Jordanie
Publié le 16/05/2020
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1 / 2 23 décembre 1964 Série No 24 Fiche No 286
Jordanie
1.
En mars 1921, la Grande-Bretagne offrit à l'émir Abdallah, fils du chérif Hussein
et frère de Fayçal d'Irak, de gouverner les régions à l'est du Jourdain, c'est-à-dire la
Transjordanie, selon les stipulations du mandat sur la Palestine que la Société des
Nations allait lui accorder.
Le Colonial Office créait l'amorce de la Grande Syrie chère au cœur du colonel Lawrence, l'émir Abdallah, tout dévoué aux Anglais,
n'ayant de plus pressant souci que d'annexer la Syrie.
Ainsi se formait un Etat dans
lequel l'influence britannique s'appuyait sur les nationalistes arabes modérés repré
sentés par la puissante
famille du chérif de la Mecque, la famille hachémite.
2.
En 1946, l'émir Abdallah, qui avait soutenu les Alliés pendant la guerre, obtint
l'indépendance de son pays et prit le titre de roi.
En 1949, après l'annexion des
régions palestiniennes à l'ouest du Jourdain, le pays prit le nom de Royaume haché
mite de Jordanie.
Le roi Abdallah, assassiné en 1950, fut remplacé par son fils Talai, débile mental, qui céda le trône, en 1952, à son fils Hussein, âgé de 17 ans, le roi actuel.
3.
L'existence même de la Jordanie, création artificielle de la Grande-Bretagne,
reposait entièrement sur l'énergie et l'intelligence du roi Abdallah.
Pourtant, à sa
mort, le jeune royaume ne disparut pas à cause des rivalités de ses voisins et grâce à l'aide, britannique d'abord, américaine ensuite, qui fut prodiguée à ce bastion de la
défense occidentale.
4.
Les 1 700 000 habitants (dont plus de 600 000 réfugiés palestiniens) de la Jordanie
vivent sur les 90 000 km 2 désertiques et désolés de l'ancienne Transjordanie à laquelle se sont ajoutés 5500 km 2 de terres fertiles à l'ouest du Jourdain.
L'ensemble, avec un
seul et minuscule débouché sur la mer, dans le golfe d'Akaba, a des ressources si
médiocres
qu'elles ne lui permettraient pas de subsister sans l'aide étrangère qui
procure environ 60 1/o des recettes du budget national.
5.
Depuis l'assassinat du roi Abdallah, la vie politique de la Jordanie est violemment
agitée.
Les aspirations à l'unité arabe et le problème palestinien rapprochent le peuple
jordanien de ses voisins de Syrie, d'Irak et d'Egypte, tandis que le socialisme arabe,
l'exemple de l'union syra-égyptienne et de son échec inclinent les possédants à se
méfier de ces mêmes pays, lesquels trouvent, dans la masse des réfugiés frustrés,
un appui intérieur d'importance croissante.
En même temps, un attachement senti
mental des Bédouins à la mémoire d'Abdallah garantit leur loyalisme A l'égard du roi
Hussein.
D'autre part, une vieille querelle dynastique oppose Hachémites et Séoudites.
6.
Cette situation explique les variations du roi Hussein, qui oscille entre l'autorité
dictatoriale et un libéralisme mitigé, comme entre l'accord parfait avet-l'Ouest et de
vagues tendances neutralistes.
Toutefois, un fait constant demeure: la Jordanie, dont
l'économie repose totalement sur l'aide américaine et anglaise, constitue un élément
essentiel de la stratégie occidentale au Moyen-Orient.
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