Jefferson Davis
Publié le 16/05/2020
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Jefferson Davis
C'est en tant que président des États confédérés d'A mérique que Jefferson Davis est le plus connu, mais dans une perspective plus large, sa vie et sacarrière illustrent le cours pris par l'histoire des États-Unis et des États du Sud en particulier, à son époque.
Il a évolué, grandi et prospéré avec une nationqui, au cours de la première moitié du XIXe siècle, était mobile, en croissance et prospère.
De 1845 à 1865, il a joué un rôle de plus en plus actif dans laquestion politique la plus importante à laquelle son pays et sa “ section ” devaient faire face : l'esclavage.
Et lorsque, après la guerre civile, les Blancs duSud célébrèrent le culte de la “ cause perdue ”, il fut consacré comme le martyr vivant du combat malheureux mené par le Sud pour son indépendance.
Né en 1808 d'une famille de condition moyenne, Davis quitta tout jeune, avec sa famille, son Kentucky natal pour la Louisiane et, de là, le M ississippi sonpère, Samuel, cherchant constamment mais en vain la voie du succès social et économique.
En revanche, son fils aîné Joseph y parvint.
Parti de la modesteferme des Davis dans le Sud-Ouest du Mississippi, Joseph (de vingt-quatre ans l'aîné de Jefferson) devint un homme de loi éminent et un riche planteur dudistrict de Natchez.
Joseph fut un second père pour son jeune frère et c'est à lui que Jefferson dut sa position sociale et économique.
En 1824, Jefferson Davis fut admis à l'académie militaire de West Point.
Il y reçut la même formation que des contemporains comme Robert E.
Lee et ils'imprégna des attitudes et des idéaux militaires qui devaient demeurer une force fondamentale dans sa vie.
Une fois diplômé en 1828 ; il entra dansl'armée où il fit une brève carrière, essentiellement sur la “ Frontière ”, sans événements marquants, à l'exception de son premier mariage.
C'est en partie en raison de ce mariage qu'il démissionna de l'armée et qu'il revint au Mississippi, auprès de Joseph et de ses plantations.
Presqueimmédiatement après, sa jeune femme mourut et ce tragique événement fit de Davis un reclus pour près de dix ans.
Durant cette période, de 1835 à 1845 ildevint un planteur de coton et un propriétaire d'esclaves.
A u sens littéral du terme, il créa sa propre plantation en défrichant des terres que son frère luiavait données.
Les plantations des frères Davis s'étendaient côte à côte sur la rive orientale du M ississippi, juste en dessous de la ville de Vicksburg.
Enfaisant son apprentissage de planteur, Jefferson Davis entra dans la classe dirigeante du Sud.
En même temps, grâce à des incursions dans la richebibliothèque de son frère aîné et à de nombreuses discussions avec l'intelligent et méditatif Joseph, il élabora les fondements de son attitude à l'égard deson pays et de sa Constitution, à l'égard aussi de sa “ section ” et de son institution particulière, l'esclavage des Noirs.
En créant sa plantation, Jefferson Davis s'attacha à l'idéal de la plantation comme représentant l'apogée de la civilisation du Sud et à l'esclavage des Noirsen tant que fondement de cet idéal.
On a généralement admis qu'il se conduisait avec humanité envers ses esclaves ; il prenait l'un d'entre eux commecontremaître et il établit un jury d'esclaves pour maintenir la discipline parmi ses serviteurs.
Toutefois, il n'y a aucun doute qu'il était totalement dévoué à lacause de l'esclavage.
Il déclarait que cette institution était un bienfait pour les Blancs et pour les Noirs, pour le Sud et pour les États-Unis.
Il revint à la vie publique en 1845, après s'être remarié et après avoir été élu membre du C ongrès des États-Unis pour le Mississippi (appartenant au partidémocrate) ; ses idées fondamentales étaient déjà arrêtées.
Il se maria dans sa classe sociale et se rendit à Washington pour défendre et protéger lesintérêts des planteurs du Sud.
De 1845 à 1861, Davis siégea à la Chambre des Représentants et au Sénat et il fut également membre du Cabinet.
Durant toute cette période, Davismanifesta, par ses idées et ses actes, son engagement dans la cause du Sud.
A mesure que son influence grandissait, comme le jeune représentantdevenait un membre très influent de l'administration du président Franklin Pierce, puis le principal porte parole du Sud au Sénat, vers la fin des années1850, Davis ne cessa pas d'agir en faveur de son Sud bien-aimé.
Il réclama que le Sud et l'esclavage reçoivent l'égalité des droits dans les nouveauxterritoires de l'Ouest.
