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Jules Renard

Publié le 09/12/2021

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Jules Renard A la date du 10 décembre 1909, on lit dans le Journal de Jules Renard : "Dîner Goncourt. On ne veut pas voter pour Giraudoux parce qu'on ne veut pas voter pour Jules Renard." Qui, aujourd'hui, pense à Giraudoux à propos de Jules Renard ? Qui pense à Jules Renard quand on parle de Giraudoux ? En 1909, la parenté Renard-Giraudoux était évidente pour qui venait de lire les Provinciales. Comme Renard, Giraudoux peignait la province et, comme lui, il le faisait avec humour et préciosité. Sa manière ne devait pas tarder à s'élargir ; pourtant, comme Renard, il ne s'est jamais délivré du maniérisme. On peut craindre que pour les générations prochaines ce défaut ne le gâte de plus en plus. Jules Renard naquit le 22 février 1864 à Châlons, dans le département de la Mayenne. Il n'en avait gardé aucun souvenir. Son père, François Renard, y était adjudicataire d'un lot de terrassements du chemin de fer de Laval à Caen. Nivernais par ses origines, Jules revint tout enfant à Chitry-les-Mines dont il devait être élu maire en 1904. François Renard, homme rude, distant, brutal, sarcastique, paysan fils de paysans, avait gagné une petite fortune. Il la perdit en partie. Sur la mère du petit Jules, nous sommes, hélas ! renseignés par Poil de Carotte. Mme Lepic, c'est elle. Son mari l'avait connue à Chaumont, en Haute-Marne. Jules était leur troisième enfant, venu après une fille, Amélie (soeur Honorine de Poil de Carotte) et Maurice (grand frère Félix). Dès 1874, interne avec son frère à l'institution Saint-Louis de Nevers, Jules acheva ses études au lycée Charlemagne, à Paris. Bachelier en 1883, il ne savait encore dans quelle voie s'orienter lorsqu'il fit comme conditionnel une année de service militaire à Bourges et à Cosne. La période qui suivit fut la plus dure de sa vie. Aucun emploi stable, peu ou pas d'argent. Un roman sur le chantier, quelques vers. Enfin la rencontre d'une jeune fille pourvue d'une dot rondelette le tira d'affaire en 1888.

« Jules Renard A la date du 10 décembre 1909, on lit dans le Journal de Jules Renard : "Dîner Goncourt.

On ne veut pas voter pourGiraudoux parce qu'on ne veut pas voter pour Jules Renard." Qui, aujourd'hui, pense à Giraudoux à propos de JulesRenard ? Qui pense à Jules Renard quand on parle de Giraudoux ? En 1909, la parenté Renard-Giraudoux étaitévidente pour qui venait de lire les Provinciales.

Comme Renard, Giraudoux peignait la province et, comme lui, il lefaisait avec humour et préciosité.

Sa manière ne devait pas tarder à s'élargir ; pourtant, comme Renard, il ne s'estjamais délivré du maniérisme.

On peut craindre que pour les générations prochaines ce défaut ne le gâte de plus enplus. Jules Renard naquit le 22 février 1864 à Châlons, dans le département de la Mayenne.

Il n'en avait gardé aucunsouvenir.

Son père, François Renard, y était adjudicataire d'un lot de terrassements du chemin de fer de Laval àCaen.

Nivernais par ses origines, Jules revint tout enfant à Chitry-les-Mines dont il devait être élu maire en 1904.François Renard, homme rude, distant, brutal, sarcastique, paysan fils de paysans, avait gagné une petite fortune.Il la perdit en partie.

Sur la mère du petit Jules, nous sommes, hélas ! renseignés par Poil de Carotte.

Mme Lepic,c'est elle.

Son mari l'avait connue à Chaumont, en Haute-Marne.

Jules était leur troisième enfant, venu après unefille, Amélie (soeur Honorine de Poil de Carotte) et Maurice (grand frère Félix). Dès 1874, interne avec son frère à l'institution Saint-Louis de Nevers, Jules acheva ses études au lycéeCharlemagne, à Paris.

Bachelier en 1883, il ne savait encore dans quelle voie s'orienter lorsqu'il fit commeconditionnel une année de service militaire à Bourges et à Cosne.

La période qui suivit fut la plus dure de sa vie.Aucun emploi stable, peu ou pas d'argent.

Un roman sur le chantier, quelques vers.

Enfin la rencontre d'une jeunefille pourvue d'une dot rondelette le tira d'affaire en 1888. Au lycée Charlemagne, il avait été le condisciple du poète romano-symboliste Ernest Raynaud, membre du petitgroupe qui allait fonder le Mercure de France et cherchait un jeune écrivain assez riche pour prendre un gros paquetd'actions.

