Johann Gottfried Herder1744-1803La vie de Johann Gottfried Herder est un exemple édifiant de la vertu récompensée.
Publié le 22/05/2020
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Johann Gottfried Herder
1744-1803
La vie de Johann Gottfried Herder est un exemple édifiant de la vertu récompensée.
Né en
Prusse orientale, il dut son éducation à des protecteurs qu'il attendrissait.
A Königsberg, il
suivit les cours de Kant.
Prédicateur, instituteur, précepteur, il émeut, il dirige, il élève les
âmes.
En 1775, on l'appelle à Göttingen pour une chaire : il arrive pour apprendre que sa
nomination n'était pas confirmée et que son sort dépendait d'une conférence probatoire.
Mais à l'instant, le duc de Saxe-Weimar, Dieu du décor, l'arrache à ses incertitudes et
l'institue surintendant général et conseiller consistorial.
Philosophe-pédagogue de
Weimar, il meurt en 1803.
On l'a appelé le Fénélon de l'Allemagne Mais sa douceur est
déclamatoire et souvent confus son conseil.
Aux vertus de la belle-âme, il joint les grâces
d'un philosophe du folklore.
Ses idées semblent celles des “ Lumières ”, mais l'éloquence
et le sentiment en font un préromantique.
Il pense comme les Anciens et perçoit déjà
comme les Modernes.
Des l' Essai sur l'origine du langage (1771), il montre que les “ sens naturels ” suffisent pour
exprimer les passions et susciter les émotions, mais que leur usage doit être
intentionnellement réglé par la réflexion pour que naisse une véritable parole.
En parlant,
l'homme manifeste son essence double.
La nature le détermine et la raison le libère.
Mais,
comme le montrent les Idées sur la philosophie de l'histoire de l'humanité (1784), loin de se
laisser réduire à une faculté théorique, cette raison exprime et groupe toutes les activités
humaines, des croyances religieuses à la poésie primitive.
Elle est enfin à cette semence
d'histoire, qui assigne à la nature humaine l'humanité comme but.
Dans Calligone (1800),
Herder critique la théorie kantienne du beau.
Il ne voit que chimères dans le plaisir
désintéressé et dans la sensation sans concept.
L'art implique en effet une activité
intellectuelle qui exerce à la fois les fonctions de la raison théorique et du jugement de
goût : la poésie primitive, c'est la science des peuples enfants.
De plus, les beaux-arts ne se
détachent jamais complètement des nécessités pratiques de la vie humaine, et l'architecte
ne distingue pas l'utilité de l'élégance.
Le goût fait donc notre éducation morale en
instruisant notre intelligence.
De la sorte, Herder efface les distinctions que Kant avait
établies entre les facultés de connaître, de vouloir et de juger.
Apparemment, il revient à la
conception des “ Lumières ” et confond, dans l'idée qu'il se fait de l'éducation, intelligence,
moralité et sentiment.
Mais sous ces confusions et ces retours, on peut entrevoir un
nouveau style philosophique, sensible à l'unité de nos facultés, à l'expérience active que
nous en faisons, en un mot, à la raison conçue comme le foyer singulier de l'existence
humaine..
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