Joseph-Eugène SchneiderUn meneur d'hommes.
Publié le 17/05/2020
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1 / 2 Joseph-Eugène Schneider
Un meneur d'hommes
Le «roi du fer», né le 29 mars 1805 à Bidestroff (Moselle), appartenait à une
famille de vieille bourgeoisie.
En 1836,
avec son frère aîné Adolphe,
il prit en
main la Fonderie du Creusot dont il allait faire le grand centre métallurgique
français.
A l'origine, l'usine, fondée en 1782 par
Ignace de Wendel, fabriquait des
canons.
Elle avait très vite connu une
prospérité exemplaire, mais elle ne la
retrouva pas après la Révolution.
Elle
avait plusieurs fois changé de propriétai
res quand les deux frères Schneider,
richement mariés, aidés par la banque
Seillière, achetèrent l'usine, les mines qui
l'entouraient et
280 hectares de terrain
pour 2 680000 francs.
Ils bâtirent la nouvelle fortune du Creu
sot en s'imposant sur
le marché du
matériel ferroviaire et des bateaux à
vapeur.
Ils sortirent leur première loco
motive en 1838, lancèrent, en 1839, la
construction des deux premiers bateaux
en acier français et produisirent, en
1840, leur première machine à vapeur
pour paquebot.
En 1841, ils firent instal
ler, d'après les plans de Bourdon, le pre
mier marteau-pilon vertical à vapeur.
La mort accidentelle de son frère en
1845
fit d'Eugène Schneider le seul diri
geant de la firme.
Grand paternaliste,
socialement en avance sur son temps,
c'était aussi un patron de choc exigeant
de ses ouvriers qu'ils payassent de leur
docilité l'attention qu'il portait
à leurs
conditions de vie.
De 2500 en 1850, l'effectif des salariés passa à 10000 en 1870.
La production de fonte et celle de
fer furent multipliées en quelques années
1805-1875
respectivement par quatre et par neuf.
De 50 en 1855, la production annuelle
de locomotives passa à 100 en 1865.
Le
Creusot, ne cessant de se diversifier, se
mit notamment à fabriquer des canons,
renouant ainsi avec sa vocation initiale.
Eugène Schneider jouait simultanément
un rôle croissant dans la
vie politique du
pays.
Député en 1848, sans cesse réèlu
à des majorités impressionnantes, il accéda en 1867 à la présidence du
Corps législatif, devenant ainsi un des
premiers personnages de l'Etat.
Cepen
dant, en janvier
1870, une grande grève,
dénouée par l'arrivée au Creusot de
4000 hommes de troupe, fit d'Eugène
Schneider la bête noire des socialistes.
Le 4 septembre 1870, il présidait la
séance du Corps législatif lorsque la
foule envahit le Palais-Bourbon.
Il tenta
de ramener le calme, mais les émeutiers le prirent à partie aux cris de «gredin»,
«assassin du Creusot».
Il renonça alors à l'action politique.
En 1873, à la
demande de Thiers, il se lança avec suc
cès dans la mise au point d'un canon en
acier susceptible
de rivaliser avec les
canons de Krupp.
Mais, frappé de con
gestion, Schneider s'éteignit
à Paris le 27 novembre 1875.
Après sa mort, le groupe Schneider ne cessera de s'éten
dre pour devenir un véritable empire.
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