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Jordanie (1998-1999): L'après-Hussein

Publié le 18/09/2020

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« Jordanie (1998-1999): L'après-Hussein L'événement majeur de l'année a été la mort, le 7 février 1999, du roi Hussein, des suites d'un cancer.

L'émotion de la population a été à la mesure du règne du souverain (46 ans), le seul qu'aient connu plus de 85 % des Jordaniens.

Face aux nombreuses craintes de déstabilisation exprimées, il convient de rappeler que le défunt laissait un État doté d'institutions.

Parmi elles, une armée dont est issu le prince héritier Abdallah (né en 1962). Nommé in extremis à la place de son oncle, le fis aîné de Hussein a abordé son règne dans des conditions difficiles.

Sur le plan économique et social, l'été 1998 a révélé le trucage du taux de croissance officiel, tandis que le chômage réel était évalué à 27 % des actifs.

Longtemps bénéficiaire de la rente, via les transferts des expatriés et des États producteurs, le royaume n'en finit plus de subir les effets de l'amenuisement de cette manne - surtout depuis sa rupture avec les pétromonarchies intervenue lors de la guerre du Golfe (1991).

En passe d'être reconduit, le plan d'ajustement structurel de l'économie (adopté en 1989) affichait des résultats mitigés: le retrait de l'État (très endetté) a bien eu lieu dans les secteurs marchands - non sans ratés (télécommunication) -, mais dans la sphère publique il a durement affecté l'éducation et la santé. L'économie éclaire la politique extérieure, comme en a témoigné le rapprochement avec Riyad et le Koweït, accéléré en ce début de règne.

Le soutien civil et militaire massif des États-Unis s'est aussi confirmé, favorisé par l'engagement d'Amman dans le processus de paix dans la région (rôle incitatif et symbolique du roi Hussein dans les négociations tenues à Wye Plantation - États-Unis - en octobre 1998).

A contrario, la normalisation avec Tel-Aviv et les bonnes relations avec Ankara ont contribué à faire monter les tensions avec Damas à l'automne, avant que ne s'esquisse, sous le nouveau règne et avec l'élection d'Ehud Barak, un net réchauffement.

Ni le rapprochement avec Riyad et le Koweït ni l'entente avec Washington n'empêchaient le maintien d'un partenariat économique avec l'Irak sous embargo, dont la Jordanie est restée le "poumon". Discrédité par un scandale d'eau polluée et par son attitude vis-à-vis des libertés publiques (vote d'une nouvelle loi, restrictive, sur la presse), le gouvernement d'Abdul Salam al-Majali (nommé en 1997) a cédé la place à l'automne 1998 à celui de Fayez Tarawneh, lui-même remplacé par Abdelrauf al-Rawabdeh en mars 1999.

Faute de réelle marge de man œuvre, un dialogue avec l'opposition était à l'ordre du jour.

Unissant, contre la normalisation avec Israël et la privatisation, islamistes, nationalistes et progressistes, celle-ci a participé au scrutin municipal de l'été 1999, marqué par un retour en force des barbus dans les grandes villes. L'arrivée à échéance du calendrier d'Oslo, la question du futur État palestinien et de ses relations (confédérales?) avec la rive orientale devraient concerner de près la Jordanie, et pas seulement du fait que la moitié de ses sujets sont d'origine palestinienne.. »

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