JEAN GROSJEAN

« 1 / 2 JEAN GROSJEAN Ce po3te ne craint pas d'affirmer son mépris pour la JlOésie pure.

Il a écrit ses premiers vers par rébellion e~ continue d'en écrire parce que c'est la seule façon d~ s'exprimer qui lui convienne.

A l'âge où les poètes se ras• IJemblent, et cherchent à se ressembler, Jean Grosjean 1 était ~énùnariste, donc parfaitement isolé du monde poétique vi· sible.

Il ne lisait guère que Claudel, en fait de contemporain, mais il n'ignorait rien des Psaumes de David et des cantiques de saint Jean de la Croix.

Rimbaud, qui ne doit pas traîner dans les séminaires, vint à lui on ne sait trop comment et voilà les seu,ls noms qui cernent et éclairent sa vocation, Dans Terre du temps, l'influence de Claudel n'est plus, déjà, qu'une influence formelle, Gros jean restant fidèle au verset, que l'auteur des Grandes Odes a renouvelé de la Bible; mais celle de Rimbaud marque plus profondément ce Pari• sien dont toute la jeunesse a eu pour cadre les Ardennes ...

et elle ne cessera de s'exercer sur lui, ce qui, dira-t-on, est hien paradoxal et dangereux quand on est prêtre.

Car Jean Grosjean est prêtre quand paraît Terre du temps ...

L'influ.

ence de Rimbaud - qui fit de Claudel un catholique- peut, en vérité, s'exercer de diverses manières et conduire à des déterminations fort différentes ! Sur le plan esthétique, Jean Grosjean se recommande moins de Rimbaud qu'il ne le rejoint spontanément : n'ont-ils pas dans les veines l.

Né en 1912 à Paris.

Œuvres : Terre du Temps, Hypostas"'s, Le I.ivre du ]usie, Fils de fhomme, les Prophètes, majestés et passants, Austrasie, Apocalypse, Hiver (Gallimard). 2 / 2. »