Jules Verne, chapitre 39, analyse linéaire
Publié le 09/01/2022
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Analyse linéaire Introduction : Voyage au centre de la Terre, publié en 1864, est le troisième volume des Voyages extraordinaires, collection de romans et de nouvelles. Pour construire son ouvrage, l’auteur, Jules Verne, s’inspire de nombreuses sources scientifiques qu’il cite tout au long de son œuvre. L’histoire racontée se situe entre science et fiction. Le professeur Lidenbrock et son neveu Axel découvrent dans un manuscrit islandais un parchemin qui va mener centre de la terre. Dans l’extrait que nous allons étudier ( du chapitre 39) le professeur Lidenbrock, Axel et leur guide Hans découvrent une immense forêt immense peuplée d’arbres venus des quatre coins de la terre. Juste avant, ils avaient traversé un cimetière d’animaux préhistorique. Dans ce lieu mystérieux, ils rencontrent des mastodontes, de géants mammifères, voisins de l’éléphant. -(Lecture)- Problématique : « En quoi cet extrait décrit une profonde ambiguïté scientifique, mélange de fascination et de dangers ? ». Cet extrait se structure autour de trois mouvements : 1) La rencontre avec les mastodontes 2) La réaction d’Axel et du professeur 3) Le portrait du berger Analyse linéaire : I/ La rencontre avec les mastodontes « Soudain… ces monstres » a) Suspense (soudains… arbres) La découverte de phénomènes inexplicables par la raison scientifique amène le narrateur à éprouver une étrange inquiétude qui va se renforcer tout au long de l’exploration. En s’aventurant plus profondément dans la forêt que les personnages pénètrent dans ce qui semble être un autre monde. « Soudain, je m’arrêtai » : « soudain » (adverbe) « s’arrêter » (verbe) : ouvrent l’extrait , traduisent l’étonnement voire l’appréhension du narrateur face à ce qu’il pense discerner. « J’avais cru voir… » Il rend compte de ses doutes grâce au plus que parfait du verbe Cependant, nous pouvons voir, ici, un effet de suspense, voulu par l’auteur, puisque le lecteur n’a pas immédiatement accès à la découverte des protagonistes.
«
« Soudain je m’arrêtai.
De la main, je retins mon oncle.
La lumière diffuse permettait d’apercevoir les
moindres objets dans la profondeur des taillis.
J’avais cru voir… Non ! réellement, de mes yeux, je
voyais des formes immenses s’agiter sous les arbres ! En effet, c’étaient des animaux gigantesques,
tout un troupeau de mastodontes, non plus fossiles, mais vivants, et semblables à ceux dont les
restes furent découverts en 1801 dans les marais de l’Ohio ! J’apercevais ces grands éléphants dont
les trompes grouillaient sous les arbres comme une légion de serpents.
J’entendais le bruit de leurs
longues défenses dont l’ivoire taraudait les vieux troncs.
Les branches craquaient, et les feuilles
arrachées par masses considérables s’engouffraient dans la vaste gueule de ces monstres.
Ce rêve, où j’avais vu renaître tout ce monde des temps antéhistoriques, des époques ternaire et
quaternaire, se réalisait donc enfin ! Et nous étions là, seuls, dans les entrailles du globe, à la merci de
ses farouches habitants !
Mon oncle regardait.
« Allons, dit-il tout d’un coup en me saisissant le bras, en avant, en avant !
— Non ! m’écriai-je, non ! Nous sommes sans armes ! Que ferions-nous au milieu de ce troupeau de
quadrupèdes géants ? Venez, mon oncle, venez ! Nulle créature humaine ne peut braver impunément
la colère de ces monstres.
— Nulle créature humaine ! répondit mon oncle, en baissant la voix.
Tu te trompes, Axel ! Regarde,
regarde, là-bas ! Il me semble que j’aperçois un être vivant ! un être semblable à nous ! un homme ! »
Je regardai, haussant les épaules, et décidé à pousser l’incrédulité jusqu’à ses dernières limites.
Mais,
quoique j’en eus, il fallut bien me rendre à l’évidence.
En effet, à moins d’un quart de mille, appuyé au tronc d’un kauris énorme, un être humain, un Protée
de ces contrées souterraines, un nouveau fils de Neptune, gardait cet innombrable troupeau de
mastodontes !
Immanis pecoris custos, immanior ipse !
Oui ! immanior ipse ! Ce n’était plus l’être fossile dont nous avions relevé le cadavre dans l’ossuaire,
c’était un géant capable de commander à ces monstres.
Sa taille dépassait douze pieds.
Sa tête grosse
comme la tête d’un buffle, disparaissait dans les broussailles d’une chevelure inculte.
On eût dit une
véritable crinière, semblable à celle de l’éléphant des premiers âges.
Il brandissait de la main une
branche énorme, digne houlette de ce berger antédiluvien.
Nous étions restés immobiles, stupéfaits.
Mais nous pouvions être aperçus.
Il fallait fuir.
»
Voyage au Centre de la Terre , Jules Verne, extrait du chapitre 39..
»
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