Jean ROSTAND, Le droit d'être naturaliste: « On voit clairement approcher le moment où l'homme de la rue aura son mot à dire touchant les grands problèmes sociaux, nationaux, internationaux, moraux, que soulèvent, depuis peu, certaines des applications de la science (...)».
Publié le 29/06/2020
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Jean ROSTAND, Le droit d'être naturaliste: « On voit clairement approcher le moment où l'homme de la rue aura son mot à dire touchant les grands problèmes sociaux, nationaux, internationaux, moraux, que soulèvent, depuis peu, certaines des applications de la science (...)».. Ce document contient 2223 mots soit 4 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.
« Acceptons résolument, courageusement, ce vieux mot, consacré par l'usage, de «vulgarisation», en nous souvenant que vulgus veut dire «peuple» et non point le vulgaire, que .les langues dites «vulgaires». sont les langues vivantes, et que la Bible elle-même n'a pu se répandre dans le monde que grâce à la traduction qu'on nomme la Vulgate... Oui, acceptons-le, ce mot, sauf à nous efforcer, en toute occasion de lui restituer l'estime qui mérite la chose. Multiples, et de conséquence majeure sont, en effet, les fonctions de ia vulgarisation scientifique. Elle prolonge, corrige et complète l'instruction scolaire, inévitablement en retard sur la marche du progrès ; elle éveille des vocations de chercheurs, et, par là, sert tout directement la science créatrice, qu'elle sert également du fait qu'initiant le grand nombre à la puissance et à l'efficacité de la science, elle obtient pour celle-ci l'audience et le soutien de l'opinion; elle établit un lien entre les spécialistes des diverses disciplines, car c'est bien grâce à elle que le physicien n'ignore pas tout de la biologie en train de se faire, ni le biologiste de la physique; c'est elle qui renseigne ou pourrait renseigner les hommes de gouvernement, qui, de plus en plus, auraient besoin de ne pas rester entièrement étrangers aux acquisitions de la science. Mais, à vrai dire, et si considérables que soient ces rôles divers, ils laissent de côté sa véritable et spécifique fonction, qui. est, tout bonnement, tout simplement, de faire participer le plus grand nombre de personnes à la souveraine dignité de la connaissance, qui est de veiller à ce que la foule reçoive un peu de ce qui fait l'honneur de l'esprit humain, et ainsi ne soit pas tenue à l'écart de la grandiose aventure de l'espèce, qui est de rapprocher l'homme de l'homme. en travaillant à réduire cette terrible quoique invisible distance, l'ignorance, qui est de combattre la famine mentale et le sous-développement qui en résulte en fournissant à chacun une ration minimum dé calories spirituelles. En bref, l'idéal de la vulgarisation scientifique et c'est en quoi réside sa valeur morale est un idéal d'assistance et de communion. Elle va tout à l'opposé de l'aristocratique conception renanienne, suivant laquelle une poignée de « sachants» tient sous sa tutelle une multitude inculte. Elle est, si l'on ose dire, une entreprise de dépaupérisation intellectuelle, et partant, de libération. Plus grave nous apparaît sa mission, et d'autant plus exigeants nous serons sur la façon dont elle. doit être conduite. Nous lui demanderons d'abord une rigoureuse impartialité, une objectivité sans faille, une ...»
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