Journée du 19 mars 1815 aux TuileriesLa fuite du roi.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Journée du 19 mars 1815 aux Tuileries
La fuite du roi
Le 5 mars 1815, la nouvelle du débar
quement de Napoléon à Golfe-Juan est
accueillie à Paris avec
le plus grand
sang-froid.
On fanfaronne dans l'entou
rage royal.
Voilà, pense-t-on, une excel
lente occasion d'en finir avec l'usurpa
teur.
«Vraiment, Sire, ce coquin de
Bonaparte aurait été assez insensé pour
débarquer! Il faut en remercier Dieu.
On le fusillera et nous n'en entendrons
plus parler», déclare le ministre de la
Police.
Seul Louis XVIII demeure cir
conspect.
A mesure que les nouvelles parviennent
aux Tuileries, l'optimisme fait place à la
consternation: en dépit de déclarations
fracassantes, les dignitaires militaires et
civils sont impuissants; certains sont
prêts à tourner casaque.
Après Greno
ble, Lyon ouvre ses portes à l'Empereur.
Ney est l'ultime rempart de la monar
chie.
Le
16 mars au soir, on apprend
qu'il a fait volte-face; plus rien n'em
pêche Napoléon
de gagner la capitale.
Autour du roi, les avis sont partagés
quant à la conduite à tenir; certains
envisagent de
se porter à la rencontre de
Bonaparte.
Chateaubriand et Marmont
veulent faire des Tuileries une forteresse
dont la résistance enthousiasmerait la
France; Vitrolles propose de se retran
cher à La Rochelle.
Finalement, Mac
donald décide Louis XVIII à
se retirer
à Lille pour y attendre l'assistance de
l'Angleterre.
Cette résolution est tenue
secrète.
Les diamants de la couronne
sont emportés furtivement dans
le Nord; on détruit à la hâte les documents
compromettants.
Cependant,
le matin
du 19 mars, rien ne
semble changé au protocole des Tuile
ries.
Louis XVIII assiste à la messe
puis, à midi,
il passe en revue la maison
militaire sur le Champ-de-Mars.
Dans
l'après-midi, il rédige une déclaration au
peuple expliquant que son départ évitera
une effusion de sang.
A la nuit tombée,
six lourdes voitures pénètrent dans la
cour des Tuileries; quelques courtisans
attendent; vers minuit, précédé d'un
porteur de flambeau,
le roi s'avance,
appuyé sur Blacas et Duras.
Des lamen
tations s'élèvent; chacun veut baiser la
main du monarque qui déclare:
«Mes enfants, votre attachement me touche.
Mais j'ai besoin de forces.
De grâce,
épargnez-moi ...
Je vous reverrai bien
tôt.» Un temps détestable abrège les
adieux et, accompagnées d'une mince
escorte, les voitures s'enfoncent dans la
nuit.
Quelques heures plus tard, Napo
léon entre triomphalement aux Tuileries.
Le roi, quant à lui, arrive à Lille le 22
mars.
L'accueil y est si peu chaleureux
que, le lendemain même, il doit prendre le chemin de l'exil.
Il est vrai que celui-ci
sera de courte durée: malgré son succès
initial, la tentative de Bonaparte est pure
folie si l'on songe au rapport réel des
forces en Europe.
Les puissances réu
nies à Vienne engagent immédiatement
les hostilités.
Cent jours plus tard, c'est
Waterloo ...
Illustration: Départ de Louis XVIII, le 19 mars
1815, dessin de Heim
Photo Roger- Viollet.
Pans © .
Edito-Service S.A ..
Genève Imprimé en Italie 16 J0.5 28-05
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