Il combattit donc le compromis de 1850 et favorisa le rappel du compromis du Missouri en faisant de la loi sur le Kansas-Nebraska(1854) un test de loyauté au parti démocrate.
Il lutta désespérément et sans relâche, jusqu'en 1861, contre les démocrates du Nord qui, à son avis,s'étaient retournés contre le Sud sur la question du statut des territoires de l'Ouest.
A u cours de son mandat de secrétaire à la Guerre (1853-1857), il fitmener des études topographiques dans les nouveaux territoires du Sud-Ouest et préconisa la construction d'un chemin de fer transcontinental sur unitinéraire passant au Sud.
S'il ne fait pas de doute que la loyauté de Davis envers le Sud fut le thème dominant de sa carrière politique, le cas est différent en ce qui concerne sesidées précises sur la sécession.
Bien qu'il en ait défendu la légalité après la guerre civile, ses opinions d'avant la guerre n'étaient pas aussi tranchées.
S'ilconsidérait avant 1861 que la sécession était légalement fondée, il n'est pas certain qu'il la jugeait efficace.
En 1850-1851, durant la crise au Mississippi,il nia vouloir la sécession.
Et, au cours de la grande crise qui suivit l'élection d'Abraham Lincoln en 1860, il exhorta les Sudistes extrémistes à lamodération.
Il semble qu'il resta favorable à un compromis en décembre 1860 mais lorsque le Mississippi fit sécession il suivit de plein gré son État.
En 1861, Jefferson Davis résumait à bien des égards ce Sud qu'il allait conduire dans la guerre.
C 'est avec lui qu'il avait mûri et prospéré.
Lorsqu'en février1861 son Sud, sous la forme des États confédérés d'Amérique, lui offrit la direction, il l'accepta.
A ses yeux, ce n'était pas seulement le Sud qu'il défendait,mais lui-même et le droit.
Le choix de Davis comme président de la C onfédération ruina son espoir de servir le Sud sur les champs de bataille.
Mais il consacra toutes ses forces àune tâche unique : la création d'une nation, le succès de la cause des confédérés.
Rien d'autre n'importait et cette obsession valut à Davis d'être unprésident discuté.
A yant toujours tiré fierté de leurs idées constitutionnelles et de leur dévotion aux intérêts locaux, beaucoup de politiciens sudistestrouvèrent qu'il acceptait trop promptement de renoncer aux méthodes et aux principes traditionnels du Sud.
Ainsi, lorsque Davis fit introduire laconscription et qu'il demanda le droit de suspendre l'Habeas C orpus, beaucoup l'accusèrent d'aspirer au despotisme.
De même, lorsque au cours du dernieret terrible hiver de 1864-1865, il demanda la conscription des esclaves puis leur émancipation, beaucoup l'accusèrent de vouloir détruire les fondementsde la société sudiste.
Or, à chaque fois, Davis tentait tout pour obtenir la victoire et l'indépendance du Sud.
Il était prêt, pour éviter la défaite, à n'importequelle mesure extrême y compris l'émancipation des esclaves.
P our lui, si la Confédération venait à mourir, ce serait également la mort du Sud qu'il aimaitet défendait.
Comme président, Davis prit au sérieux ses devoirs de commandant en chef des forces armées et de chef désigné par le peuple confédéré.
Durant toute laguerre, il participa activement à l'élaboration de la politique militaire et à la sélection des chefs de l'armée.
On a traditionnellement eu tendance à critiquerla façon dont Davis s'était acquitté de ces tâches, mais plusieurs études ont insisté sur le fait qu'il avait su, par moments, faire preuve d'un grand sensstratégique et de souplesse dans ses rapports avec les chefs militaires.
Sur le plan politique, il n'épargna aucun effort pour communiquer à ses mandants saferveur envers leur cause commune.
Il alla au peuple pour gagner son appui à la cause de la C onfédération et pour le rallier face à l'adversité.
Bref, il estdifficile de prononcer un jugement définitif sur Jefferson Davis chef de guerre.
Lorsqu'il eut été fait prisonnier du gouvernement fédéral, Davis attendit, pendant deux ans, d'être jugé pour trahison.
A u cours de cette période, il devint lemartyr du combat perdu par le Sud ; beaucoup de Sudistes considérèrent qu'il souffrait et payait pour eux tous et la plupart d'entre eux se rallièrent à luidans la défaite comme ils ne l'avaient jamais fait avant 1865.
Durant ses dernières années, il devint le symbole vivant de la “ cause perdue ”.
Il ne demanda jamais grâce au gouvernement des États-Unis ; il ne renonçajamais à sa conviction que la sécession était conforme à la Constitution et que la Confédération était une juste cause ; jamais son attachement passionné àson idéal du Sud ne vacilla..
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