JOINVILLE: Histoire de Saint Louis (Résumé & Analyse)

« Jean, sire de Joinville (1224-1317), fut l'un des premiers historiens à écrire en prose française, au lieu du latin, surles événements de son siècle, auxquels il participa en tant que croisé, comme les chroniqueurs Villehardouin et Gary.La VIIe croisade mena Joinville de Marseille en Syrie, en passant par Chypre et l'Egypte, et de prisons en champs debataille.

Sa vie fut un véritable roman. Un chevalier de Louis IX se fait hagiographe pour raconter les événements miraculeux ou familiers de la vie du futursaint, à l'époque des croisades. « Li sainz roys »Joinville était octogénaire lorsqu'il entreprit de « dicter » (en 1307) la vie de Saint Louis pour l'édification de sessuccesseurs.

Il assembla de manière assez désordonnée des souvenirs de sa vie auprès du roi, des « faiz » qu'il a «veu et oy », particulièrement en Egypte, lors de la VIP croisade (1248-1254), dans un livre en deux parties : lapremière, qui est une vie de saint dans la tradition de La Légende dorée, met en scène un roi gouvernant « seloncDieu et selonc l'Esglise, et au profit de son règne ».

La seconde, plus longue, traite de « ses granz chevaleries et deses granz hardemens (hardiesse) ».

Mais il n'y a en réalité guère de structure : d'abord sont cités quelques traits dedévouement de Saint Louis, puis vient une série de tableaux pieux qui ont perpétué le mythe jusqu'à nous : SaintLouis lavant les pieds des pauvres ou rendant la justice sous un chêne.

La seconde partie est plus historique,donnant des éléments de généalogie ou rapportant la décision du roi de se croiser (1244).

Les derniers paragraphestémoignent, entre de perpétuelles digressions qui alourdissent la narration, de la croisade, puis de la mort de SaintLouis et de son procès de canonisation. De véritables mémoiresEn fait, cette « histoire » est aussi une véritable œuvre littéraire.

Car Joinville possède un art remarquable dupittoresque, de la couleur et de la dramatisation et, à partir de là, le travail de l'écriture prend le relais du vécu, enrenforçant son authenticité.

Mais surtout, à travers le portrait qu'il trace, Joinville laisse transparaître son proprevisage : celui, sympathique et familier, d'un parfait chevalier, d'un homme qui a gagné l'amitié du saint roi, maisavant tout un Français moyen qui n'est pas un héros et qui, quoique fort pieu, déclare qu'il aimerait mieux avoir faittrente péchés mortels que d'être lépreux.. »