John Steinbeck Originaire de Californie, Steinbeck s'inscrivit en biologie marine àl'université de Stanford, en précisant qu'il ne passerait pas d'examens.
Publié le 23/05/2020
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STEINBECK John. Romancier américain. Né le 27 février 1902 à Salinas (Californie), dans une famille d’origine allemande, mort le 20 décembre 1968 à New York. Son père s’occupe de politique au niveau local, sa mère a enseigné à Big Sur. Encore écolier, John Steinbeck, comme beaucoup de ses condisciples, aide aux soins du bétail et conduit les machines agricoles du voisinage. En 1919, il s’inscrit à l’Université de Stanford, en précisant qu’il n’étudiera que ce qui l’intéresse et ne passera pas d’examens. Il revient d’ailleurs souvent travailler dans la vallée de Salinas. C’est aussi une période de grandes lectures, qui le décident à devenir écrivain. En 1925, il part pour New York, via Panama où il séjourne quelque temps. A New York, il tente de devenir reporter, échoue et survit en exerçant divers métiers — apprenti peintre, maçon, ouvrier, chimiste et finit par rentrer en Californie. Il écrit son premier roman, La Coupe d’or (1929), histoire du pirate Morgan, tout en gardant une propriété dans la Sierra. Il se marie et s’installe à « Pacific Grove » où il compose Les Pâturages du ciel (1932) et A un Dieu inconnu (1930) qui laissent le public indifférent. Cette période de vaches maigres, où il ne sait pas d’où viendra le repas du lendemain, est aussi celle où il passe de longues soirées avec des pêcheurs, des vagabonds et toutes sortes de personnages hauts en couleur autour d’une cruche de vin (malgré la prohibition). Tortilla Flat (1935) en est directement issu et connaît un succès immédiat. Tout à fait différent, En un combat douteux (1936) traite d’une grève des ramasseurs de fruits. Le livre est reçu de façon mitigée et l’auteur traité de « rouge » qui en sait et en dit trop. En 1937, il publie Des souris et des hommes, roman court et construit comme une pièce de théâtre, où il met en scène un géant arriéré qui tue tout ce qu’il aime. Mais c’est en 1939, après un voyage en Scandinavie, que paraît son plus célèbre roman Les Raisins de la colère qui obtient le prix Pulitzer. C’est l’Odyssée tragique de « migrants » de l’Oklahoma, petits fermiers dépossédés, partis vers l’Ouest se louer comme ouvriers agricoles, vers la fausse « Terre Promise » qu’est la Californie. Groupe social en marche, la famille Joad symbolise la mutation de l’agriculture ancestrale en industrie agricole, la mainmise du grand capital sur la petite propriété, l’agonie des fermiers expropriés par les banques et victimes des promesses fallacieuses des grands propriétaires californiens. Steinbeck écrit par ailleurs pour le San Francisco News des reportages sur les camps de transit où s’entassent les travailleurs migrants. Installé à Palo Alto, et refusant d’aller travailler à Hollywood, Steinbeck continue à écrire. La Lune se couche sort en 1942 et Rue la sardine en 1945. En 1947, paraît Les Naufragés de l’autocar, variation sur le thème du groupe isolé de son contexte habituel et des diverses réactions psychologiques de ses membres. Il faut attendre 1952 pour la publication d’A l’est d’Eden qui, comme la plupart des romans de Steinbeck, est porté à l’écran (avec James Dean dans le rôle principal). Enfin, en 1955, paraît Le Beau Jeudi . Citons encore des recueils de nouvelles postérieurs au premier (Les Pâturages du ciel) : Sainte Katy, vierge [1936], Le Poney rouge [1937], La Grande Vallée (1938). Voyage en Russie [Russian Journey] raconte un séjour en U.R.S.S. (1948). John Steinbeck reçoit en 1962 le prix Nobel de littérature. Écrivain en marge, détestant les mondanités, les conférences et les photographes, il est le peintre d’un sous-prolétariat agricole dont il montre l’exploitation. Romancier soucieux du détail réaliste, il est aussi le peintre de la psychologie sociale et de l’impersonnel collectif. « En cessant d’avoir pour matière des individus », écrit Claude-Edmonde Magny, « le roman cesse d’être un art de narration pour devenir un art de description. Comme les grands films russes, (il tend) de plus en plus à être un documentaire qui se borne à « montrer » statiquement la réalité impersonnelle dont il parle, sans plus la « conter ». »
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