaurent leur protectorat sur le Betchouanaland et construisent à la lisière orien­ tale une voie ferrée qui conserve son importance: elle reste la seule liaison ferroviaire entre l'Afrique du Sud et la Rhodésie.

En 1966, le protectorat devient le Botswana indépendant (dont les sables du Kalahari forment les trois quarts du territoire).

Les plans de la jeune nation prévoient des forages et la multiplication des points d'eau qui permettraient des gains de terrain sur le désert.

5.

Le Kalahari possède ses nomades, les Bushmen (Bochimans), considérés comme les survivants des premières populations africaines du groupe Khoisan.

Leur langue, leur taille les distinguent des Bantous qui occupent les territoires voisins et d'implan­ tation plus récente.

Réfractaires en général à toute adaptation, les 7000 à 8000 Bushmen du désert perpétuent au xxe siècle une civilisation néolithique qui ignore la fabrication des métaux et la poterie et vit au stade de la chasse et de la cueillette.

Comme tous les déserts, le Kalahari a donné naissance à des légendes: celles de son "Atlantide" et de sa "ville perdue" engloutie par les sables alimentent régulièrement la chronique des journaux sud-africains. 2 / 2. »