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Kadar (Janos)

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 29 novembre 1967 Série D-5 Ficlîe N• 2105 Kadar (Janos) 1.

Le communiste Janos Kadar, premier secrétaire du PSOH (Parti socialiste ouvrier hongrois), demeure aux yeux du monde l'homme qui appela l'armée soviétique à réprimer le soulèvement de Budapest en novembre 1956.

Ni la formation, ni le passé de cet antlstallnien notoire ne semblait pourtant le destiner à jouer ce rôle et à prendre le pouvoir avec le soutien militaire de l'URSS.

Il n'appartient pas à la fraction ..

moscovite ..

du parti hongrois (Rakosi, Gero), qui dirigea la Hongrie jusqu'en 1955.

Il n'a pas été formé à Moscou et ignore même le russe.

2.

D'origine paysanne, Janos Kadar est né en 1912 à Salgotarjan, village de la Trans­ danubie.

Sa famille s'installe ensuite à Budapest, où il commence des études secon­ daires bientôt interrompues par la nécessité de gagner sa vie.

D'intelligence vive, Janos Kadar se révolte très vite contre un régime -celui du régent Horthy - qui- ne lui offre aucun avenir.

Il exerce divers métiers dans la métaliurgie et, à 19 ans, adhère aux Jeunesses communistes.

3.

Son adhésion au parti communiste, un an plus tard, lui vaut de nombreuses arres­ tations.

Interdit, décimé par la police horthyste, le PC hongrois voit fondre ses effectifs de jour en jour.

Ses principaux responsables se réfugient à Moscou.

Demeuré en Hongrie, élu au Comité central, Kadar organise la résistance antl-hltlérlenne.

Après la guerre, il gravit peu à peu les échelons qui mènent aux responsabilités nationales.

De 1948 à 1950, il cumule le poste de ministre de J'Intérieur et de secrétaire général adjoint du parti.

4.

Accusé de ..

déviationnisme naf.onaliste ..

, c'est-à-dire de titisme, Janos Kadar est arrêté en avril 1951.

Torturé (on lui arracha les ongles), il refuse d'avouer des crimes imaginaires et repousse les offres de la police politique: plaider coupable en échange de la vie sauve.

Ce même marché qu'il aurait, selon certains témoignages, proposé à son ami Laszlo Rajk lorsqu'il l'arrêta.

La mort de Staline et la nomination d'Imre Nagy comme président du Conseil hongrois lui rendent la liberté.

Kadar reprend sa carrière politique à la base.

En juillet 1955, il contraint le numéro un du régime Matyas Rakosi à démissionner.

Redevenu membre du Comité central, élu au Bureau politique, Kadar jouit d'une réputation d'antistalinisme bien établie.

5.

Les mobiles qui poussent ensuite Janos Kadar à abandonner Imre Nagy (qu'il laissera exécuter) et à se rallier aux thèses soviétiques demeurent mystérieux.

Il aurait voulu, disent certains, éviter à tout prix le retour à un système qu'il haïssait et sauver les conquêtes du socialisme hongrois.

Si la répression qu'il dirige est sévère, Kadar n'oubliera pas, semble-t-il, les raisons de l'insurrection.

Depuis 1956, il s'est efforc.é, en tant que premier secrétaire du PSOH, d'élever le niveau de vie et de libéraliser dans une certaine mesure le régime politique.

6.

Ni intellectuel, ni idéologue, Janos Kadar se veut réaliste.

Les objectifs qu'ii pro­ pose sont modestes, de même que les moyens utilisés pour les atteindre.

" Qui n'est Pas contre nous est avec nous ...

affirme-t-Il.

Au contraire de ses prédécesseurs de l'ère stalinienne, il voudrait prouver la supériorité de sa politique par les Ialta et non Par les mots. 2 / 2. »

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