Jean-Paul Marat dit Marat (1743-1793)
Publié le 23/05/2020
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MARAT Jean-Paul. Pamphlétaire et homme politique français. Né à Boudry (canton de Neuchâtel, Suisse), le 24 mai 1743, mort assassiné à Paris le 13 juillet 1793. De toutes les figures de la Révolution française, la sienne est sans doute la plus effrayante. Fils d’un dessinateur originaire de Cagliari (Sardaigne), il eut de bonne heure le goût de l’étude, et un don d’assimilation qui tenait du prodige. Dès l’âge de douze ans il entendait, en effet, plusieurs langues vivantes; en même temps il s'intéressait a l’histoire, à la physique et même à la philosophie. Ayant, à seize ans, perdu sa mère qu’il adorait, il résolut, l’année suivante (1760), de partir à travers le monde. Après un séjour à Bordeaux, puis à Dublin et à Amsterdam, il voulut se rendre à Londres. Il y devait rester dix ans. Ayant peu de patrimoine, il vécut de leçons de français et d’autres langues. Soucieux surtout de se faire connaître, il étudiait sans relâche la physique, la philosophie et la physiologie. C’est de 1773 que date son premier ouvrage en anglais, A Philosophical Essay on man, qui fut traduit deux ans plus tard en français sous le titre : De l’homme, ou des principes de l’influence de l’âme sur le corps; dans ce lourd traité qui lui valut les sarcasmes de Voltaire, Marat réfutait violemment Descartes, Malebranche et Helvétius. Ainsi se posait-il d’emblée en réformateur. L’année suivante (1774), il publia un livre plus violent encore, qu’il avait écrit en anglais : The Chains of slavery [Les Chaînes de l’esclavage]. S’étant fait recevoir, en outre, docteur en médecine, il put la pratiquer pour vivre. Rentré en France, devenu le 24 juin 1777 médecin des gardes du corps du comte d’Artois, il écrivit plusieurs mémoires sur l’optique, la lumière et l’électricité — Découvertes de M. Marat sur le feu, l’électricité, la lumière (1779). Son grand savoir n’était contesté par personne puisqu’en 1779 l’Académie des Sciences se plut à reconnaître que ses expériences étaient « nouvelles, exactes et bien faites » — ce qui valut à leur auteur l’estime de l’illustre Franklin. Malheureusement, par son humeur vindicative Marat s’aliéna bientôt le monde savant : on organisa contre lui la conspiration du silence. En 1787, il publia son fameux Plan de législation criminelle : il y représente la société comme coupable, ou peu s’en faut, de tous les crimes commis par l’individu. Dès ce moment, Marat se lance à corps perdu dans l’agitation politique. Pris d’une compassion convulsive pour les maux du peuple de France, il se crut chargé d’un rôle de dénonciateur public. Dès 1789, il se consacra tout entier à la polémique : Offrande à la patrie, ou discours au Tiers Etat de France (avril 1789), Supplique aux pères conscrits, La Constitution, ou projet de déclaration des droits de l’homme et du citoyen, Avis au Peuple, ou les ministres dévoilés, Dénonciation faite au tribunal public contre Necker. De la même année (1789) date la fondation de L’Ami du peuple (dont le titre fut d’abord Le Publiciste parisien), journal qu’il rédigea jusqu’à l’heure de sa mort, et dont la vogue fut inouïe parce qu’il s’occupait surtout du sort des classes laborieuses. Il est inutile de rappeler ici l’action du révolutionnaire que l'on tient pour responsable des massacres de Septembre. Malade, il avait cessé d’aller à la Convention quand il fut tué dans sa baignoire par Charlotte Corday. Sa mort fut pleurée par le peuple comme un désastre national. A titre de curiosité, signalons que Marat est l’auteur de plusieurs romans fort médiocres. On en a publié un sous le titre : Un roman de cœur (Paris, 1847).
♦ « Tu auras beau me dire des injures, Marat, comme tu fais depuis six mois; je te déclare que, tant que je te verrai extravaguer dans le sens de la Révolution, je persisterai à te louer, parce que je pense que nous devons défendre la liberté, comme la ville de Saint-Malo, non seulement avec des hommes, mais avec des chiens. » Camille Desmoulins.
♦ « Il eut une âme pleine de sens, mais trop inquiète... » Saint-Just.
«
Jean-Paul Marat dit Marat
1743-1793
“ Ce n'était pas un démocrate, il aimait les gens du commun comme on aime un enfant
égaré.
” Né dans le canton de Neuchâtel, en Suisse, et d'origine sarde, Marat étudie la
médecine en France et en Grande-Bretagne où il devient franc-maçon, puis, revenu en France,
il travaille comme médecin des gardes du corps du comte d'Artois.
Il se lance avec fougue
dans la Révolution et fonde L'Ami du Peuple , journal dans lequel il professe les principes de la
démagogie la plus furieuse.
La férocité de son langage, son extrême sévérité contre
l'Assemblée et contre ce qu'il estimait être des trahisons à l'égard du peuple lui valent
quelques semaines de prison.
Inscrit aux Cordeliers, il prône la dictature, attaquant La
Fayette, puis le roi, après la faite de Varennes : la véhémence de ses attaques l'oblige à se
réfugier en Angleterre (1791-mai 1792).
Pourtant, si sa violence effraye, sa compassion pour
les malheurs du peuple lui attire une immense popularité : il jouera un rôle décisif au 10 août.
Élu à la Convention, ses interventions inquiètent même la Montagne : c'est pourtant lui qui,
demandant le vote par appel nominal, obtiendra la condamnation de Louis XVI.
Son Ami du
Peuple devient le Journal de la République française .
Les Girondins le font arrêter, mais le
Tribunal révolutionnaire l'acquitte en 1793 : dès lors, il s'acharne contre ses adversaires, qui
tombent sous ses coups.
Grande admiratrice des Girondins, une jeune Normande, Charlotte
Corday, l'assassine.
Devenu après sa mort l'objet d'un véritable culte, Marat demeure l'une
des plus importantes figures de la Révolution française.
Si on doit en croire Michelet, sa
disparition se produisit au moment où “ il arrivait fatalement à son âge d'indulgence et de
modération, et où, par son intelligence et son autorité, il eut pu inaugurer une nouvelle phase,
moins sanglante, de la révolution.
”.
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