Johannes Kepler

« Johannes Kepler Kepler, né à Weil (Wurtemberg) en 1571, avait eu une enfance malheureuse ; abandonné par ses parents,finalement recueilli par sa sOeur, il avait fait ses études à Tübingen ; nommé professeur de mathématiques à Graetz(Styrie) en 1593, il dut quitter cette ville en 1599 sous la menace des persécutions religieuses.

C'est alors queTycho Brahé l'appela à Prague ; à la mort de celui-ci, Kepler lui succéda comme astronome de l'Empereur RodolpheII, mais la pension que lui assigna le souverain n'était, pour la plupart du temps, jamais payée, si bien que, pourgagner sa vie, il était réduit à tirer l'horoscope des gens de cour.

La vie de Kepler n'offre plus dès lors qu'une sériede misères domestiques et d'infortunes de toutes sortes.

Il mourut à Ratisbonne, en 1630, au cours de l'un desfréquents et inutiles voyages qu'il faisait pour essayer de toucher l'arriéré de ses appointements. Si l'on considère son tempérament scientifique, Kepler n'était pas observateur ; et pas davantage analyste ; mais,copernicien convaincu, il sut utiliser de façon magistrale la précieuse collection des innombrables observations quelui avait léguées Tycho Brahé.

Comme savant, il offre un mélange des qualités et des défauts intellectuels les plusinconciliables ; on a peine à concevoir qu'un homme tel que lui ait pu associer tant de persévérance et de sagacitéà un goût aussi prononcé pour l'astrologie, les horoscopes, et autres chimères en vogue à cette époque.

C'estsouvent la raison la plus puérile du monde qui le détermine à une croyance absolue en une loi fausse ; quand sonopinion est fixée, il en cherche la justification dans des calculs qui auraient arrêté tout autre que lui.

"Nos faiseursde systèmes, dit Delambre, n'ont pas imaginé plus de folies que Kepler, mais ils ne calculent rien, et Keplersoumettait tout au calcul ; il n'abandonnait pas une idée avant d'en avoir démontré l'exactitude ou la fausseté." C'est ainsi qu'après s'être égaré dans un fatras de divagations astrologiques, Kepler publia d'abord, en 1604, unouvrage contenant une très bonne table de réfractions astronomiques, et une théorie de la vision beaucoup pluscomplète que toutes celles que l'on connaissait alors, et surtout, en 1609, l'ouvrage qui lui assure une gloireimmortelle et qui a pour titre Astronomia nova ; l'introduction contient des idées très justes sur la pesanteur ; puisKepler, construisant par points l'orbite de Mars autour du Soleil à l'aide des observations de Tycho Brahé, constatequ'elle est non pas circulaire comme dans l'hypothèse copernicienne, mais elliptique, et que le Soleil en occupe l'undes foyers ; enfin il établit que la planète décrit des arcs auxquels correspondent des aires proportionnelles auxtemps ; ce sont ces deux résultats, étendus à toutes les planètes, que l'on désigne de nos jours sous le nom desdeux premières lois de Kepler ; la troisième ne devait être trouvée que dix ans plus tard.

Ces trois lois constituent leplus beau titre de gloire du grand astronome, homme étrange en qui l'on ne sait ce qu'il faut admirer le plus, ou lagrandeur de ses découvertes, ou les prodigieuses aberrations de son esprit. Tel fut Johannes Kepler, homme typique de la Renaissance, mélange curieux du Moyen Âge et de l'époque moderne. Lois de Kepler Le grand astronome et astrologue Kepler étudie le ciel et énonce des lois qui deviendront fameuses:1) les orbites de chaque planète sont des ellipses dont le Soleil est l'un des foyers.2) les aires décrites par le rayon vecteur entre les centres de la planète et du Soleil sont proportionnelles autemps mis à décrire ces aires.3) les carrés des temps de révolutions sidérales sont proportionnels aux cubes des grands axes de leurs orbites.Kepler découvre la troisième loi dix ans après les deux autres, à la suite d'années de travail en laborieuxcalculs.Ces lois sont très importantes.

Elles ouvrent la voie aux principes découverts par Newton.. »