Jean-Jacques Rousseau, Le prologue, dit le Préambule des "Confessions" - commentaire composé
Publié le 25/12/2021
Extrait du document
«
Les écrivains des Lumières s’engagent afin de répandre le savoir et de favoriser l’exercice de
la raison, contre les ténèbres de l’ignorance et du despotisme.
Ils refusent toute vérité imposée
par l’autorité religieuse ou politique à l’image de Jean-Jacques Rousseau, grande figure du
siècle des lumières.
En 1765 il entreprend d'écrire ses Confessions dont il empreinte le titre à
l'ouvre de Saint Augustin, il ouvre la voie à un genre nouveau -, l'autobiographie.
Ces
confessions représentent une réponse à sa vie ses choix, mais Rousseau décide surtout de
rétablir la vérité sur lui-même en retraçant sa propre histoire.
Le prologue, dit le Préambule a
ici pour tâche d'annoncer l'ouvre de la vie de Rousseau, qui paradoxalement, n'a été écrit qu'au
milieu de la rédaction de l'ouvre, à une période d'agitation intense, où justement, il était en
proie à un complot.
Le passage précède immédiatement le récit de sa vie à travers lequel il
veut rétablir la vérité sur lui-même.
Dans ce préambule, Rousseau se présente et présente son
projet, ses intentions de façon très assurée.
Il définit son entreprise autobiographique ainsi que
ses objectifs et quelques difficultés.
Lecture du texte
Nous nous interrogerons sur la dualité fondamentale de Jean Jacques, à savoir l'alliance
paradoxale entre pathétisme et audace.
Nous répondrons à cela à travers une Une sincérité ambigüe pour évoquer ensuite une
démarche originale et finir par l’orgueil de l’auteur.
A la ligne 1, on trouve « une entreprise qui n'eut jamais d'exemple et dont l'exécution n'aura
point d'imitateur » : se sont deux relatives qui soulignent avec des négations l'unicité du
projet.
« ne jamais » et « ne point » sont des négations fortes, il y a un ton péremptoire.
« n'eut
jamais » et « n'aura jamais » sont des oppositions du point de vue des temps verbaux.
Il n'y a
pas d'antécédent, pas de successeur.
Il y a un futur de certitude.
Une scission entre les consciences s'opèrent, en effet, par l'exemplarité d'un " je " s'offrant au
regard de l'humanité, Rousseau ouvre la voie au thème romantique de la séparation des
consciences.
C'est le " je " qui est la seule présence: Il ouvre les deux premiers paragraphes et
clôt chacun des trois paragraphes " moi " " m'avoir lu " " cet homme là
Rousseau s'affirme d'une manière forte : « ce sera moi » à la ligne 2 et « moi seul » à la ligne
3 où l'on trouve la reprise du pronom tonique « moi ».
« Moi » est mis en valeur par la forme
de la phrase qui est elliptique est très brève en ce début de paragraphe.
On trouve à la ligne 2 « montrer un homme dans toute la vérité de sa nature » ce qui suggère
que Rousseau désire remettre en place une image sans doute faussée de lui-même.
Rousseau accentue ensuite sa singularité à la ligne 3 « je ne suis fait comme aucun de ceux
que j'ai vu ».
Il utilise une comparaison pour mettre en valeur sa différence.
Il y a une
répétition de « aucun » qui renforce cette idée.
Toujours à grand renfort de retroussements, de parallélismes et d'antithèses , il se pose comme
unique en face de tout autre.
Il rejette le conformisme social souligné par la métaphore " si la
nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m'a jeté "et assume sa différence
comme le souligne l'expression, " si je ne vaut pas mieux au moins je suis autre ".
La netteté
de l'architecture des phrases fait croire à l'évidence de la réalité qu'elles traduisent .
Cette
extraordinaire affirmation de sa singularité porte en germe et légitime toute la littérature
autobiographique des futurs écrivains de l'époque romantique .
Rousseau se dit sincère, franc ; cependant, il utilise des procédés qui cherchent à le rendre.
»
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