Juan Manuel de Rosas1793-1877En 1820, quatre ans après la proclamation solennelle au Congrès de Tucuman del'indépendance des Provinces Unies du Rio de La Plata, l'État unitaire héritier del'administration coloniale se dissout.
Publié le 23/05/2020
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Juan Manuel de Rosas
1793-1877
En 1820, quatre ans après la proclamation solennelle au Congrès de Tucuman de
l'indépendance des Provinces Unies du Rio de La Plata, l'État unitaire héritier de
l'administration coloniale se dissout.
Les oligarchies locales n'acceptent pas les prétentions
de Buenos Aires, métropole cosmopolite et prospère, à grouper derrière elle tout le pays.
Les caudillos aspirent à ériger leur province en république autonome.
Dans la plantureuse
province de Buenos Aires, vaste prairie plus étendue que l'Italie, un homme tient la
campagne : Juan Manuel de Rosas.
Rosas apparaît dans la vie politique le 5 octobre 1820.
A la tête d'un régiment de cavalerie
levé et armé par ses soins, il fait irruption dans la capitale pour rétablir les autorités légales
renversées par un coup d'État.
Puis il regagne son estancia des Cerrillos.
Juan Manuel Ortiz de Rosas, né en 1793, appartenait à une vieille et aristocratique famille
d'estancieros. Ses contemporains le représentent comme un grand et bel homme, au teint
blanc et aux cheveux blonds, avec des yeux bleus très froids et des lèvres fines.
Sobre, il ne
boit ni ne fume, et tout enthousiasme semble banni de son existence.
Rosas est avant tout
un éleveur et un industriel du saladero. Les exploitations qu'il dirige avec un soin jaloux
sont des modèles de travail et de rendement.
Comme la classe des hacendados dont il incarne les aspirations, ce Cincinnatus pampéen
désire par-dessus tout la paix et la tranquillité des campagnes.
Cet estanciero entreprenant
possède une des premières fortunes du pays ; il entretient personnellement une véritable
armée.
Mais le plus illustre et le plus riche des caudillos, qui s'est retiré sur ses terres après son
intervention de 1820, attend son heure.
Quand, en 1827, Rivadavia tente d'imposer une
constitution unitaire qui fait bon marché des libertés et des contingences locales, les
caudillos s'insurgent.
L'Argentine vole en éclats.
Les “ fédéraux ”, partisans de l'autonomie
des provinces, l'emportent sur les “ unitaires ”, qui entendent doter le pays d'institutions
centralisatrices assurant la prépondérance des “ classes éclairées ” de la capitale.
Après la démission de Rivadavia, Manuel Dorrego, général des guerres d'indépendance,
assume au nom du parti fédéral le gouvernement de la province de Buenos Aires.
Mais les
“ unitaires ” conspirent.
Le général Juan Lavalle renverse le gouverneur le 1er décembre
1828.
Au nom de la cause qu'il détend, il fait fusiller Dorrego.
Rosas, maître de la
campagne, est désormais le seul recours des “ fédéraux ” pour venger la mort de leur chef.
Une lutte impitoyable s'engage et Rosas est vainqueur.
L'Assemblée des Représentants décide alors de nommer Rosas gouverneur de la province
et de le doter de “ pouvoirs exceptionnels ” en raison de la situation troublée.
Il jouit d'un
soutien populaire quasi absolu.
La province fatiguée des soulèvements et lasse de la
guerre souhaite l'instauration d'un pouvoir fort pour calmer les passions et rétablir la paix.
Le nouveau gouverneur ne passe pas pour un homme de parti.
On attend de lui une.
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