Jules RENARD: Histoires naturelles (Résumé & Analyse)

« Jules Renard a d'abord publié dans des journaux quelques textes sur les animaux.

Réunies en 1896 en un livre, lesHistoires naturelles furent complétées au fur et à mesure de la production littéraire de l'auteur jusqu'en 1909. L'auteur dresse une série de portraits d'animaux de la campagne, du ver de terre à la vache. Du lézard à la bécasse Chacune de ces Histoires naturelles décrit un y animal de la campagne française.

Ces descriptions peuvent consister en une définition concise telle que celle du Serpent : « Trop long », ou être un petit conte, Les Perdrix. Les quatre-vingt-quatre histoires sont regroupées par types d'animaux : ceux de la basse-cour, les animauxdomestiques, les poissons, les insectes, et même la famille des arbres pour conclure. Jules Renard a longtemps vécu à la campagne, à Chitry-les-Mines, village de la Nièvre dont il fut le maire.

Il yobserva la nature, y côtoya les paysans, « ses frères », et leur ferme, s'y adonna à la chasse, non sans enéprouver de temps en temps quelques remords.

Mais cette observation sur le vif n'est pas l'unique sourced'inspiration de l'auteur, qui fréquentait assidûment le Jardin des Plantes et connaissait parfaitement l'œuvre dunaturaliste Buffon, spécialement son Histoire naturelle, qui lui procura son titre.

On retrouve dans le texte de Jules Renard de nombreuses remarques tirées de Buffon. L'écrivain observateur Alors qu'il est en train d'écrire Poil de Carotte, Jules Renard note dans son Journal : « Joindre à ce livre une série sur les animaux : le cochon, sa mort, etc.

» D'ailleurs, toujours dans Poil de Carotte, des textes comme « Les Lapins », « La Taupe », etc., annoncent le livre à venir.

Celui qui se définit comme un « chasseur d'images » dépeint lesanimaux par des traits brefs, précis, grâce à une prose où abondent jeux de mots et astuces.

Ses mots ciselés,quoique simples, relèvent de la poésie.

Jules Renard observe par les oreilles, par les yeux, par l'odorat, déclarantpudiquement : « Je regarde enfin les bêtes pour contrôler mes Histoires naturelles.

» Mais on le croit plus volontiers quand il constate, vers la fin de sa vie : « Ah, j'aurai bien regardé ! » Cette obsession du regard fait de lui un écrivain naturaliste et réaliste.

Il en tire une certaine humilité : « Leromantisme, c'est de faire parler les bêtes et de leur faire dire ce qu'on veut.

Le réalisme, c'est de se soumettre àleur nature, qui est de ne pas parler.

». »