Jean III Sobieski1629-1696Jean III Sobieski est le plus populaire des rois polonais et son règne l'un des plus glorieuxde l'ancienne République, lorsque au seuil de son déclin elle affirme, avec un incomparableéclat, sa valeur militaire et son rôle historique.
Publié le 23/05/2020
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Jean III Sobieski
1629-1696
Jean III Sobieski est le plus populaire des rois polonais et son règne l'un des plus glorieux
de l'ancienne République, lorsque au seuil de son déclin elle affirme, avec un incomparable
éclat, sa valeur militaire et son rôle historique.
Lorsqu'en 1674 Sobieski accéda au trône, la Pologne venait, depuis vingt-cinq ans, de
traverser une suite d'épreuves sans précédent qui avaient été jusqu'à mettre en jeu son
existence : révolte des cosaques d'Ukraine, invasion suédoise (le Déluge), guerres avec la
Russie et la Turquie.
Le pays était dévasté, les villes détruites, les campagnes abandonnées,
l'économie ruinée, la population décimée, le territoire entamé.
Ces désastres avaient fait
éclater l'impuissance de l'État, la décadence des institutions et la nécessité de réformes
profondes.
Il fallait supprimer le liberum veto, restaurer le pouvoir royal, modifier le
principe de la monarchie élective pour prévenir les désordres aggravés, lors de chaque
interrègne, par l'ingérence ouverte des puissances étrangères.
Mais ces projets, soutenus
par la Cour, se heurtèrent à l'hostilité irréductible de la noblesse, fanatiquement attachée à
la “ liberté dorée ” et qui n'hésita pas à pousser son opposition jusqu'à la guerre civile
(1666).
Jean-Casimir, vaincu, avait dû renoncer à toute idée de réforme et, peu après,
abdiquer (1668).
La succession rouvrit le cycle des compétitions, des intrigues et des
surenchères, particulièrement âpres entre le parti français et le parti autrichien.
Si contre
les candidats étrangers, un Polonais — un “ Piast ” — fut élu (Wisniowiecki), ce fut avec
l'agrément de l'Autriche qui s'inféoda aussitôt ce souverain médiocre.
Les mêmes rivalités
ressurgirent à sa mort (1673), et si, de nouveau, un candidat polonais 1'emporta, ce fut
cette fois un succès du parti français.
A vrai dire, le choix s'était porté sur celui dont l'éclatante victoire remportée sur les Turcs à
Chocim (11 novembre 1673) venait de faire un héros national.
Il consacrait une carrière où
s'étaient heureusement composées la naissance et la fortune, les qualités personnelles et la
faveur, les circonstances et l'habileté.
Né en 1629, Sobieski appartenait à une famille de
gentilshommes qui, par de nobles alliances et de hautes fonctions, s'était élevée aux
premiers rangs dans la catégorie des magnats.
Il était, par sa mère, arrière-petit-fils de
l'hetman Zo1kiewski ; son père était sénateur et castellan de Cracovie.
Il avait reçu une
éducation soignée, complétée par le traditionnel tour à l'étranger qui l'avait conduit en
France, en Hollande, en Angleterre.
Rentré en Pologne en 1648, au moment de la révolte
des cosaques, il avait fait ses premières armes contre les Turcs et les Tartares, puis contre
les Suédois, ce qui lui valut d'être nommé porte-enseigne.
Ainsi rapproché de la Cour
dont, par nature et par goût, il s'était jusqu'alors tenu à l'écart, il y connut, pour s'en
éprendre aussitôt passionnément, la jeune Marie-Casimire de la Grange d'Arquien, l'une
des nombreuses dames d'honneur que la reine Marie-Louise introduisait adroitement dans
la vie polonaise pour y favoriser la politique du roi de France.
Son mariage avec
“ Marysienka ” (1665) devait attacher étroitement Sobieski au parti français, tandis que les
dignités de grand maréchal de la Couronne, puis de grand hetman faisaient de lui l'un des
piliers de la République.
Les plus hautes perspectives s'ouvraient devant le couple ; la
réserve calculée de Sobieski et l'habileté man œ uvrière de Marysienka devaient assurer au
vainqueur de Chocim une élection triomphale..
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