JEAN RACINE
Publié le 15/05/2020
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JEAN RACINE
RACINE (1639-1699).
— Né à La Ferté-Milon.
D'une famille de bourgeoisie janséniste.
Orphelin de bonne heure.
Elevé à Port-Royal.
Finit ses études au Collège d'Harcourt à Paris.
Envoyé à Uzès pour y hériter du canonicatd'un de ses oncles, ne se décide pas à entrer dans les ordres.
Retient à Paris, écrit Andromaque (en 1667), Britannicus (1669), Bérénice (i670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674), Phèdre (1677).
Aprèsl'échec de cette dernière pièce, attristé et déçu, il se retire du théâtre, se marie, est nommé historiographe du roi.
En 1689 et 1691, il compose encore Esther et Athalie sur la demande de Mme de Maintenon, pour lesjeunes filles de Saint-Cyr.
L'œuvre de Racine permet admirablement de dégager les plus purs caractères classiques.
Il a su d'abord observer la vie, peindre les hommes avec d'autant plus de vérité qu'il les a saisis au moment où leurs sentimentsapparaissent sans voiles, à l'heure terrible de la crise, du drame, où l'être déchiré par la passion fait entendre le cri foncier de sa nature, se révèle vraiment tel qu'il est, dans son « essence » même.Racine, touchant, dans l'homme, la nudité profonde de l'âme, les sentiments qui en sont la constitution, réussit tout naturellement à peindre l'homme universel, car dès qu'on touche aux caractères absolus, tous leshommes, de tous les temps et de toutes les classes, sont tragiquement frères : tous ont faim, tous ont soif de bonheur, tous ont besoin d'aimer.
Et quelle que soit l'opposition qui se manifeste à eux, sur ces sujetsprimordiaux, la réaction qu'ils en éprouvent provoque le drame, le drame inscrit dans toute destinée.Racine met en valeur ce drame essentiel qui place l'homme, obligé de prendre "une décision, entre deux passions contraires, entre une passion et ce qu'il croit son devoir, entre les événements de la vie et son proprecaractère.
C'est, au fond, d'ailleurs, toujours ce caractère qui a le dernier mot : ce que les Anciens appelaient la fatalité, et situaient en dehors de nous, Racine le voit au dedans de nous et l'appelle la nature de chacun.C'est donc l'ensemble de notre nature, de notre tempérament, de nos sentiments, de nos idées, de nos qualités et de nos défauts, qui constitue une sorte de fatalité ou plutôt de domination, dont toute notre vie subitl'empreinte.
Nos actes, pourrait-on dire, et tout ce qui nous arrivera, sont inscrits dans les données de notre caractère.A nous donc d'essayer de le modifier, de le transformer, de l'élever.
Ce ne sont pas tant les circonstances extérieures qui importent, mais la façon dont nous les recevrons.
C'est en cette constatation que réside la morale,non exprimée, du théâtre de Racine.Au point de vue de la forme, Racine s'est profondément inspiré de la tragédie grecque.
C'est à lui qu'on doit la meilleure et la plus pure résurrection du drame antique : étude d'une crise psychologique, soutenue par laforce des passions et le jeu des caractères, condensée en un temps très court, réduite à une seule action, avec un minimum d'événements et de décors.
C'est là la théorie qu'il expose dans les Préfaces de Britannicus et deBérénice, et qu'il manifeste dans toute son œuvre.
Il y joint, dans ses deux dernières pièces, une initiative intéressante, mais sans lendemain : la rénovation des chœurs et le retour de l'élément lyrique dans la tragédie.Cette tentative d'helléniste ne correspondait pas à la formule dramatique de l'époque qui, au contraire, devait se rapprocher de plus en plus de la vie.
C'est pourquoi elle échoua, mais elle témoigne, avec tant d'autrespassages exquis, des dons poétiques de Racine, dans le sens actuel qu'a ce mot..
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