Raynaud présenta Renard à ses amis.

On fit de lui le principal actionnaire de la nouvelle revue.

C'était à lafin de 1889.

Il avait publié en 1886 une plaquette de vers, Les Roses.

En octobre 1891 parut la Revue blanche pourlaquelle il fit tout de suite des infidélités au Mercure.

Le climat de la Rive Gauche ne lui convenait guère.

L'espritnébuleux du symbolisme s'accordait mal avec son goût de la minutie et de la précision : "C'est stupide", disait-il desvers de Mallarmé.

Il fréquenta beaucoup les théâtres.

On le voyait avec Jean Richepin, Marthe Brandès, LucienGuitry, Huysmans, Goncourt, Descaves, Rostand, Tristan Bernard.

Il allait chez Alphonse Daudet sur qui, aulendemain de sa mort, il devait publier dans la Revue blanche un article si aigre, mais dont l'art de la petite touchene pouvait pas ne pas lui plaire.

Il faisait carrière et ne cachait pas son désir "d'arriver", d'être de l'Académie.Georges d'Esparbès a tracé de lui ce portrait : "Dès l'abord, l'air d'un monsieur pincé qui a bu du verjus et qui sedéfie.

Cause peu, écoute par l'oeil qui semble même perdu sous les paupières, dilaté comme certains yeux dereptiles.

Une barbe maigre et dure, d'un or mat, allongée en langue d'aspic, son front bombé dont la boursouflureécrase l'arcade sourcilière." Tel il était vers 1890, tel il demeura dans son âge mûr : timide, intimidant, gênant, gêné,roux de cheveux, rouge de peau, les yeux écartés à la façon des oiseaux.

Signe particulier : amateur passionnéd'escrime et de bicyclette. Sa vie privée fut sans histoire.

Il se partageait entre sa maison rurale de Chaumot, la Gloriette, qu'il avait louée en1896 et qu'il eut l'intention de quitter en 1909, à la mort de sa mère, pour occuper la maison de celle-ci, à Chitry(sa propre mort l'en empêcha), et celle de la rue du Rocher où il s'était confortablement installé dès son mariage.Bon radical, admirateur de Jaurès, il donnait des articles politiques à L'Écho de Clamecy, présidait des banquets etdes distributions de prix, prononçait des discours sur l'avenir du prolétariat, faisait des conférences sur Michelet,Molière et Victor Hugo, et prenait part à des manifestations socialistes.

A Paris, il collaborait au Gil Blas, à L'Écho deParis, au Journal, au Mercure de France, à la Revue blanche, publiait des livres, faisait jouer des pièces, entretenaitde solides amitiés et d'utiles relations.

Le soir, il rédigeait son journal.

En 1907, il fut élu à l'Académie Goncourt enremplacement de Huysmans.

Il mourut d'artériosclérose, jeune encore, en mai 1910.

En octobre 1913, un monumentà sa mémoire fut inauguré à Chitry.

On a mis une plaque sur la maison de la rue du Rocher et le nom de Jules Renarda été donné à une rue à Nevers et à Clamecy. Pour le bien comprendre, est-il nécessaire de bien connaître sa province ? Je suis de l'avis de Bachelin sur ce point :Renard fut un authentique produit du terroir nivernais.

Les "flotteurs" furent toujours une corporation rétive,frondeuse, caustique.

Restif de la Bretonne parle d'eux comme de vrais sauvages, nourris dans les forêts de laNièvre et de l'Yonne, habitués à manier le cric et la hache et toujours au premier rang dans les journées deSeptembre.

La protestation contre le coup du 2 décembre fut particulièrement violente dans le Nivernais.

L'esprit decette région a trouvé son meilleur interprète en Claude Tillier que Renard n'avait guère lu, à en croire Bachelin, maisavec qui l'auteur de Mots d'écrit offre des traits de ressemblance frappants : sympathie pour les déshérités, amourde la République et aversion pour les curés.

On n'imagine pas Renard d'une autre province que de ce Centre sipositif, si raisonnable, si limité ; on ne l'imagine ni Flamand, ni Breton, ni Lorrain ; il fut de son pays comme peud'écrivains l'ont été. Fanatique Renard ? Le grief lui en a été fait par Barrès : "Il y avait chez Renard, à côté de l'artiste méticuleux, unpoliticien radical assez fanatique.

Pour bien saisir ce côté de son caractère, il faudrait lire les articles qu'il publiapendant plusieurs années, chaque semaine, dans une feuille du département de la Nièvre.

Il se plongeait avecaisance dans les polémiques d'arrondissement." On est toujours un fanatique pour ceux avec qui on n'est pas. »

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